[Test – PlayStation 4] The Inpatient : une expérience horrifique à moitié satisfaisante

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Supermassive Games
  • Editeur : Sony Interactive Entertainement
  • Date de sortie : 24 janvier 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Promenons-nous dans l’asile

image test the inpatient
De quoi angoisser bien comme il faut.

Si l’on vous dit Supermassive Games, vous rétorquez certainement Until Dawn. Et vous aurez raison, personnes de bon goût que vous êtes, tant ce jeu d’aventure, s’inspirant des classiques du slasher, s’avérait bien plus que le film interactif que certains se bornaient à voir. Près de trois ans après la sortie de cette petite pépite, exclusive à la PlayStation 4, le studio dévoile une vision d’ensemble assez surprenante. Car The Inpatient, présenté à l’E3 2017 comme l’un des jeux en réalité virtuelle les plus importants pour Sony Interactive Entertainment, prend place dans l’univers de leur précédent titre. De quoi retenir notre attention. Précisons ici que le soft est jouable uniquement avec le PlayStation VR.

Comme annoncé précédemment, The Inpatient n’est autre que le préquel d’Until Dawn. L’histoire se déroule au Blackwood Sanitorium, et le contexte nous fait remonter le temps, direction 1952. Non, il n’y avait pas la 4G, à cette époque. Et, de toute manière, cela n’aurait pas été d’une grande aide pour notre avatar : le joueur incarne un homme, mystérieusement amnésique. Cet internement est sensé aider notre malheureux à retrouver la mémoire, petit à petit, mais on ne peut pas dire que l’environnement, et le voisinage, tous deux pour le moins anxiogènes, lui facilitent la démarche. Alors qu’il doit faire l’effort de se concentrer sur lui-même, il est atteint de visions effrayantes. Et, petit à petit, la frontière en le réel et la folie semble s’effacer. C’est alors que la porte de la cellule s’ouvre…

The Inpatient est un jeu si clivant qu’on se demande si Supermassive Games n’a pas cherché sciemment à remuer les attentes des joueurs. Il faut être clair : on se trouve là face à ce qui se fait dorénavant qualifier, un peu pompeusement, de simulateur de marche. En gros, un soft que l’on parcourt telle une promenade, plus ou moins agréable selon le résultat. Pour le titre ici abordé, l’angoisse est privilégiée. Les mots sont importants : l’angoisse, pas la peur, et ce même si cette dernière est très souvent la colocataire de la première. Pour nous mettre mal à l’aise, les développeurs utilisent avant tout la narration, voire la mise en scène. C’est, d’ailleurs, le gros point fort de ce soft, qui sait comment raconter une histoire. Les dialogues, importants, sont bien écrits et interprétés. La direction artistique participe grandement aux sensations, et le studio manipule les ellipses d’une manière qui rendrait jaloux bien des réalisateurs de cinéma.

Un jeu angoissant, malgré des retenues côté gameplay

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Bon, il serait temps d’appeler la désinsectisation là…

Pourtant, The Inpatient ne surprendra pas spécialement dans son cheminement. L’écriture se veut même prudente, prépare les effets avec application, mais oublie parfois de prendre le joueur à revers. La structure, en deux parties, apporte tout de même un peu de relance émotionnelle, surtout que la seconde moitié invoque bien des éléments à celles et ceux qui ont joué à Until Dawn. On n’en écrira pas plus de ce côté, afin de ne rien spoiler, mais sachez qu’il nous paraît judicieux d’avoir joué au jeu de 2015, avant d’aborder celui de 2018. Les personnages, peut-être un peu prévisibles pour certains, réussissent pourtant à nous intéresser, grâce à une caractérisation typique de ce que sait faire le studio de développement : de la ficelle, oui, mais de qualité.

Plus haut, on qualifiait The Inpatient de clivant, peut-être intentionnellement. C’est une impression qui naît du gameplay, qui peut autant poser problème que nous faire penser que Supermassive Games a été au bout de son idée. Soyez prévenus : il ne faut attendre ni ennemis à dézinguer, ni énigme qui rendront le joueur chèvre. Une fois le PlayStation VR vissé sur le crâne, et les PlayStation Move pris en mains (ou la DualShock 4, aussi compatible mais moins immersive), on se doit de suivre les instructions afin d’apprendre à se déplacer, à attraper un objet, ou encore répondre à nos interlocuteurs. Le studio utilise les fonctionnalités des pads avec entrain, le problème est que l’ensemble manque de précision et de fluidité. L’animation des bras, assez sommaire, n’arrange rien. Une recherche de rigidité, comme pour coller à ce que faisait Resident Evil aux débuts de la licence ? Toujours est-il que cela ne fonctionne pas.

Le gameplay de The Inpatient multiplie les bonnes intention maladroitement exécutées. Empoigner un objet se fait plutôt facilement, mais s’en servir est une autre paire de manches. Aussi, le jeu propose l’utilisation du micro intégré au PlayStation VR, ce qui a le potentiel pour enrichir l’immersion. Mais cette feature n’est pas suivie d’assez d’effets pour s’avérer réellement utile, du coup on s’en désintéresse rapidement. Enfin, diviser les possibilités de réponses par émotions retire un peu du stress lié au choix, du moins sur une partie des dialogues. Opter se fait un chouïa trop facilement, mais on comprend que cette décision visait à mettre le joueur mal à l’aise, face à ses propres pulsions. Là encore, le studio fait face aux conséquences d’une prise de risque courageuse, mais qui ne transforme pas l’essai.

Note : 13/20

Loin d’être une franche réussite, The Inpatient réussit tout de même à nous embarquer, tout du long de sa courte aventure. Car voilà le dernier grief : il vous faudra deux heures pour en venir à bout. Comptez tout de même sur une deuxième partie, histoire de trouver tous les éléments à collecter. Au-delà de ses soucis, le jeu plaira tout de même à celles et ceux qui auraient envie de retourner dans l’univers d’Until Dawn, que l’on espère loin d’en avoir terminé avec nous. Ajoutons que, techniquement, le soft est de bonne tenue, ce qui joue en la faveur d’une direction artistique bien maîtrisée. Alors certes, ce n’est pas parfait, mais cela reste une expérience que l’on peut tenter.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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