Caractéristiques
- Titre : Les Trolls
- Titre original : Trolls
- Réalisateur(s) : Mike Mitchell
- Avec : Anna Kendrick (VOSTR), Justin Timberlake (VOSTFR), Louane Emera, M. Pokora
- Distributeur : 20th Century Fox France
- Genre : Dessin animé
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 127 minutes
- Date de sortie : 5 octobre 2016
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Synopsis
Connus pour leur crête de cheveux fluos et magiques, les Trolls sont des créatures délirantes et joyeuses et surtout les rois de la pop. Mais leur monde d’arcs-en-ciel et de cupcakes est changé à jamais lorsque leur leader Poppy, accompagnée de Branche et tous ses amis, doit se lancer dans une mission de sauvetage qui l’entraînera loin de ce petit paradis.
Critique
Non, DreamWorks Animation ne s’est pas mis en tête d’adapter le forum 15-18 de jeuxvideo.com, ni même le destin pas très flamboyant de la communauté de 4chan. Par contre, la société de production, dont le travail forcené dans l’animation en fait l’un des principaux pourvoyeurs de dessins animés depuis un bon bout de temps dorénavant, s’est amouraché d’une licence clairement prometteuse. Si vous êtes trentenaires, vous connaissez obligatoirement, au moins d’une manière diffuse, les Magic Trolls, ces petites figurines chevelues qui ont fait fureur au début des années 1990. Plus de vingt ans plus tard, voilà que ces poupées reviennent sur grand écran pour Les Trolls, que nous ne pouvions décemment pas manquer.
Les Trolls déroule tout ce sur quoi on l’attendait : un univers richement coloré, un rythme haletant, et des situations qui provoquent des problématiques pas prises de tête. L’histoire débute chez les Bergens, dont tout le concept de bonheur repose sur le « Trollstice », le sacrifice d’un petit Troll afin que les couleurs resplendissantes et le caractère enjoué de ce dernier agissent comme un remède à la morosité ambiante. Alors que l’heure du sacrifice annuel approche, les espiègles Trolls prennent la fuite de la ville, et réussissent à disparaître malgré les recherches des Bergens. Du moins, jusqu’à ce que l’amour des Trolls pour la musique ne les trahissent…
Les Trolls rappelle donc, à l’écran, ces poupées tout droit sorties de notre enfance, mais aussi un réalisateur de dessin animé : Mike Mitchell, que l’on connaît pour son travail notamment sur Shrek 4. Et la volonté de l’auteur est clairement aussi bien de parler aux petits qu’aux grands. Celles et ceux qui craignaient un trip exclusivement nostalgique, « fan service », peuvent se rassurer car ce n’est pas le propos du film. En fait, le réalisateur prend comme toile de fond la figure du Troll, le jouet dans toutes ses spécificités capillaires, et tricote autour un scénario plutôt sympathique, bourré d’aventure et de bons sentiments. Le thème s’adapte bien à l’ambiance du dessin animé : tout est question de bonheur, de notre rapport à ce sentiment, à ce qui peut le créer, le provoquer. Beaucoup de sentiments passent par le duo formé par Princesse Poppy et Branche, ce dernier ayant perdu de ses couleurs, de sa joie de vivre, et devra retrouver le bonheur avant tout en travaillant à l’intérieur de lui-même. C’est certes classique, mais comme dit l’adage : c’est aussi efficace, Les Trolls a le don de réciter tout ce qui fonctionne dans ce genre de production.
Les Trolls est clairement cousu de fil blanc, mais on ne lui en voudra aucunement de jouer la sécurité formelle et fondamentale. Aussi, il serait injuste de ne pas signaler que l’on a été agréablement surpris par la qualité de la bande son, d’ailleurs assurée par un certain Justin Timberlake qui se sera bien investi dans ce projet. Votre dévoué serviteur s’est même surpris à tapoter du pied et à chantonner pendant la projection. C’est une grande qualité de ce dessin animé : créer un mouvement, une sorte d’entrain dansant fait de chansons un peu remises au goût du jour et de séquences d’action immédiatement fun. Alors certes, le pur trentenaire un peu en recherche d’un trip avant tout nostalgique l’aura dans le baba. Mais le résultat, équilibré, chaleureusement coloré et gentiment divertissant, est si probant qu’on ne pourra que lui conseiller de se laisser aller, de prendre le prétexte de divertir ses enfants et de foncer dans la salle la plus proche pour s’administrer une bonne dose de bonheur.