[Test] The Outer Worlds : la bonne surprise venue d’Obsidian

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Obsidian Entertainment
  • Editeur : Private Division
  • Date de sortie : 25 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

The Outer Worlds, la bonne surprise pour les amateurs de RPG

image test the outer worlds
L’univers de The Outer Worlds est l’une de ses grandes qualités.

Un tout petit peu plus d’un an après l’annonce surprenante de son rachat par Microsoft, Obsidian Entertainment livre ce qui restera comme son dernier jeu multiplateforme : The Outer Worlds. Et ce presque en catimini, car qui avait coché la date de sortie de ce soft, bien peu mis en avant ces derniers mois ? Pas grand monde. Et pourtant, un nouveau titre de ce studio est toujours un événement. On ne parle pas de n’importe quelle entreprise : Obsidian fut fondé par des anciens de Black Isle (Baldur’s Gate, Icewind Dale), et supporte aujourd’hui les espoirs les plus exigeants des amateurs de RPG occidentaux. Après nous avoir livré l’un des jeux de rôle les plus marquants de ces derniers années, avec Pillars of Eternity, voilà que les petits génies reprennent la route de Fallout, eux qui ont déjà prouvé, avec l’opus sous-titré New Vegas, à quel point ils maitrisent leur sujet.

Pourquoi invoquons-nous Fallout : New Vegas pour introduire The Outer Worlds ? Non, il ne s’agit pas de la reprise à notre compte d’éléments de communication, mais d’un fait qui ne peut que nous sauter aux yeux. Au-delà de la vue à la première personne, c’est avant tout l’ambiance qui nous rappelle le très bon jeu édité par Bethesda (et on assume notre avis sur celui-ci !). L’humour grinçant, voire carrément très noir, qui s’en dégage ne pourra que vous rappeler l’aventure du dernier Fallout véritablement au niveau. Le récit s’inscrit lui aussi dans une dystopie. Mais ici, pas d’explosion nucléaire, plutôt une continuité : le président McKinley n’a pas été assassiné, et ses rêves de corporations aussi gigantesques que déshumanisées sont désormais devenus une réalité. C’est dans ce contexte que votre personnage, que vous aurez préalablement créé (homme ou femme), fait un transfert entre notre bonne vieille Terre et le système Halcyon. Vous vous en doutez : rien ne va se passer comme prévu.

En effet, le vaisseau qui vous abrite afin de coloniser Halcyon va être l’objet d’une avarie et se perdre en route. Et votre cryogénisation, qui devait durer dix ans, va s’étendre soixante ans de plus. Jusqu’à ce que Phinéas Welles, un scientifique dingo, vous retrouve, vous remette à peu près sur pieds, et vous demande de rejoindre sa cause. C’est ainsi que The Outer Worlds débute mais, autant le signifier très clairement, vous allez vite comprendre que ce cheminement principal ne couvre qu’un faible pourcentage en terme de connaissance de cet univers. Si le commencement vous impose de suivre une ligne toute tracée, avec un tutoriel exemplairement fichu, bien vite votre horizon va se dégager (sans pour autant laisser place à un monde ouvert), et vous offrir moult quêtes annexes, à l’écriture remarquablement inspirée. Il s’agit certainement de la plus grande force de ce jeu : il développe un univers passionnant, que l’on aime à farfouiller en profondeur, blindé de personnages mémorables pour différentes raisons et de dialogues succulents. Aussi, on retrouve bien cet esprit très Fallout : New Vegas, avec ce qu’il faut de choix immoraux qui vous feront rire aux éclats.

Une direction artistique qui divisera les joueurs

image gameplay the outer worlds
The Outer Worlds est entièrement sous-titré en français.

