Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Développeur : Square Enix
- Editeur : Square Enix
- Date de sortie : 18 juillet 2017
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- Note : 9/10 par 1 critique
Introduction
Un remaster de plus, serez-vous tentés de penser, alors qu’il est vrai que, cette année, les joueurs auront été particulièrement servis en la matière. Seulement, dans ce cas précis, vous feriez une erreur fondamentale, en vous laissant duper par cette réelle impression. Car cette nouvelle sortie est un événement important : il permet à l’un des meilleurs J-RPG de tous les temps de profiter d’une refonte, qu’elle soit technique ou de prise en mains. Mais avant d’aborder Final Fantasy 12 : The Zodiac Age plus en détails, il faut replacer un peu le contexte. Celui qui se fait surnommer FF12 est sorti en février 2007 (en Europe), et revêtait les habits d’un grand jeu, un peu maudit de par son développement hallucinant. Plébiscité aussi bien par le public que la critique, le jeu n’a pourtant pas autant marqué son époque qu’il l’aurait pu, notamment à cause de sa sortie en toute fin de vie de la Playstation 2, alors que le monde était plus intéressé par la haute définition que par l’étonnante originalité de cet opus signé Square Enix (Dragon Quest Heroes 2). Dix ans plus tard, voilà que justice peut être rendue, car il faut être clair : on est là face à un sommet du RPG japonais.
Histoire : 4/5
Et dire qu’il s’agissait certainement du point faible du jeu, lors de sa sortie initiale… Et pourtant, Final Fantasy 12 : The Zodiac Age ne semble pas avoir à rougir de son écriture, notamment grâce à un scénario riche et dense, signé par le surdoué (et malheureusement beaucoup moins en vue actuellement) Yasumi Matsuno, que l’on connaît notamment pour le script du très mémorable Final Fantasy Tactics. Impossible de résumer, en quelques lignes, un récit qui s’étend sur autant d’heures, mais on peut rappeler que l’action se déroule dans le monde d’Ivalice, alors en proie à une guerre de territoires. L’Empire d’Archadia fait preuve d’une cruauté terrifiante, en annexant le Royaume de Dalmasca, qui fêtait alors le mariage de sa princesse, Ashe, destinée au trône. Alors que les morts sont innombrables, une mission est organisée, afin de sauver le Roi. Malheureusement, la trahison d’un des soldats, Basch, connu comme l’un des plus héroïques, conduit à un terrible échec, ainsi qu’à la mort du valeureux Reks.
Cette introduction de Final Fantasy 12 : The Zodiac Age prend le temps de distiller bien des éléments, tous destinés à prendre de l’ampleur par la suite. C’est pour cela que le monde d’Ivalice a l’air aussi consistant : chaque action du scénario trouve un écho, tôt ou tard, dans le cheminement. Le plus évident est, bien entendu, la mort de Reks, qui se répercute sur son frère, Vaan, que le joueur incarnera. Il est d’ailleurs le seul regret que nous puissions ressentir, car l’écriture de ce personnage, si elle n’est pas fondamentalement ratée, est un peu distante. On ne le sent jamais trop intéressé par les enjeux supérieurs du récit, qu’il traverse comme une âme en peine. Il est sans doute le héros le moins intéressant de la série, du moins celui dont le manque de charisme saute le plus aux yeux. Mais gâche-t’il l’histoire pour autant ? Certainement pas. Les autres personnages (Balthier, Ashe, Fran, Basch, et dans une moindre mesure la parfois irritante Penelo) vont clairement dans une autre direction, beaucoup plus épique, digne d’un Final Fantasy.
La narration de Final Fantasy 12 : The Zodiac Age figure parmi ce que l’on peut faire de mieux, côté RPG japonais. En effet, on évite la redondance de certains passages obligé du genre (pas de morale intrusive, par exemple), et le rythme n’en est que plus réussit. Les cutscenes sont nombreuses, et leur réalisation étonne toujours aujourd’hui. La mise en scène est dynamique, on a parfois l’impression de se retrouver devant un (bon) Star Wars. L’histoire est touffue, l’univers très précis, avec des noms nombreux et parfois difficiles à retenir. Ainsi, nous vous conseillons de ne surtout pas passer à côté de la narration ingame, via les multiples dialogues possibles avec divers badauds des rues. On insiste, car un travail impressionnant a été accompli sur ce point : on apprend bien des détails, sur le mode de vie des habitants bien évidemment, mais aussi à propos des conflits en cours. Ce jeu récompense les joueurs qui s’investissent, c’est une tendance pour tous les critères, et c’est aussi vrai ici. Précisons, enfin, que le soft est évidemment sous-titré en français, dans une localisation de belle qualité.
Gameplay : 5/5
Le système de combat du jeu original n’a pas changé, du moins dans la forme. Final Fantasy 12 : The Zodiac Age n’a rien perdu de sa saveur presque MMORPG, et l’on est toujours admiratif de la mécanique , fichtrement facile à prendre en mains, et grisante à maîtriser. Les joutes se déroulent toujours en semi-temps réel : vous choisissez quel ennemi frapper, puis une jauge se remplie afin que cette commande soit effective. Les coéquipiers agiront sous l’influence des gambits, une idée de génie leur permettant d’opérer comme bon vous semble, sans pour autant que vous ayez à les manipuler. Par exemple, vous pouvez choisir qu’un personnage frappe l’ennemi que vous avez sélectionné, tandis qu’un autre aura comme priorité de soigner si l’un des alliés voit son énergie chuter à moins de 50%. Ou de 75%, si le cœur vous en dit. Vous dîtes 25% ? Marché conclu. Tout est paramétrable, avec une simplicité qui force le respect. Cette ressortie ne touche pas à cette excellente conception.
