Caractéristiques
- Test effectué sur : Playstation 4
- Existe aussi sur : Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Genre : Plateforme, RPG, Metroivania
- Éditeur : DotEmu
- Développeur : Lizardcube
- Sortie : 18 avril 2017
Test
C’est avec une grande émotion que l’on voit débarquer le remake HD d’un classique du jeu de plateformes, intitulé à l’époque Wonder Boy 3 : The Dragon’s Trap. Sorti en 1989, ce hit de la Master System (mais aussi de la PC-Engine et de la Game Gear, où son impact fut tout de même moins puissant) a marqué son temps, notamment grâce à des éléments RPG idéalement distillés. Presque trente ans plus tard, c’est un studio français, Lizardcube, composé d’Omar Cornut (ancien de chez Media Molecule et Q-Games) et de Ben Fiquet (qui a bossé chez Dreamworks), qui tente de redonner de l’éclat à ce joyau éternel, avec un titre qui perd sa numérotation, Wonder Boy : The Dragon’s Trap. Pour le meilleur ? Sans aucun doute !
Histoire : /
L’histoire originale tenait sur un bout d’ongle en 1989, et c’est toujours le cas avec Wonder Boy : The Dragon’s Trap. Il s’agit plus d’une contextualisation qu’autre chose, qui se déroule à la suite directe du précédent opus de la licence : le héros a terrassé un dragon mécanisé, et le voilà qui hérite d’une malédiction. En effet, un objet looté le transforme en Lizard-Man, et pour retrouver sa forme d’origine il devra passer par différentes transformations, jusqu’à atteindre un boss final qui garde jalousement un objet apte à guérir cet étrange état. Étant donné le caractère très peu développé de ce scénario, nous remettons les cinq point en jeu dans le critère Gameplay. Notons, tout de même, que Wonderboy : The Dragon’s Trap, est localisé en français.
Gameplay : 9/10
Lizardcube a absolument tout compris à l’intérêt de donner à des classiques vidéoludiques un second souffle. Le studio s’est efforcé de garder l’intégralité du gameplay du jeu original, donnant à Wonder Boy : The Dragon’s Trap une indéniable saveur rétro. Rappelons ce qu’était le soft : un mélange de jeu de plateformes et de RPG, le tout avec une dose de Metroidvania (avant l’heure, puisque ce sous-genre n’était pas encore baptisé, même si Samus Aran et Simon Belmont étaient déjà nés). Ce qui est exceptionnel, c’est que l’on retrouve les sensations de l’époque, sans qu’elle ne nous paraissent datées, ultime preuve de la grande qualité du jeu original.
Dans Wonder Boy : The Dragon’s Trap, on passe d’une forme à l’autre, et ces transformations induisent des pouvoirs liés à chacunes. Lizard-Man crache des boules de feu, Piranha-Man nage comme un poisson dans l’eau, Hawk-Man peut voler, etc. En tout et pour tout, ce sont sept formes (en comptant celle d’origine) qu’il faut apprendre à dompter, chacune ayant la capacité de vous ouvrir l’accès à des endroits auparavant bloqués, au sein de zones qui peuvent être explorées à tout moment, du moins après qu’elles auront été rejointes une première fois. Autre élément, notre avatar dispose de différentes attaques (éclair, boomerang, tourbillon etc) spéciales, qu’il peut déclencher s’il récupère l’item adéquat en envoyant paître les ennemis disséminés dans les niveaux. Les vilains peuvent aussi lâcher des pièces, qui pourront être dépensées dans différentes échoppes afin d’upgrader l’équipement, ou encore se régénérer l’énergie.
Rien de bien original, c’est certain, mais la magie fonctionne tout de même. Wonder Boy : The Dragon’s Trap garde cette latence dans l’attaque, qui fait que chacune d’elle doit être pensée, et ce en fonction des ennemis rencontrés. Il va donc falloir retenir les patterns, et ce même ci certains des monstres se comportent parfois étrangement (ces fichus crabes). Les sauts sont aussi très bien calibrés, d’ailleurs ils profitent d’un level design que le temps a rendu classique. Enfin, sachez que la feature du changement d’époque (une simple touche permet de passer du jeu original à sa mise à jour, pareil pour les musiques) démontre parfaitement que le travail de Lizardcube respecte à la ligne la recette d’antan. Côté suppléments, sachez que quelques secrets ont été rajoutés, ainsi que des modes de difficulté et le personnage de Wonder Girl. Rien qui ne puisse réellement changer l’ADN du titre, donc.
Technique et ambiance sonore : 5/5
La magie fonctionne à plein régime ! Lizardcube rend une copie absolument magnifique, une 2D toute en finesse, fluide, animée idéalement, qui donne sans cesse l’impression de tenir entre ses mains les destinées d’un personnage de dessin animé. C’est coloré, l’univers de base est respecté, Wonder Boy : The Dragon’s Trap est un plaisir constant pour les mirettes. De plus, la feature qui consiste à passer de l’ancienne version à la nouvelle est une somptueuse réussite. Elle donne la possibilité de se rendre compte de la fidélité de la direction artistique. Les fans de la première heure s’y retrouveront, et seront même émus par une telle justesse dans le rendu. Quel magnifique travail !
Pour l’ambiance sonore, Wonder Boy : The Dragon’s Trap utilise le même procédé : d’une simple pression de bouton, il est possible d’entendre les musiques d’origine, signées Shinichi Sakamoto, ou les compositions toutes fraîches de l’excellent Michael Geyre. Lesquelles respectent les notes d’antan, ce qui a le grand mérite, là encore, de replonger le papy gamer en enfance… mais aussi de plaire aux nouveaux venus.
Durée de vie : 2/5
Le jeu d’origine n’était pas long, et comme vous l’aurez compris c’est aussi le cas de Wonder Boy : The Dragon’s Trap. Il vous faudra cinq heures, grand maximum, afin de tout voir du jeu, dont des nouveaux secrets à débusquer (et parfois très bien cachés). Évidemment, on pourra se lancer dans d’autres runs, afin de profiter de la grande qualité de ce titre, mais aussi afin de s’essayer au deuxième personnage jouable, Wonder Girl, ou au mode de difficulté le plus élevé. Bref, on aurait sans doute apprécié un peu de rab’, mais on comprend la démarche.
Note finale : 16/20
Voilà une bien bonne surprise que ce Wonder Boy : The Dragon’s Trap, et la preuve éclatante qu’il est tout à fait possible de proposer une mise à jour d’un classique sans arnaquer les passionnés (suivez notre regard vers les incriminés). Un trip à Monster Land certes à peu près aussi court qu’à l’époque, mais carrément recommandable de par sa volonté de toujours rendre hommage au soft d’origine. C’est beau, agréable à écouter, le gameplay témoigne parfaitement que des mécanismes bien huilés le seront à jamais. Lizardcube nous enchante, nous émeut même : il va falloir surveiller de près le futur de ce studio.