Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- OSX
- Xbox One
- iOS
- Android
- Développeur : Tuatara Games
- Editeur : Versus Evil
- Date de sortie : 3 octobre 2017
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un bon petit jeu de tir, qui va à l’essentiel
C’est peu dire que d’affirmer que la science fiction a su accoucher de monstres marquants. Si les amateurs d’une SF plus scientifique, plus froide, rétorquent que la conquête de l’espace souffre de la fantaisie de certaines œuvres d’exploitation, on ne peut que constater le mélange très qualitatif entre l’horreur et le sidéral. On pensera évidemment à Aliens (non, pas Covenant, non et non), Pitch Black, Starship Troopers ou le très bon Event Horizon. L’esprit humain aime remplir ce qu’il considère comme vide, dès lors il est logique de se tourner vers ce qui est ailleurs, comme Fox Mulder, et d’y projeter nos angoisses les plus profondes. Au-delà de la peur, c’est l’action de situations désespérées qui a tendance à titiller les spectateurs, lecteurs ou joueurs. Avec Let Them Come, le studio Tuatara Games a su faire ce constat, et proposer un petit jeu de tir référentiel. Est-il bon à jouer ?
Qu’on soit clair, vous ne jouerez pas à Let Them Come pour la profondeur de son écriture, ni pour la qualité de ses dialogues. D’ailleurs, entre nous, on s’en fiche éperdument ! Tuatara Games a bien capter le besoin de ranger le récit derrière le gameplay, tout en accordant tout de même un minimum de trame. On incarne un certain Rock Gunar, soldat qui se trouve être le seul survivant d’une équipe décimée, au cours d’une intervention sur un vaisseau atteint par un mal extraterrestre. Comme le personnage a la classe, en toutes circonstances, il s’allume un barreau de chaise, se construit une barricade de fortune, et s’apprête à repousser des hordes de monstres bien sauvages. Bref, vous allez vivre la lutte finale, la vraie, pas celle chantée par un troupeau de moustachus et avinés.
Vous l’aurez compris, tout l’intérêt de Let Them Come se trouve dans cette situation désespérée. C’est ici que Tuatara Games met en place son concept : buter du gros streum, et mourir sous leurs assauts répétés. Le jeu se présente en 2D, et le joueur gère la ligne de mire, ainsi que l’attaque de proximité et les grenades. Cela a l’air plutôt simple sur le papier, d’ailleurs ça l’est réellement, si l’on s’arrête à la simple description. Manettes en mains, c’est une autre paire de manches car, bien évidemment, le studio de développement s’est amusé à créer une adversité apte à servir de chair à canon… mais aussi à exploiter les brèches laissées par le gamer, fatalement mis sous pression par le nombre de pas beaux qui lui font face.
Un concept simple à comprendre, mais intéressant à maitriser
Let Them Come est un pur die and retry, dans le sens où l’échec fait partie de l’expérience. Par contre, la mort ne vous renvoie pas au début de l’expérience. Non, vous recommencez à partir de la vague qui vous a expédié ad patres, avec votre armement, et votre magot. D’ailleurs, une bonne partie de votre réussite est liée à la manière dont vous gérerez les entre-vagues, dans le magasin. Car, bien vite, le flingue de base ne vous suffira plus, et ce même s’il propose des munitions illimités. Il va falloir améliorer votre niveau de dangerosité, en claquant des pièces sonnantes et trébuchantes pour, par exemple, des balles perforatrices. Il sera aussi nécessaire d’acheter de nouvelles capacités, que vous pourrez posséder jusqu’à quatre en même temps. On ne peut que vous conseiller de dépenser vite et bien, notamment pour améliorer la cadence de tirs…
Car le gameplay de Let Them Come va vous jouer des tours. Sciemment, Tuatara Games a décidé de limiter le mouvement vertical de votre pétoire. Et comme les hideux débarquent par dizaines, capables de grimper au plafond, il va falloir la jouer serrée. Si votre arme est identique qu’en début d’aventure, on ne donne pas cher de votre peau. L’utilisation de l’arme de contact est aussi importante, mais attention : elle demande un certain sens du timing. Déclenchez le coup de schlass trop tôt, et les extraterrestres ne feront qu’une bouchée de vous. Les ennemis d’ailleurs, vous demanderont sans cesse de vous adapter à leurs spécificités. Précisons que des boss sont au programme, et pas simples du tout. D’ailleurs, la difficulté est tout de même assez corsée, parfois pas mal énervante.
Quant à vos yeux, que vous avez de forts jolis, Let Them Come se charge de les préserver. Du moins, si vous n’êtes pas allergiques au style néo-rétro, qui est ici au centre de tout le visuel. On a droit à du pixel assez précis, plutôt dans un esprit 16 bits. L’ambiance, la tendance à ce que les murs se recouvrent assez vite de viscères bien dégueulasses, fait en sorte que le style paraisse comme assez original. Mais les vraies satisfactions se trouvent dans les jeux de lumières, étonnamment précis et très portés sur les jeux d’ombre. Les monstres débarquent d’une obscurité finement gérée, et leur cheminement se fait dans un couloir intelligemment obscur. Quant à la direction artistique, elle joue le mélange, avec un personnage tout droit sorti d’Aliens, et un bestiaire plus typique d’un The Thing.
Note finale : 14/20
Pour terminer, précisons que la musique, composée par Brent Silk (Shape Of The World), est tout à fait satisfaisante. Si les morceaux ne sont pas hyper nombreux, écrivons qu’ils participent grandement à l’ambiance, en nous poussant au stress bienvenu. Une bonne chose, qu’est un chouïa moins la durée de vie de Let Them Come. Les cinq heures nécessaires à boucler le premier run sont suffisantes, cela ne fait aucun doute. Seulement, le boss final intervient quand le concept vient d’être totalement digéré par le joueur. C’est un peu déceptif, même si un New game plus est au programme, ainsi qu’un Défi Carnage, qui propose un classement en ligne, et un challenge de boss bien difficile. Au final, on est en présence d’un petit jeu efficace, proposé à un prix assez dérisoire (7,99 euros). On retiendra une direction artistique soignée, un concept pas ultra original mais assez maitrisé pour bien divertir, et quelques moments de rage face à un challenge bien présent.