Par contre, il est indéniable que cette nouvelle parution apporte un vent de fraîcheur à l’ensemble, qui s’avère plus apte à contenter les joueurs d’aujourd’hui. Le jeu original connaissait quelques petits soucis d’ergonomie, notamment dans la gestion des permis. Si Final Fantasy 12 : The Zodiac Age ne change rien à la tonalité radicale de cette véritable révolution pour le J-RPG (pour utiliser telle arme, il va falloir en acheter le droit !), il en simplifie l’approche, et fait en sorte que le gamer ne croule plus sous les priorités. Désormais, on se retrouve avec un système de Jobs, comme Final Fantasy 5… du moins sur le papier. Pour faire simple, vos personnages devront se spécialiser, ce qui ouvrira la porte à des compétences en rapport. Finies, les heures à se tordre les neurones, à faire attention à ne pas opter pour une caractéristique qui ne sied pas au développement que l’on cherche à mettre en place. Et si vous hésitiez entre deux classes, rassurez-vous car Square Enix a pensé à vous laisser l’occasion d’en débloquer une, pendant votre cheminement. Et c’est là le genre d’amélioration qualitative que cette sortie sait multiplier.
Square Enix a aussi compris que les joueurs pourraient voir d’un mauvais œil les nombreux allers et retours, notamment provoqués par les quêtes de chasse. Donc, Final Fantasy 12 : The Zodiac Age met à disposition un choix : celui d’accélérer la cadence. D’une simple pression de touche, le temps s’accélère et tout va beaucoup plus vite, autant votre démarche que ce qu’il se déroule autour de vous. Dans les options, vous pourrez choisir entre une accélération multipliée par deux, ou par quatre. Attention, cependant, à ne pas utiliser cette feature bien utile quand un compteur est en route : il sera lui aussi touché par cette célérité impressionnante. On a aussi remarqué le meilleur équilibre des coffres, dont le contenu est beaucoup plus juste. Aussi, appuyer sur R3 affiche une carte en transparence à l’écran, idéal pour mieux s’orienter dans des endroits parfois immenses. Cette ressortie est clairement le moyen de jouer dans de meilleures conditions qu’auparavant, c’est indiscutable.
Technique et ambiance sonore : 4/5
C’est un très bon travail qui résulte de ce Final Fantasy 12 : The Zodiac Age. Si l’on a quelques petits regrets, surtout sur quelques modèles 3D pas très fins, et une distance d’affichage que l’on aurait aimé encore plus profonde, tout le reste est de l’ordre du plus que satisfaisant. Le gros boulot effectué sur la résolution donne un niveau de détails qui rend le soft tout à fait charmant, et tellement plus agréable qu’à l’époque de sa sortie où, il faut bien se l’avouer, le jeu pouvait piquer les yeux. C’est lissé idéalement, mais aussi plus consciencieux en terme de couleurs. Textures plus fines, personnages mieux implémentés, bref c’est un régal. Quant à la direction artistique, elle est signée par deux hommes : Hideo Minaba pour les personnages, et Isamu Kamikokuryo pour les décors. Ces derniers restent impressionnants, et les villes gardent ce rendu carrément grandiloquent et inoubliable. On est un peu moins fan du character-design, et surtout des costumes (celui de Fran est toujours aussi… spécial), mais un fait est gravé dans la roche : on se sent transporté dans un autre monde, original et complexe.
La musique de cet opus, dirigée par Hitoshi Sakimoto (Muramasa, Vagrant Story, Gradius V), était, à la base, l’une des plus belles de la licence. Final Fantasy 12 : The Zodiac Age complète cette impression, toujours d’actualité, par deux choix laissés aux joueurs, qui traduisent une envie de les gâter. Tout d’abord, vous pourrez opter pour la bande originale de base, ou celle réorchestrée pour l’occasion. Notre choix s’est clairement porté sur cette dernière, un véritable plaisir des esgourdes. Aussi, le soft nous laisse sélectionner le doublage anglais, ou le japonais d’origine, ce qui n’était pas possible en 2007, lors de la sortie européenne. Est-ce réellement la peine de vous signifier vers laquelle va notre préférence ?
Durée de vie : 5/5
Il faut une bonne quarantaine d’heure pour boucler le scénario principal. Un chiffre honnête, en-deça des épisodes les plus généreux à ce niveau. Mais, vous vous en doutez bien, Final Fantasy 12 : The Zodiac Age vous demandera bien plus de temps, d’implication, si vous êtes du genre à essorer vos jeux. Et vous aurez de quoi faire, entre les quêtes annexes ou les chasses. Si vous voulez tout voir, tout faire, c’est en centaines d’heures que vous devrez compter ! À cela, ajoutons le mode Épreuves, qui nous plonge dans un combat contre des vagues d’ennemis, dont le niveau augmente petit à petit. Un à-côté pas dénué d’intérêt, car il apportera des bonus non négligeables.
Note finale : 18/20
Si vous aimez les RPG, japonais ou non, Final Fantasy 12 : The Zodiac Age constitue la grosse sortie européenne de cet été. On a droit à un travail sérieux, appliqué, Square Enix prenant soin de nous proposer de véritables améliorations. Le gameplay est plus friendly, et techniquement le jeu est carrément agréable à parcourir. Vaan reste un héros peu engageant, certes, mais l’immensité de cette œuvre, toujours aussi impressionnante dix ans après sa sortie, en fait un indispensable de la Playstation 4. C’est dire si vous vous devez de foncer le (re)découvrir !