Caractéristiques
- Titre : Superman
- Réalisateur(s) : Dave Fleischer, Seymour Kneitel, Isidore Sparber, Dan Gordon
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie Blu-Ray : 6 Avril 2016
- Date de sortie originale en salles : 1941
- Durée : 180 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 4/5
Cette édition 75ème anniversaire de la série animée Superman par Max Flaischer proposée par Elephant Films fait son maximum avec ce qu’elle a sous la main. Si certains épisodes sont un peu marqués par le temps, les couleurs ravivées de cette restauration, bien aidées par une belle définition, sont un vrai plaisir pour les yeux.
Son : 4/5
Une version Française, et une originale sous-titrée, toutes les deux proposées en Dolby Digital 2.0. Signalons qu’une poignée d’épisodes est proposée uniquement en VOST. De toutes manière, cette dernière est clairement à privilégier, avec des bruitages et musiques moins étouffés.
Bonus : /
Aucun bonus.
Synopsis
Avant la destruction de la planète Krypton, une petite nacelle est envoyée sur Terre. À son bord, Kal-el, un bébé recueilli par un couple de fermiers du Kansas. Quelques années plus tard, le jeune homme cache sa force surhumaine et ses super-pouvoirs sous l’identité de Clark Kent, journaliste au Daily Plannet de Metropolis. Aux côtés de Lois Lane, Clark enquête sur les criminels menaçants la sécurité de la Terre, qu’il neutralise sous les traits de Superman !
La série animée
1941, trois ans après que le personnage Superman soit né dans les comics, le voici qu’il déboule sur les écrans américains. Histoire de surfer sur le succès naissant des histoires du kryptonien à cape rouge, après des débuts tout de même difficiles, la Paramount propose à Dave et Max Fleischer (notamment à l’origine du personnage de Betty Boop) de se lancer dans cette adaptation télévisée de haute volée. Très grosse production pour l’époque, l’ensemble des 17 épisodes était budgété à hauteur de 530 000 dollars tout de même, cette série animée Superman est un véritable objet culturel, qui témoigne d’une époque et d’une méthode.
Méthode de communication tout d’abord. Superman, sur les neuf premiers épisodes, enchaîne des histoires somme toute classiques, agréables et bien rythmées notamment grâce au recours à la musique, typique de cette époque où l’action se devait d’être accompagnée par une partition dans le ton. Si ce dessin animé ne raconte pas les récits les plus passionnants de Superman (le personnage ne l’était pas particulièrement en 1940), cette vision par Max et Dave Fleischer est tout de même d’une importance capitale pour le super-héros. Avant ces aventures télévisées, le kryptonien ne se changeait pas dans les cabines téléphoniques. Mais, surtout c’est à partir de ce dessin animé que Superman… vole. Avant cela, il se déplaçait par grands bons, tel un marsupilami survolté et urbain.
Alors que cette première partie de série est clairement innocente, les huit derniers épisodes le sont beaucoup moins. Les frères Fleischer se brouillent, leur société est dissoute mais Paramount n’a pas l’intention d’annuler le programme avant son terme. Dès lors, le ton change et ce dessin animé Superman prend des airs de propagande. Ce n’est évidemment pas un mal que de dénoncer l’épouvante nazie, c’est un peu plus discutable dans la représentation des japonais quand celle-ci se fait globalisante. On est clairement dans la caricature dans l’épisode « Le Bombardier » (le doublage français est d’ailleurs un véritable plaisir coupable en terme de performance clichée), et « La Onzième Heure » se termine par une image particulièrement abjecte qui prend une ampleur certaine après les actes plus que discutables perpétrés sur Hiroshima et Nagasaki. Notons aussi la représentation des Africains dans « Les Tambours de la Jungle« , toute aussi douteuse sans que ce ne soit « justifié » par une adversité. Ce Superman est décidément d’une importance historique très forte, tant il témoigne de tout un état d’esprit d’une époque heureusement révolue.
On parlait d’un duo de méthodes, la deuxième à faire tout l’intérêt de ce programme historiquement important est celle de la rotoscopie. C’est bien simple, l’animation de ce Superman est un régal pour les yeux. Les séquences d’action profitent évidemment de cette technique, mais c’est aussi le cas des instants plus calmes où le kryptonien est grimé en Clark Kent. Autour de celui-ci se démène Loïs Lane, dont le caractère aventurier (elle tire à l’arme à feu, courageux pour l’époque) est une agréable surprise. Côté doublage, Paramount est allé chercher les voix qui habitaient déjà les personnages dans la série radio : Joan Alexander et Bud Collyer, qui apportent à leur personnage un ton héroïque désuet mais charmant.
Désuet mais charmant, voilà qui pourrait parfaitement qualifier cette série animée Superman. D’un intérêt historique indiscutable, autant pour les modifications qu’il apporta au personnage que pour le ton qui témoigne d’une époque, ce programme se doit d’être présent dans toute DVDthèque cinéphile qui se respecte.