Caractéristiques
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- Playstation 4
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- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Frogwares
- Editeur : Bigben Interactive
- Date de sortie : 10 juin 2016
Quoi de neuf, Sherlock ?
Si vous êtes fans de jeux d’aventure, vous devez savoir à quel point Sherlock Holmes : Crime and Punishment fut une excellente expérience, heureusement aussi bien reçue par la critique que par les joueurs. Septième volet d’une franchise qui, mine de rien, est aujourd’hui bien installée dans le paysage vidéoludique, le jeu signé Frogwares a relancé le genre sur consoles, après les réussites que furent Heavy Rain ou The Walking Dead Saison 1. Multipliant les bonnes idées, Crime and Punishment laissait tout de même une bonne marge de progression pour un éventuel successeur. Alors, nous nous sommes dit qu’il fallait vérifier si le développeur allait en profiter avec la suite tant attendue (pour le 10 Juin 2016) Sherlock Holmes : Devil’s Daughter.
Nous avons pu poser les mains une bonne heure sur Devil’s Daughter… et bon sang, que ce fut bon. Tout d’abord, il faut aborder l’histoire, ou plutôt la narration (aucun spoiler n’est à craindre dans cet article). Si la forme est toujours épisodique, avec cinq enquêtes indépendantes, un fil rouge vient créer une cohérence qui se dévoilera au fur et à mesure. D’après le peu que l’on en sait, sachez que l’ambiance est au drame, et la volonté de Frogwares est d’appuyer sur l’humanité de Sherlock Holmes. Petite précision quant à la première affaire, que nous avons pu essayer : le scénario est sombre, captivant, et ce pour plusieurs raisons que nous allons vous décrire. Et sachez aussi que l’on a pu voir un segment plus tardif de ce Devil’s Daughter, et que ce qui se déroulait devant nos yeux nous… hante encore.
Frogwares est conscient que Devil’s Daughter se doit de pousser certaines bonnes idées de Crime and Punishment encore plus loin. Encore fallait-il traduire cette envie non seulement à l’écran mais aussi directement entre les mains des joueurs. Alors, comment cela se traduit-il ? Tout d’abord, ce côté « vous pouvez vous tromper » a été approfondi, et dorénavant vous aurez en charge de bien cerner les témoins et suspects des affaires. Les observer ne suffit plus, il faudra en plus bien jauger les détails qui clochent sur eux. Par exemple, un enfant semble avoir pleuré, oui mais pour quelles raisons ? C’est ce que l’on appelle une exploration ingénieuse d’un potentiel déjà en place, tout en ajoutant du challenge comme demandé par certains joueurs, et Devil’s Daughter réussit ce tour de force sur bien d’autres points.
Notamment, Devil’s Daughter a beaucoup revu son équilibre entre énigmes et action. Sont toujours au programme les fouilles minutieuses grâce à l’intuition de Sherlock Holmes ; notons d’ailleurs que la feature nous a semblé mieux utilisée, la surbrillance des objets mystérieux étant parfois moins aisée à capter qu’auparavant. Et, comme précisé, l’action est aussi présente même si, rassurez-vous, cela reste dans l’optique de travailler le concept d’enquête. Par exemple, vous pourrez prendre possession de Wiggins, dans une séquence de filature très plaisante. Ou, autre grand moment de cette preview, une belle bagarre de pub, qui offre énormément de possibilités aux joueurs, ces derniers devront analyser leur environnement pour mieux l’utiliser contre les assaillants. D’une manière générale, l’on a ressenti un meilleur rythme que ce que proposait Crime And Punishment, avec une volonté aussi donner au joueur une dose de liberté de mouvement.
Rééquilibré, approfondi, challenge revu à la hausse, Devil’s Daughter est aussi plus beau et plus vaste. Vous vous souvenez sûrement des transitions entre chez Sherlock et les scènes de crime ou autres lieu d’enquête ? Vous vous dirigiez vers la porte de l’appartement cultissime du 221B Baker Street, et c’était parti pour le voyage. Dans Devil’s Daughter, ce n’est plus le cas. La poignée se tourne, la porte s’ouvre… et là vous descendez les escaliers. Et vous êtes dans Baker Street, mais pas que… On vous le dit tout net, cette découverte fut très agréable. Si l’on n’est pas dans un open world non plus, et ce n’est clairement pas le but, le quartier reconstitué est assez étendu pour que l’on puisse y flâner tranquillement, pour s’accorder un peu de détente par exemple, ou pour y trouver des activités d’entraînement, au tir ou au bras de fer par exemple. Cela manque peut-être un peu d’interactions (du moins sur ce passage), mais l’univers en ressort grandit, et le joueur pourra dorénavant faire partie d’une époque, et pas seulement d’une enquête. En clair, Devil’s Daughter profite de gros efforts sur l’immersion, et c’est à féliciter.
Devil’s Daughter est bien plus vaste, mais aussi plus beau. L’éclairage dynamique met en valeur des textures encore plus précises, et l’ambiance qui s’en dégage nous fait grand effet. C’est sombre, sale quand il le faut, et cette qualité technique bonifie aussi les rencontres : les visages sont plus expressifs, les traits mieux dessinés. D’ailleurs, les modèles 3D de Sherlock Holmes, mais aussi de ce cher Watson, ont été repensé. Le but avoué étant de mieux coller à ce qu’on voit actuellement du détective Anglais, notamment côté série. Une volonté que l’on retrouve jusque dans le doublage, où les vrais voix ont été utilisées. D’ailleurs, Frogwares prouve à quel point ce studio est à l’écoute des joueurs, tant ceux-ci ont reproché à Crime And Punishment de ne pas être doublé. Devil’s Daughter sera intégralement doublé en Français, tout en contenant bien sûr une version originale sous-titrée (et une allemande, c’est à préciser). Autre demande des fans : un mode difficile fait son apparition, proposant un challenge nettement plus compliqué que celui de base.
On le voit, Frogwares, et leur nouveau distributeur Bigben Interactive, ne se sont pas reposés sur les lauriers du prédécesseur. Tout en gardant la substantifique moelle qui fit le succès de Crime And Punishment, notamment le système de déduction qui ne bouge pas, Devil’s Daughter va beaucoup plus loin en améliorant clairement son immersion, son rythme, et en étant plus beau, mieux doublé, plus difficile pour qui veut du challenge. Rendez-vous le 10 Juin 2016, sur Playstation 4, PC et Xbox One, pour s’y essayer sur toute la longueur…
Mise à jour : retrouvez notre test du jeu.