Caractéristiques
- Titre : Les collines nues
- Titre original : The Naked Hills
- Réalisateur(s) : Josef Shafte
- Avec : David Wayne, Keenan Wynn, James Barton, Marcia Henderson, Jim Backus
- Editeur : Artus Film
- Date de sortie Blu-Ray : 7 février 2017
- Date de sortie originale en salles : 1956
- Durée : 70 minutes
- Note : 4/10 par 1 critique
Image : 2/5
La qualité du master est variable, mais plus de bas que de hauts sont à dénombrer. Les collines nues est un western hyper rare, et Artus Films a placé tous ses efforts dans la récupération d’une copie sans doute loin d’être répandue. Alors soit, le résultat n’est pas dénué d’imperfections, pas si gênantes que cela au final, mais vous savez ce qu’on en pense : découvrir un film rare est un intérêt plus grand que celui de la perfection du master. Signalons que le format 1.37 d’origine est respecté.
Son : 3/5
Les collines nues est proposé en version originale sous-titrée en français, dans un Dolby Digital Mono somme toute de facture convenable. Quelques passages semblent plus atteints que d’autres, mais globalement le résultat est tout à fait correct.
Bonus : /
On regrette l’absence d’une présentation, Georges Ramaïoli (que l’on retrouvait dans les bonus de La Vallée du Solitaire et L’Ultime Chevauchée), n’aurait pas fait tâche. Reste les bandes annonces de la collection « Les grands classiques du western« , et l’habituel diaporama.
Synopsis
En 1849, en pleine ruée vers l’or, Tracy Powell part tenter sa chance en Californie, avec son ami Bert Killian. Avec la concurrence difficile, les deux prospecteurs parviennent à trouver juste de quoi survivre. Tracy repart alors chez lui, se marie, et se met à mener une vie paisible dans sa ferme. Mais la fièvre de l’or le reprend, et il repart à l’aventure, au milieu des voleurs, escrocs, et autres bandits.
http://www.dailymotion.com/video/x57v14c_les-collines-nues-extrait_shortfilms
Le film
Artus Films (le coffret La guerre des robots, La proie de l’autostop) continue de mettre à jour des petits westerns méconnus et pas dénués d’intérêt. Une intention à chérir, car le genre n’a pas donné que La prisonnière du désert (et autres classiques que l’on trouverait stupide d’invoquer ici, comme de la confiture sur une tartine), mais aussi toute une « offre » que l’on peut qualifier de série B. Des œuvres en marge des chefs-d’œuvre donc, ce qui fait d’ailleurs toute la richesse d’un cinéma qui refuse (se refusait ?) de ne se penser que comme une suite de productions de type « AAA ». C’est donc avec entrain que l’on a découvert Les collines nues, western datant de l’année 1956, et totalement inconnu au bataillon de par chez nous.
Les collines nues, c’est bien entendu un western, mais c’est aussi le témoignage d’une époque où l’on pouvait envisager de livrer un métrage d’à peine plus d’une heure, sans risquer de se faire hurler dessus par qui que ce soit. Cela n’a l’air que d’un détail, mais c’est un élément d’une importance capitale, dont les répercussions se font ressentir jusque dans le scénario. Celui-ci se concentre avant tout sur ses forces, n’a pas de temps à perdre dans des personnages secondaires qui n’intéressent pas vraiment. Les collines nues va à l’essentiel, en usant de raccourcis certes parfois grossiers mais toujours dans l’intérêt du récit.
Les collines nues s’attache à raconter le destin d’un personnage : Tracy Powell. Ce dernier contient en lui tout ce qu’il y a de plus beau dans la conquête de l’Ouest, mais aussi ce qu’il y a de plus détestable. Plein d’espoirs, volontaire comme personne d’autre, Tracy donnerait sa vie pour une pépite d’or, signe d’un filon qui assurerait sa fortune et, pense-t-il à tort, le bonheur de sa femme. Seulement cette caillasse précieuse devient chez lui une véritable obsession, et cela le guidera vers sa perte, non sans s’être fourré dans de mauvaises affaires avec le banquier du coin. Les collines nues donne clairement dans le récit moralisateur, mais avec une cohérence qui ne dérange pas : effectivement, faire passer ses buts avant son bien-être, et surtout celui de son entourage, ce n’est pas une pratique à encourager. En fait, le film dénonce purement et simplement la notion de « rêve américain », c’est un élément à souligner tant il est peu commun pour les westerns des années 1950.
En terme de réalisation pure, Les collines nues ne peut pas cacher son évident manque de moyens. La mise en scène est statique, mais la globalité est assez lisible pour que le spectateur puisse au moins se situer constamment. Le film distille des ellipses sans trop prendre de gants formels, mais l’évolution du maquillage, notamment sur David Wayne, fait le boulot. Au final, Les collines nues s’avère être un western de série B plutôt efficace, servi par un casting qui rend une performance dans la moyenne, et qui rattrape ses errements purement visuels par un fondamental que l’on qualifiera de courageux. Une bonne surprise.