[Test] Fairy Tail : un JRPG classique et attachant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : GUST
  • Editeur : Koei Tecmo Europe
  • Date de sortie : 30 juillet 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Fairy Tail a enfin droit aux vrais honneurs vidéoludiques

image test fairy tail
Fairy Tail offre une expérience que les fans du manga vont apprécier.

Les adaptations en jeux vidéo se divisent en deux catégories : les animés, et tout le reste. Pas que développer un soft issu d’un manga soit assurément une réussite, il suffit de se pencher sur le récent (et très décevant) One Punch Man pour presque se convaincre du contraire, mais on a parfois de bonnes surprises. Dragon Ball FighterZ en était une, par exemple. Mais, depuis, on a un peu rongé notre frein. Aujourd’hui, c’est Fairy Tail qui se retrouve au centre des attentions. Et l’on en attendait beaucoup : on apprécie fortement le duo formé par GUST et Koei Tecmo, ici à l’œuvre. Alors, le résultat est-il du genre à nous satisfaire ? Eh bien plutôt, oui.

Quoi, vous ne connaissez pas Fairy Tail ? Bon, il n’est pas question ici de vous produire un résumé des épisodes précédents, par contre sachez que l’on aborde l’un des mangas les plus populaires de ces dernières années. Le succès du manga, prépublié chez le prestigieux Weekly Shonen Jump (Dragon Ball, Naruto, One Piece, Saint Seya, excusez du peu), a provoqué un passage par la case animé, et ce fut un véritable raz-de-marée jusqu’en Occident. L’auteur, Hiro Mashima, est désormais entré dans la légende, tout comme Natsu, Lucy, et les autres personnages principaux de la licence. Le phénomène est aujourd’hui sur son plateau : le manga, tout comme le dessin animé, est terminé. Les fans ont un peu de mal à passer à autre chose, et l’univers garde cette grande aura un peu partout. Étrangement, aucun jeu digne de ce nom n’est paru jusqu’ici, en-dehors d’applications smartphone sans grand intérêt. Ce vide est désormais comblé, et avec plus de soin que ce qu’on redoutait.

On n’en sait pas plus que vous, mais il suffit d’observer les différents reports pour savoir que le développement de Fairy Tail ne fut pas un long fleuve tranquille. Et pourtant, une fois la manette en mains, on est surpris par la bonne tenue de l’ensemble. Côté scénario, sachez que GUST a fait le choix de nous conter l’arc des Grands Jeux Inter-Magiques. Eh oui, on rejoint l’intrigue à plus de sa moitié, ce qui pourra surprendre les fans. Mais cela se comprend par l’impérieuse nécessité de trouver un contexte qui puisse justifier des mécaniques JRPG à la fois nombreuses et importantes. Outre que l’histoire se fait particulièrement bien structurée, les fans retrouveront bien l’atmosphère de la licence et la caractérisation des (nombreux) personnages principaux, on remarque aussi une volonté de creuser quelques direction éludées par le manga. Certes, ça ne vole pas toujours très haut, mais on apprécie grandement ce fan service qui, comme son nom l’indique, plaira avant tout aux passionnés. Quant aux autres, ceux qui ne connaissent pas Fairy Tail, il faut préciser qu’ils auront sans doute un peu de mal à rentrer dans le trip. Le soft prend tout de même soin de proposer une solide encyclopédie pour bien cerner l’œuvre (précisions sur les personnages, lexique), mais il nous parait tout de même évident que les fans sont visés prioritairement. Ah, et les sous-titres français sont au rendez-vous, une véritable aubaine à saluer !

Fairy Tail est donc un RPG à la japonaise et, pour aller plus loin, assez typique de ce que sait produire GUST. Vous ne prendrez certainement pas une claque sous le signe de l’originalité. Par contre, tout ce qui est entreprit l’est avec un grand soin. La licence se concentre notamment sur l’importance des guildes, d’autant plus que le récit vous demande de rétablir la réputation de la votre, au plus mal après un sommeil forcé de sept ans. Le cœur du concept est là : accepter différentes missions afin de redonner de l’allure au QG, le tout en se préparant à des combats inter-magiques de grande envergure. On devra donc se référer au tableau de quêtes, en accepter, les terminer et récupérer récompenses et réputation. D’autres jeux ont déjà expérimenté cette voie, mais beaucoup se sont heurtés à une certaine répétition. Fairy Tail n’y échappe pas, mais on doit tout de même noter une certaine pluralité des objectifs. Entre la construction de nouvelles pièces pour la base, l’amélioration des services qui s’y trouvent (atelier de chimie, magasin…), la compétition pour la place de meilleure guilde, le renforcement des personnages, des duels entre confrères, on a tellement de choses à gérer que la relative répétitivité de certaines missions (la chasse tout particulièrement) passe en fait au second plan.

Un système de combat réjouissant

image gameplay fairy tail
Les combats sont sans doute la grande satisfaction du jeu.

