[Test – Blu-Ray] Incarnate – Brad Peyton

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Brad Peyton
  • Avec : Aaron Eckhart, Carice van Houten, David Mazouz, Catalina Sandino, Keir O'Donnell, Matthew Nable,
  • Editeur : Wild Side
  • Date de sortie Blu-Ray : 26 avril 2017
  • Date de sortie originale en salles : 2 décembre 2016 (Etats-Unis)
  • Durée : 87 minutes
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 5/10

Image : 5/5

Wild Side (Toro) nous livre là un master absolument superbe, d’une très grande qualité dans tous les critères visuels. Le travail sur la lumière, très important dans Incarnate, se trouve parfaitement soutenu par des contrastes saisissants, et une colorimétrie sans fausse note. Aussi, signalons un piqué exemplaire, et un niveau de détails carrément sensationnel. Bref, l’image présente une matière qui vous fera comprendre les bienfaits de la haute définition…

Son : 4,5/5

Incarnate est proposé en version française, et originale anglaise sous-titrée dans la langue de Molière. Le tout dans un DTS-HD 5.1 qui fait le job. Le doublage de la VF étant au niveau de ce qu’est devenu ce travail depuis quelques années, nous vous conseillerons plus volontier la VOSTFR. D’autant plus que cette dernière bénéficie d’un mixage légèrement mieux équilibré. Bien évidemment, pas l’ombre d’un souffle n’est à signaler.

Bonus : /

Pour tout bonus, la bande annonce d’Incarnate, ainsi que d’autres films édités par Wild Side.

Synopsis

Lindsay, mère célibataire, est le témoin de très inquiétants phénomènes entourant son fils de 11 ans Cameron. Persuadée qu’il s’agit d’un cas de possession démoniaque, Lindsay et une envoyée du Vatican font appel au scientifique Seth Ember pour s’en débarrasser. Cloué dans une chaise roulante après la disparition tragique de sa famille, il est capable de s’introduire dans le subconscient de la personne possédée. En pénétrant celui du jeune Cameron, Ember se retrouve confronté à un démon de son passé…

image david mazouz incarnate
© Wild Side

Le film

Voir le réalisateur Brad Peyton passer par le DTV, après un San Andreas pourtant couronné de succès en salles, cela a de quoi attiser la curiosité. Incarnate, un film tout droit sorti de chez Blumhouse Pictures (Viral) des spécialistes du cinéma de genre ayant comme habitude de réussir des coups retentissants de par leur rentabilité. C’est donc un cas très intéressant que l’on tient là : un réalisateur dont la carrière se faisait de plus en plus soutenue par des gros budgets, qui ici fait le choix de moyens moins faramineux. Mais, comme le savent si bien les cinéphiles, l’argent n’a finalement que peu d’impact dans les qualités d’un film de genre. L’intérêt est ailleurs, et cet Incarnate le rappelle plutôt bien… du moins en partie.

Incarnate s’appuie sur une belle promesse : sortir des sentiers battus du film d’exorcisme, ce sous-genre (au sens littéraire, bien entendu) devenu tout aussi prégnant, et malheureusement redondant, que ce que furent les œuvres axées sur les zombis. Et cela débute bien, voire même très bien. La grande différence voulue par le scénario, c’est une certaine absence du rapport entre la religion et les démons intrusifs, ce qui est une bien bonne idée sur le papier. Certes, on compte tout de même un prêtre dans l’histoire, mais il ne sert que d’intermédiaire. L’exorcisme, lui, est assuré par un être humain, plongé dans un coma si profond qu’il est frontalier de la mort. C’est dans cette inconscience que germe la conscience : celle du possédé, tel une borne Wi-Fi. Une fois “connecté”, c’est tout autant le démon qui se révèle, mais aussi une partie de la psyché de la victime.

image film incarnate
© Wild Side

Encore une fois, sur le papier voilà un concept peut-être pas totalement novateur, mais tellement généreux fondamentalement qu’on se prend à imaginer bien des cas de figure. D’ailleurs, l’introduction d’Incarnate réussit à bien cadrer ce potentiel, avec une séquence dans une boîte de nuit qui regorge d’idées. Seulement, ces très alléchants débuts ne sont pas vraiment suivis d’effets sur le reste du récit. Le réalisateur est étrangement plus intéressé par l’histoire du personnage incarné par un Aaron Eckhart qui a le mérite de rendre une bonne prestation. On peut comprendre l’envie de construire une confrontation finale sous tension (espérée, tout du moins), mais en favorisant ce crescendo Brad Peyton prend un risque : celui d’oublier de bien figurer la menace. En ne démontrant pas cette dernière suffisamment, le film perd un peu de sa force.

De plus, la montée en pression d’Incarnate accouche d’un final qui, sans décevoir, n’atteint pas non plus les sommets que l’on pouvait désirer. Dès lors, le film s’accompagne d’une pointe de déception, et ce même s’il faut lui donner sa chance pour plusieurs raisons. L’idée de base, donc, si bonne qu’elle donne des couleurs au reste de l’œuvre. Le casting, bien robuste dans l’ensemble : Aaron Eckhart, mais aussi la très charmante Carice Van Houten, qui réussit à rendre la fragilité de son personnage avec une belle dignité, sans tomber dans l’excès. Aussi, on remarque la présence de David Mazouz, certes sous-utilisé en terme de temps de présence, mais qui dégage tout de même quelque chose d’inquiétant (le maquillage n’est pas étranger à cela). Alors oui, Incarnate souffre d’un global manque d’envergure dans sa gestion du concept, mais on en tire tout de même un certain intérêt.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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