Caractéristiques
- Titre : Fantastic Birthday
- Titre original : Girl Asleep
- Réalisateur(s) : Rosemary Myers
- Avec : Bethany Whitmore, Harrison Feldman, Matthew Whittet
- Distributeur : UFO Distribution
- Genre : Comédie, Famille
- Pays : Australie
- Durée : 80 minutes
- Date de sortie : 22 mars 2017
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Synopsis
La veille de son quinzième anniversaire, Greta Driscoll s’accroche désespérément au monde de son enfance. Mais quand ses parents organisent une fête pour célébrer l’événement, la jeune fille se retrouve plongée dans un univers érotique et bizarre…
La critique
L’adolescence est sans doute l’un des thèmes les plus récurrents du cinéma, et de genre tout particulièrement. On n’ira pas jusqu’à affirmer que c’est dû au public de ce genre de film, car l’idée que les ados en soit le public majoritaire est évidemment fausse, on ne se bat par contre elle depuis des années pour l’affirmer aujourd’hui. Par contre, il est indéniable que les réalisatrices et réalisateurs, en étant particulièrement attirés par ce sujet, imaginent leur cible très intéressée par cette transition vers l’âge adulte, sans doute à tort. On abordera, un jour, ce sentiment qui explique un certain déclin du cinéma de genre, mais pour le moment abordons Girl Asleep qui, non content d’aborder l’âge ingrat, se lance dans un délire aussi hautement référentiel que bassement freudienne…
Rosemary Myers (un lien de parenté avec Michael ? Tagada tsoin-tsoin), la réalisatrice de Girl Asleep, a sûrement vue et revue la filmographie entière de Wes Anderson des dizaines de fois, tant le style du metteur en scène est singé jusqu’à l’os. Ce n’est pas spécialement pour nous déplaire, même si cette patte peut aussi créer une sorte de malaise dans le cas où elle ne serait pas pensée en fonction du sujet de l’œuvre. Heureusement, ce n’est le cas avec Girl Asleep, et l’on ne peut enlever à l’auteure d’avoir bien travaillée sa cohérence : les personnages ont tous une personnalité prompte à être mise en valeur, et l’humour décalé de la première partie fonctionne plutôt bien.
Et patatras, Girl Asleep trouve tout de même le moyen de ne pas transformer cet essai en réussite globale, la faute à un deuxième acte franchement craignos. Greta se retrouve plongée dans une sorte de coma, du moins elle perd connaissance, et se projette dans un univers fantasmagorique sensé représenter les doutes d’une adolescente de son âge. Rosemary Myers récite son petit Freud illustré avec une application embarrassante et, du même coup, se prend les pieds dans le tapis avec fracas. Car rien de ce qui se trouve dans cette rêverie n’a d’écho dans le « réel » que nous décrivait la réalisatrice avant cette phase brouillonne au possible. Ce qui, par ailleurs, contribue à notre avis sur l’escroc autrichien.
Greta traverse, donc, les bois enfouis de son esprit et y rencontre les versions monstrueuses de ses proches. Girl Asleep perd de sa superbe alors que cette séquence dure, dure, dure encore et encore, s’étire exagérément. Pourtant le film n’est pas long, mais on a eu l’impression de regarder Out 1 trois fois de suite, et en version longue bien entendu. Puis, l’adolescente se réveille et la situation s’arrange, parce qu’évidemment une fois qu’on a compris qu’on est dégoûté de son père, tout roule. Bon, son futur petit ami s’habille en jupe pour fille, mais puisqu’on vous dit que l’équilibre est retrouvé ! Girl Asleep est clairement un film de son temps, qui tente de trouver une logique dans l’illogisme ambiant, en résumant les problématiques à une recherche plus superficielle que fondamentale. C’est peut-être joli, c’est même véritablement un enchantement visuel sur certaines séquences qui valent, à elles seules, le détour… mais qu’est-ce que c’est crétin.