[Test – Blu-ray] Forsaken – Jon Cassar

image blu-ray forsakenCaractéristiques

  • Réalisateur : Jon Cassar
  • Avec : Donald Sutherland, Kiefer Sutherland, Demi Moore, Brian Cox, Landon Liboiron, Michael Wincott
  • Éditeur : Universal Pictures Video
  • Date de sortie Blu-Ray : 1er avril 2017
  • Durée : 89 minutes

Image : 5/5

Forsaken : retour à Fowler City profite d’une qualité d’image plus que satisfaisante. On apprécie grandement les efforts sur les contrastes, saisissants, qui donnent au film un véritable relief. La définition est toujours stable, aucun soucis à signaler côté colorimétrie. Du très bon travail.

Son : 4/5

Forsaken : retour à Fowler City propose une version originale en anglais, un DTS HD Master Audio 5.1 à la spatialisation bien englobante, et un équilibre de mixage très agréable dans l’ensemble. Un constat un peu moins bon quand on aborde les autre langues (française, espagnole, allemande et italienne), plutôt bien doublées mais dans un DTS Digital Surround 5.1 moins puissant, aux reliefs moins prononcés.

Bonus : 2/5

Un Making Of de 11 minutes, qui tient plus de la featurette qu’autre chose. Ce module aborde succinctement le rapport père/fils qui a animé le duo formé par Kiefer et Donald Sutherland, et la motivation derrière le scénario. Trop court pour être profond donc, même si quelques images du tournage peuvent éveiller l’intérêt.

Synopsis

En 1872, John Henry Clayton, ancien tireur d’élite, retourne dans sa ville natale de Fowler, dans le Wyoming, pour tenter de renouer les liens avec son père, le révérend Clayton. Mais un bouleversement majeur est en cours, l’arrivée d’une voie de chemin de fer dans cette petite ville tranquille. Un gang terrorise, alors, les fermiers qui refusent de vendre leurs terres. John Henry est le seul à pouvoir les arrêter, mais son père ne veut pas que son fils replonge dans une vie de violence.

image brian cox forsaken

Le film

Parmi les genres qui ont bien du mal à être accepter dans leur pur classicisme, le western se pose là. En effet, depuis quelques années nous assistons à un retour de ces histoires purement américaines, mais toujours sous le prisme de la paradoxale sempiternelle originalité. On ne s’en plaint pas, cela a pu donner, par exemple, l’excellent Les Huits Salopards de Quentin Tarantino, mais pour retrouver un peu de la tonalité typique de ce genre il faut se tourner vers les classiques. C’est fort de ce constat que Forsaken : retour à Fowler City fut écrit, avec l’envie précise de renouer avec l’esprit des grands westerns.

Car le scénario de Forsaken : retour à Fowler City maîtrise cette impression de codes traditionnellement utilisés. Le réalisateur Jon Cassar (vous le connaissez pour ses travaux côté séries : 24 heures chrono, Wicked City, Person Of Interest) récite d’ailleurs ses passages obligés avec une application force le respect, créant peut-être une redondance chez certains ayatollahs de la nouveauté à tout prix, mais pouvant aussi créer de l’intérêt chez les fans du genre. Le saloon accueille bien des séquences par exemple, et l’on sent un véritable respect pour les instants-clés d’un bon western. Aussi, les panoramas sont soulignés par un 2.40:1 CinemaScope optique bien efficace, surtout que Forsaken : retour à Fowler City n’hésite pas à devenir (très) pastoral pendant la grande majorité du métrage.

Forsaken : retour à Fowler City fait penser à pas mal d’autres westerns, plutôt italiens par ailleurs. On y retrouve le conflit lié aux chemins de fer et aux titres de propriété (bonjour Il était une fois dans l’Ouest), et un héros parti à la guerre, qui retrouve notamment sa bien-aimée acoquinée à un autre (bonjour Le retour de Ringo). Mais la problématique qui nous intéresse sans doute le plus est liée au duo d’acteurs, qui forment une famille à l’écran… et dans la vie. Pour la première fois, Kiefer et Donald Sutherland sont réunis à l’écran, et le résultat tient plutôt la route. Le second est le révérend Clayton, veuf de son état. Il prie pour que le premier, John Henry Clayton, se sorte d’un ouragan de violence qui l’a tenu loin du domicile pendant des années. Bien entendu, le conflit lié au chemin de fer, et à la quête de l’ignoble McCurdy (brillant Brian Cox, déjà fortement apprécié dans The Jane Doe Identity), avide de terres à racheter, va pousser John Henry à avoir recours aux armes.

image kiefer sutherland forsaken

Tout le récit de Forsaken : retour à Fowler City est pensé pour que la tension puisse exploser, malheureusement ce déchaînement de violence n’intervient que très tard dans le film, et ne tient pas toutes ses promesses. Aussi, on est un peu circonspect du traitement de Dave Turner, personnage campé par le pourtant très charismatique Michael Wincott (qu’on a vu dans un tout petit rôle dans Ghost In The Shell, même pas crédité). Ce tueur à gages très gentleman a un potentiel dramatique assez puissant, et pourtant il est un peu sous-utilisé. Scènes coupées au montage, ou réécriture du scénario ? Mystère, mais c’est un regret qui se fait sentir. Le casting, en tout cas, est solide comme une pépite d’or, même Demi Moore (Le tribunal fantôme) réussit à séduire malgré ses traits très tirés, c’est dire.

Forsaken : retour à Fowler City est un DTV robuste, loin d’être parfait mais au classicisme qui fait du bien. Aucune surprise n’est à en attendre, pas de twist (oui les jeunes, c’est encore possible en 2017), mais on suit avec un intérêt certain cette histoire de famille en pleine réunification, aussi douloureuse soit-elle. Un scénario loin d’être brillant mais accrocheur, une distribution qui fait le job, et des décors bien mis en valeur, il ne manque que quelques épices aux flageolets mais tout de même : on a passé un moment pas désagréable.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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