Caractéristiques
- Titre : War On Everyone
- Réalisateur(s) : John Michael McDonagh
- Avec : Alexander Skarsgård, Michael Peña, Theo James, Tessa Thompson, Caleb Landry Jones
- Genre : Action, Comédie, Thriller
- Pays : Grande-Bretagne
- Durée : 98 Minutes
- Date de sortie : 4 Avril 2017 en DVD
- Note du critique : 2/10 par 1 critique
Synopsis
Terry Monroe et Bob Bolaño sont deux flics corrompus qui ont régulièrement recours au chantage, à la violence et aux magouilles pour arriver à leurs fins. Mais un jour, leurs pratiques illégales vont les confronter à un puissant ennemi…
La critique
Le fait que War On Everyone fasse partie de la programmation de cette édition 2016 de l’Étrange Festival a sans doute surpris pas mal de monde, dont la rédaction de Culturellement Vôtre. Pas vraiment inclassable, ni même attendu comme étant une folie conceptuelle, le nouveau film de John Michael McDonagh est en fait cette sorte de respiration que s’offre parfois l’événement, comme cela fut le cas avec Moonwalkers pour l’édition 2015. Et autant l’écrire tout de suite : cette parenthèse fut vécue comme totalement hors-sujet, intrusive… et lourdingue.
War On Everyone est vendu comme un sommet d’humour noir, décapant, décoiffant, et tout le tralala. Seulement de ce côté-là le film nous paraît loin, très loin d’atteindre ne serait-ce que l’ongle du petit doigt de pied d’un certain Trash Fire, autrement plus irrévérencieux que cet étalage de poncifs abrutissants, incroyablement inoffensifs, que constituent les gags qui ponctuent le scénario faiblard de cet effort signé John Michael McDonagh. Buddy movie policier mal écrit, l’œuvre nous balance des personnages tellement clichés qu’il est difficile d’envisager que qui que ce soit puisse encore trouver ça insolent. Les représentants de la loi sont évidemment racistes, sexistes, tout ce que vous voulez en « -iste », ce qui est aussi courageux à décrire que d’enfiler ses chaussettes le matin. Alors certes, War On Everyone sort alors que la police américaine enchaîne les bavures, mais la culture anti-flic est bien trop installée pour qu’une telle entreprise de démolition ne soit perçue comme autre chose qu’une toute petite saillie mollassonne.
Une fois que l’on a réglé le compte au ton soit-disant irrévérencieux, il faut causer un peu du scénario de War On Everyone. L’équilibre entre les vannes pas superbement drôles et le récit est très limite. On passe totalement à côté, par exemple, de l’impact qu’aurait dû provoquer le bad guy. Alors que les deux compères participent à des coups loin d’être cleans, ils vont se retrouver embarqués dans une affaire qui les fera croiser le chemin d’un véritable cinglé, vite soupçonné de bien mauvais traitement sur des femmes… et des enfants. Bon, sur grand écran tout ça est littéralement torché sur un seul acte, les précédents s’intéressant plus au moyen de montrer deux ripoux dans leurs œuvres qu’à développer un semblant d’intrigue, une cohérence, voire même une fluidité de narration.
Aller, on sauve tout de même le bon goût formel de John Michael McDonagh, et sa direction des comédiens, lesquels tiennent bien leur (maigre) rôle. Aussi, le dernier acte est réussit malgré une montée vers le point culminant gérée de manière lamentable. L’œuvre devient enfin un vrai buddy movie, pas simplement une sorte de bouillie d’écriture destinée à l’âge ingrat. Mis à part ça, War On Everyone est incommensurablement long, pas spécialement drôle, très mal écrit, n’est jamais aussi cool qu’il l’espère, ça ne décolle pas : c’est tout simplement l’un des pires films vus lors de cet Étrange Festival 2016…