[Critique] Annabelle 2 : la poupée retrouve de bonnes couleurs

Caractéristiques

  • Titre original : Annabelle : Creation
  • Réalisateur(s) : David F. Sandberg
  • Avec : Stephanie Sigman, Talitha Bateman, Anthony LaPaglia, Miranda Otto, Lulu Wilson, Philippa Coulthard
  • Distributeur : Warner Bros. France
  • Genre : Horreur
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 109 minutes
  • Date de sortie : 9 août 2017
  • Note du critique : 7/10

Les origines de la poupée diabolique dans un préquel réussi

image annabelle 2

On ne va pas vous le cacher : quand Warner Bros. a annoncé la mise en chantier d’Annabelle 2 : la Création du Mal, on s’est demandé quelle mouche les avait piqué. Le souvenir du premier film, sorti en 2014, était encore vivace, et c’est peu dire qu’il n’était pas bon. S’il s’avérait plutôt joli visuellement, notamment grâce à une lumière soignée et une réalisation loin d’être honteuse, le film souffrait surtout d’un scénario à la limite de l’insoutenable, et d’un rythme d’une lenteur que l’on ressent encore dans nos os. Bref, c’est peu écrire que l’on n’attendait pas ce préquel. Et la surprise n’en est que plus grande, car Annabelle 2 est un bon film.

Comme annoncé dans notre introduction, le récit d’Annabelle 2 : la Création du Mal s’inscrit dans le passé, et se charge de nous raconter ce qu’il a bien pu se passer pour que cette fichue poupée se soit accommodée d’un démon pour le moins enragé. L’histoire débute par l’acte fondateur, que nous ne vous spoilerons pas ne vous inquiétez pas. Puis, nous faisons la connaissance d’une poignée de jeunes filles, d’ages différents mais qui ont toutes un point commun : elles sont orphelines, et doive quitter leur orphelinat qui a subit des dégâts. Recueillies par une bonne sœur, elles se dirigent vers la maison d’un fabricant de poupées, marqué à vie par un terrible accident. Là, dans cette maison isolée en pleine nature, des événements étranges vont se succéder. De plus en plus alarmants, de plus en plus mortels…

L’une des bonnes surprises de cet été

image film annabelle 2

La période n’est pas vraiment aux films d’horreur mémorables, cependant quelques uns ont assez de charme pour tout de même avoir marqué les amateurs du genre. On pense notamment à Dans le noir, en date de 2016, qui a réussi à nous foutre la grosse pétoche, notamment grâce à un rythme bien soutenu. Et c’est sans doute l’un des éléments qui attire de suite l’attention du spectateur concentré : le réalisateur n’est autre que David F. Sandberg, l’auteur du film précédemment cité. Annabelle 2 : la Création du Mal porte sa marque, va à l’essentiel, ne perd pas de temps en circonvolutions qui ne font qu’alourdir le propos. Pourtant, le métrage n’est pas spécialement court, mais il concentre bien des situations, les enchaine de sorte à ce qu’on rejoigne le train fantôme des Conjuring, sans non plus en atteindre la qualité. L’œuvre sait ne jamais perdre le public, le tenir sous tension, avec quelques séquences bien flippantes. D’ailleurs, sachez que les effets sanguinolents sont plus prononcés que par le passé, pas nombreux mais bien présents… et cauchemardesques. On ne vous en dit pas plus, mais vous aurez certainement quelques douleurs à vos doigts…

C’était un malheureux oubli du précédent film : la peur. Dommage pour un film d’horreur. Annabelle 2 : la Création du Mal semble avoir saisi le bien embarrassant problème, et se charge de régler la mire. Fichtre, on a sursauté. Et pas mal de fois, de surcroît. Pourtant, on n’est pas spécialement fan du cinéma d’horreur que l’on qualifiera de “post-Jameswanien”. En gros, l’effort sur la montée en puissance de la terreur est mis de côté au profit de l’instantané, procédé qui s’adapte idéalement à notre société de la vitesse, mais qui ne produit plus de classiques de l’épouvante. Un personnage débarque dans le cadre, renforcé par un gros effet sonore bien gras, et vous avez la recette du réalisateur d’Insidious. Elle est aussi utilisée dans le film qui nous intéresse ici, et pas qu’un peu. Parfois, on voit la chose venir. D’autres fois, beaucoup moins, et la terreur est garantie, au moins sur l’instant. Mais David F. Sandberg n’est pas du genre à se satisfaire de cet unique tour de passe-passe, il construit notamment des personnages pour qui le spectateur a envie d’avoir peur. À ce titre, le casting rend une prestation très correcte, même si l’on remarque que quelques plans ne peuvent échapper aux approximations des chipies. Elles sont pardonnées.

Des ficelles, oui, mais des bonnes

image critique annabelle 2

Côté scénario, Annabelle 2 : la Création du Mal utilise des ficelles si grosses que l’on pourrait les qualifier de troncs de chêne. Mais l’important est qu’elles fonctionnent. Le coup des fillettes et adolescentes en proies au monstre est typique. Cela aurait pu vite tomber dans de la redite de Guillermo Del Toro, mais le réalisateur s’arrange pour qu’on n’y pense pas une seule fois pendant le visionnage. D’ailleurs, le récit s’amuse à la référence : Ring, ou encore Suspiria sont invoquée, et ce n’est pas une mauvaise chose. Aussi, les passages obligés s’enchainent, comme celui des histoires pour se faire peur entre filles, cependant ils accouchent tous de chutes qui provoquent la peur. Et c’est bel et bien ce qu’on attend d’un film d’horreur. Sans entrer dans les détails, sachez aussi que le dernier tiers d’Annabelle 2 est une réussite, un enchaînement de situations qui vous fera flipper, soyez-en certain.

Au final, cette œuvre est une satisfaction, doublée d’une véritable surprise. Sans non plus être autre chose qu’un rollercoaster de la peur, il lui manque un fond pour cela, le film de David F. Sandberg capte notre attention, et ce de la première seconde jusqu’à la dernière. Avec ce film, l’histoire de la poupée forme une boucle fermée, et ce sera au tour de deux autres entités aperçus dans Conjuring, La Nonne (prévu pour juillet 2018) et The Crooked Man, d’avoir droit à leurs volets dédiés. Souhaitons-leur d’atteindre le même degré de qualité que cet Annabelle 2 : la Création du Mal, qui est sans doute le film d’horreur à voir pour cet été, si vous ne deviez n’en choisir qu’un…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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