Caractéristiques
- Titre : Princess Bride
- Titre original : The Princess Bride
- Réalisateur(s) : Rob Reiner
- Avec : Robin Wright, Cary Elwes, Mandy Patinkin, Chris Sarandon, André le Géant, Wallace Shawn, Billy Crystal...
- Distributeur : Metropolitan Films
- Genre : Aventures, Fantastique, Romance
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 1h38
- Date de sortie : 9 mars 1988 (France)
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Les 30 ans d’un film culte
Princess Bride a fêté il y a quelques mois ses 30 printemps. L’occasion de le revoir pour vérifier que le film de Rob Reiner est à la hauteur du culte dont il fait l’objet. On se souvient de l’amour de Westley et Bouton d’Or l’un pour l’autre, de la ruse du valet de ferme et des répliques qui font mouche du scénariste William Goldman, pour une bonne partie extraites de son propre roman, publié quinze ans plus tôt, et qui maniait aventures et digressions de conteur.
Le long-métrage de Rob Reiner effectue un léger changement et met en scène un petit garçon des années 80 fan de jeux vidéo sportifs, alité suite à une vilaine grippe. Son grand-père, interprété par ce bon vieux Peter Falk, vient alors lui rendre visite pour lui lire une histoire que son propre père avait l’habitude de lui lire lorsqu’il était malade : Princess Bride. Sauf que, le petit garçon n’appréciant pas trop les « bisous » et préférant l’action et l’aventure, le grand-père effectue donc quelques coupes dans l’histoire pour aller directement aux passages les plus intéressants, pour un enchaînement ininterrompu de rebondissements. Cela donne un film très rythmé, à l’intrigue encore plus resserrée que dans le livre.
Des aventures épiques et mordantes
Le réalisateur de Quand Harry rencontre Sally tranche dans le vif et va à l’essentiel, en donnant une belle ampleur à ce conte intemporel très simple dans le fond. La direction d’acteurs, notamment, est excellente et permet aux scènes les plus truculentes du scénario de prendre vie sans le moindre ridicule. En lisant le roman, ce qui frappe en effet, c’est cet humour sarcastique et faussement premier degré, très efficace, mais peu évident à faire prononcer à des acteurs de manière crédible à priori. Pourtant, à l’écran, le résultat tient de l’évidence, et l’on comprend ainsi pourquoi le film a rencontré un tel succès et est resté dans les mémoires. Robin Wright, dont il s’agissait là du tout premier rôle, étincelle à l’écran et donne une certaine stature à cette Bouton d’Or légendaire, qui a le sens de la répartie, mais demeure assez passive d’un bout à l’autre du reste puisqu’elle attend le retour de Westley, avant d’attendre, à la fin, qu’il vienne la sauver. La personnalité de l’actrice vient donner un peu d’épaisseur au personnage et permet au spectateur de la prendre en sympathie, là où celle du livre est par moments plus antipathique. On retrouve également un Cary Elwes particulièrement charmeur et un Mandy Patinkin méconnaissable pour qui le connaît principalement pour son rôle dans Homeland.
Côté aventures, si le film est court, il n’en démérite pas moins : quoique d’apparence modeste aujourd’hui comparé à nos gros blockbusters survitaminés, Princess Bride possède un bon sens de la mise en scène et le charme typique des films fantasy des années 80 tels que L’histoire sans fin ou Willow. Le long passage sur les Falaises de la Démence est un bel exemple de cinéma d’aventures hollywoodien, avec une jolie scène d’escrime qui, si elle n’est sans doute pas la plus impressionnante de l’Histoire, n’en demeure pas moins bien pensée. L’humour fait mouche et l’on se laisse prendre facilement à l’intrigue qui, après une introduction (trop) courte et enflammée et un kidnapping, laissera place à la torture, une résurrection et, enfin, une grande évasion ! On retrouve alors notre âme d’enfant et lorsque Peter Falk prononce « Comme vous voudrez » dans le dernier plan, on se surprend à notre avoir le regard légèrement humide. Last but not least, la jolie B.O. de Mark Knopfler, le leader de Dire Straits, insuffle la juste dose de romantisme sans jamais tomber dans la niaiserie. Sans conteste, Bouton d’Or a encore de jolies pétales…