Caractéristiques
- Test effectué sur : Nintendo 3DS
- Genre : JRPG, Dungeon-RPG
- Éditeur : Deep Silver
- Développeur : Sega
Test
La licence 7th Dragon ne vous dit peut-être pas grand chose, et pourtant voilà le genre de série qui, si elle ne s’est pas imposée en France jusqu’à présent, a su créer l’événement au Japon. Avec 120 000 unités vendues en deux semaine au pays de soleil levant, le premier jeu de la licence a très bien fonctionné sur Nintendo DS. Il faut dire que le talent de Kazuya Niinou, chef du projet déjà derrière Etrian Odyssey, était du genre à donner confiance aux puristes du JRPG. Sept ans plus tard, et après une suite tout bonnement excellente (7th Dragon 2020, qui aura droit à un second « tome » avec 7th Dragon 2020-2), le troisième opus canonique débarque sous nos latitudes, sur Nintendo 3DS. Toute la question est de savoir si le très bon niveau affiché par ses grands frères se retrouve dans 7th Dragon III Code : VFD ?
Histoire : 3/5
7th Dragon III Code : VFD se situe 80 années après les deux précédents épisodes, en 2100 plus exactement. La menace représentée par les dragons ne fait qu’accroître, et une énigmatique entreprise a décidé d’enrayer ce danger : Nodens. Cette dernière a mis en place un jeu vidéo de pointe, grâce auquel elle peut recruter les chasseurs de dragons les plus doués. C’est alors que vous êtes engagés, et envoyés sur le terrain afin de relever des échantillons de ces dangereuses bêtes, et ce à travers les époques grâce à un système de voyages dans le temps. Le concept aura beau émerveiller, l’importance du dossier que vous aidez à compléter est telle que pas une seule seconde n’est à perdre. En effet, le terrible septième dragon, nommé VFD, le plus colossal et le plus dangereux de son espèce, menace de revenir à n’importe quel moment…
Le scénario de 7th Dragon III Code : VFD donne dans le classicisme à toute épreuve : notre avatar se retrouve avec une mission de la plus haute importance sur les épaules, une problématique parfaite pour lui permettre d’évoluer aussi bien mentalement que dans ses capacités de combat. Grande force du RPG à la japonaise, et ce même si certains hurlent au cliché (très) facilement, l’écriture du récit initiatique (divisé en chapitres) est en parfaite adéquation avec le système de jeu. Côté personnage, c’est tout aussi traditionnel, avec un petit regret pour les relations entre eux, qui ne sont jamais véritablement soutenues par les choix de réponse que le joueur aura à formuler. Autre retenue : 7th Dragon III Code : VFD n’est pas traduit en français, et c’est dommage même si un niveau de compréhension moyen suffira amplement.
Gameplay : 4/5
7th Dragon III Code : VFD est un RPG japonais, et plus précisément un Dungeon-RPG. Ce sous-genre aux codes très spécifiques est ici très bien représenté, peut-être même trop bien. Mais commençons par le début, en précisant que votre avatar deviendra le leader d’une équipe, laquelle sera constituée de trois âmes. Une autre équipe viendra vous porter assistance plus tard dans le soft Il faudra assigner à chacun des personnages une classe parmi quatre proposées : Duelist, Agent, God Hand, Samurai, et là encore d’autres viendront s’ajouter en cours de jeu. Chacune propose une attaque spéciale dont les effets diffèrent, et qui demanderont une préparation plus ou moins longue au cours des combats. Ceux-ci, par ailleurs, se font dans un bon vieux tour par tour bien efficace : on adore. Une fois les ennemis terrassés, l’équipe gagne de l’expérience, mais aussi des AZ, la monnaie qui permet d’acheter équipements et objets. Et si vous battez un dragon, vous amasserez des DZ qui permettront, eux, de développer de nouveaux armements et, surtout le bâtiment Nodens, avec de nouvelles salles à construire.
Une grande part du plaisir ressenti en jouant à 7th Dragon III Code : VFD provient de l’exploration. Comme tous les Dungeon-RPG, parcourir un donjon a comme effet d’en dévoiler la carte petit à petit, ce qui donne une réelle impression d’avancée méthodique. Fouiller les recoins pourra vous permettre de tomber sur un coffre, et signalons que les butins sont plutôt bien équilibrés, souvent véritablement utile. Ajoutons à ce joli tableau la présence de Nagamimi, sorte de pense-bête au caractère en opposition avec son apparence mignonne. Globalement, jouer à ce soft est un vrai plaisir, le seul petit regret est l’absence d’un élément de gameplay neuf, qui aurait pu apporter une petite dose de folie à cette recette carré, efficace, mais peut-être un peu sage. Signalons que 7th Dragon III Code : VFD propose deux modes de difficulté, facile et normal, et que le challenge proposé est dans l’ensemble aisé pour les acharnés du genre.
Technique et ambiance sonore : 3/5
7th Dragon III Code : VFD souffre d’un certain alliasing, somme toute assez normal pour un jeu Nintendo 3DS. C’est plutôt du côté de la direction artistique que l’on a été agréablement surpris, même si le mot d’ordre reste un certain classicisme. L’aspect kawai des personnages (au contraire de leurs représentations en artwork, bien plus sérieuses) pourra un peu surprendre, mais on s’y fait très bien. L’univers, quant à lui, nous a charmé de par l’alliance des genres, et notamment une utilisation des couleurs intéressantes. Le design des dragons, pour finir et sans ne rien spoiler, est une réussite : ils sont imposants, impressionnants.
Lorsque vous construisez vos personnages, il vous est demandé de choisir une voix à votre personnages, parmi une quarantaine proposées, et toutes très soignées. Signalons, d’ailleurs, que le doublage japonais est de la partie, ce qui est toujours un gage de qualité. Enfin, comment passer à côté de l’excellente qualité de l’OST de 7th Dragon III Code : VFD, composée par Yuzo Koshiro. Un nom qui parle obligatoirement aux joueurs, puisqu’il est derrière les musiques des Street Of Rage, des Actraiser, de La Légende de Thor, du tout premier Ys et de bien d’autres.
Durée de vie : 5/5
En ligne droite, 7th Dragon III Code : VFD se termine en une trentaine d’heures. Mais rusher un JRPG, c’est aussi blasphématoire que de présenter du Lipton à un amateur de thé. Ainsi, essorer le jeu vous demandera une cinquantaine d’heures. Seul regret, l’absence de new game plus, même si recharger votre partie vous permettra d’avoir accès à un donjon caché.
Note finale : 15/20
D’un classicisme sciemment distillé, 7th Dragon III Code : VFD s’avère être un Dungeon-RPG tout à fait recommandable, du moins pour qui a un niveau d’anglais moyen. Assemblage de toutes les qualités que l’on peut attendre d’un soft de ce genre, le dernier opus de cette série (à moins d’un retournement de situation…) manque peut-être un peu d’une dose de folie pour qu’il s’élève encore à un niveau supérieur, mais même en l’état il reste un soft entraînant, charmant, et plaisant à prendre en mains. Les amateurs peuvent s’y pencher sans hésiter, et les autres pourront trouver là une porte d’entrée vers un genre parmi les plus addictifs. Une belle réussite donc, pas dénuée de petits regrets mais qu’on a grand plaisir à parcourir en long, en large, et en travers.