The Outer Worlds est un RPG occidental, donc l’accent est mis sur l’importance du roleplay, ou la propension du joueur à se projeter dans son personnage, à ne faire qu’un avec ses traits de caractère. Sans aller jusqu’à ce qu’un Planetscape : Torment pouvait faire en terme de résolution de quêtes sans avoir recours à la violence, la manière dont vous construisez votre avatar reste très importante. Vous engrangez de l’expérience, gagnez des niveaux, et placez des points de compétence dans une foule d’options aussi importantes que bien décrites. Certes, ce n’est pas très original dans le fond, mais la forme s’avère si soignée qu’on est de suite séduit par la formule, et l’on se prend à vouloir explorer toutes les possibilités par le biais de différents runs. Par exemple, vous avez envie de faire de votre personnage un fieffé menteur ? C’est possible, et sachez qu’en investissant sur ce trait de caractère vous ne braderez pas la force physique…

The Outer Worlds met à votre disposition des mécaniques de combat plutôt efficace, même si tout n’est pas parfait. Là encore, on fait dans le déjà-vu, avec une vue à la première personne, des flingues et autres armes au corps-à-corps. On vise, on déglingue, le tout facilité ou non par vos capacités. Le feeling des armes s’avère étonnant, avec un bon recul et une précision qui s’adapte bien au potentiel de l’avatar. Surtout, Obsidian Entertainment fait preuve d’intelligence et joue avec la condition d’ex-cryogénisé du héros, dont le mal du réveil a finalement des effets bénéfiques : il ralentit le temps, vous laissant toute occasion de dézinguer du maraudeur avec plus de précision. Il sera aussi possible de faire appel à votre sens de la discrétion, en vous planquant dans des hautes herbes. Par contre, impossible d’exécuter un ennemi que vous avez pris à revers, ce qui s’avère une absence très regrettable. Pareillement, on émet une retenue sur le système de réputation, de malus, tout ça n’est pas spécialement limpide. Dommage, mais pardonnable, surtout que la prise en mains, et notamment l’ergonomie des menus, nous a agréablement étonné.

The Outer Worlds déploie certes un univers bien fouillé, il ne s’éternise pas pour autant. Il vous faudra une grosse trentaine d’heures afin de terminer l’aventure principale et la plupart des quêtes annexes. C’est peu, mais la rejouabilité reste grande. Et heureusement, car l’absence d’un New game plus se fait sentir. Visuellement, le soft va diviser les joueurs, c’est une évidence. Commençons par ce qui est objectif : c’est techniquement très carré. On a que très peu rencontré de bugs d’affichage, et aucun n’a gêné notre avancée. Cependant, le framerate ne se révèle pas toujours optimal, et les animations (surtout corporelles) ne sont pas à jour. Ce qui est plus sujet à discussion, c’est la direction artistique. Nous, on l’a beaucoup apprécié, car on aime l’idée que l’espace est un lieu à inventer. En gros, rien ne nous gonfle plus qu’un Star Wars qui recréé à l’infini des planètes ensablées, glacées ou couvertes de jungles. Ici, on sort de ce cadre, et d’autant plus que l’exploration vous proposent de découvrir des endroits très différents. Nous n’en dirons pas plus. Les couleurs, criardes, participent grandement à la bonne tenue de l’expérience. Tout comme les musiques de Justin E. Bell, qui distillent une ambiance space-western de très bon goût.

Note : 16/20

On l’avait un peu oublié dans le flot de sorties de cette fin d’année, et pourtant The Outer Worlds parvient à tirer son épingle du jeu. Et ce pour plusieurs raisons : le fait qu’il s’agisse d’une toute nouvelle licence apporte une grande bouffée d’air frais, l’ambiance très Fallout : New Vegas ne pouvait que nous plaire, on peut compter sur différentes mécaniques certes peu originales mais fichtrement bien maitrisées, ou encore une direction artistique courageuse. On regrette aussi quelques éléments, comme une durée de vie moins impressionnante que d’autres mastodontes du RPG occidentaux, ou l’absence regrettable d’une élimination dans le dos de l’ennemi. Au final, ce sont bien les qualités qui surnagent, et l’on espère qu’une suite sera bientôt dévoilée.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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