Fairy Tail est un jeu très généreux en mécaniques. Si elles ne sont pas originales, elles ont le très notable mérite de toujours se justifier par un écho sur les combats. Par exemple, les relations entre les personnages, ce n’est pas qu’une manière d’avoir un peu de fan service sur quelques cutscenes potaches (et rigolotes). C’est aussi l’occasion de fortifier la coopération magique. Ici, on aborde les combats. Et, très bonne nouvelle, ils sont excellents. Comme nous l’avions remarqué dans les différents trailer, on sent que GUST a joué à Persona 5, et ils s’en sont inspirés avec justesse. On retrouve quasiment la même ergonomie, et le même focus sur les faiblesses ou résistances des ennemis. D’ailleurs, tout cela est remémorable grâce à une tableau récapitulatif, accessible en cours de joute. C’est hyper carré, et même surprenant tant on prend rapidement nos marques. Les ennemis se dispatchent sur un terrain de jeu divisé en carrés, et les attaques magiques en couvrent seulement certains. À vous de choisir la meilleure attaque en fonction de la disposition des monstres. Le caractère shonen est traduit par deux autres mécaniques : la coopération et l’éveil. La première est la plus puissante. Une jauge se remplie au fur et à mesure de vos attaque et, une fois complétée, peut être vidée selon la volonté du joueur en appuyant sur une gâchette. C’est une attaque dévastatrice qui se lance alors, qui fait appel aux différents personnages de l’équipe. L’éveil, lui, se déclenche quand l’équipe est au plus mal : cela accorde de la protection, ou de l’énergie. Ce duo d’offensives puissante pourra d’ailleurs être renforcé par le biais de différentes tâches.

Fairy Tail peut donc compter sur un univers soigné et d’excellents combats. L’exploration, elle, est en retrait. Pas qu’elle soit absente, mais les zones ne sont pas bien grandes et, au final, elles ne permettent pas vraiment une farfouille très poussée. On a bien droit à des routes bonus à débloquer en combat, comme ces rondins de bois ou ces éboulements de pierre uniquement brisables si vous défoncez violemment l’ennemi à proximité. Ou encore cette chasse aux sucreries à rapporter à l’esprit habitant chez Lucy. Mais, en dehors de ça, ce n’est pas la foire aux activités annexes. Dommage et, surtout, cela résulte sur une propension à passer et repasser dans les zones. Donc, mine de rien, on gagne des niveaux assez rapidement, ce qui se ressent dans le challenge. Celui-ci n’est pas des plus élevés, mis à part quelques boss qui vous pousseront dans des phases de leveling. Oui, on apprécie cette volonté de nous pousser à l’amélioration constante, mais on aurait aussi apprécié plus d’occasion de souffler un peu.

Fairy Tail se boucle en une trentaine d’heures, sans tout voir pour autant. Rajoutez-en évidemment si vous désirez pousser le jeu dans ses derniers retranchements. Ce qui, entre nous, est une condition impérative pour réellement savourer ce soft. Plus ça va, plus les quêtes annexes sont scénarisés, donc on vous conseille de vous impliquer. Petit regret : on aurait aimé que le endgame, plutôt costaud (vous allez en avoir, de la mission S !), n’est pas l’occasion d’un véritable fan service… comment écrire… digne du manga. Cela manque un peu de quiproquo, d’éléments pas-trop-coquins-mais-un-peu-quand-même très typiques de la licence. Signe d’une « puritanisation » du jeu vidéo ? Certainement. Dommage, surtout qu’on débloque notamment des costumes. Techniquement, le soft souffle le chaud et le froid. On a clairement un titre marqué par sa sortie sur Nintendo Switch, ce qui se fait de plus en plus fréquent dans l’industrie vidéoludique japonaise. Les effets se captent notamment sur le crénelage, parfois très présent, et les textures. Cela reste tout à fait charmant, et la direction artistique respecte bien les impératifs de la saga. Mais cela manque quand même d’ampleur, pour un jeu qui sort en fin de génération. Enfin, les musiques respectent aussi la personnalité de l’œuvre signée Hiro Mashima : c’est épique, mais aussi très cohérent avec les situations. On apprécie tout autant le morceau qui nous accompagne en ville, et celui des boss, par exemple. Et les voix japonaises se font on ne peut plus soignées.

Note : 15/20

On avait un peu pris peur à cause de son report, mais Fairy Tail assure largement son travail d’adaptation plaisante. Mieux, GUST démontre encore, à cette occasion, sa maitrise indéniable du RPG à la japonaise, en nous proposant tout un tas de mécaniques autour de l’évolution. Redonner ses lettres de noblesse à la guilde, faire gagner les personnages en puissance, tout cela s’imbrique bien et imprime un rythme plutôt maitrisé, même si l’on aurait apprécié plus d’occasions de souffler. Les combats, quant à eux, forment une bien belle réussite. On regrette simplement un manque d’activités annexes, et une difficulté un peu chiche. Aussi, la technique n’est pas des plus impressionnantes sur PlayStation 4. Dommage, mais cela ne nous fera certainement pas oublier les bon moments passés sur ce titre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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