[Critique] Le Secret des Marrowbone : spectacle agréable mais prévisible

Caractéristiques

  • Titre original : El Secreto de Marrowbone
  • Réalisateur(s) : Sergio G. Sanchez
  • Avec : George MacKay, Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton, Mia Goth, Matthew Stagg, Kyle Soller
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Genre : Horreur
  • Pays : Espagne
  • Durée : 111 minutes
  • Date de sortie : 7 mars 2018
  • Note du critique : 5/10

Tout aussi beau que peu surprenant

image critique le secret des marrowbone
Un mystère qui tient en haleine ?

Si vous suivez le cinéma espagnol de près, Sergio G. Sanchez ne vous est pas tout à fait inconnu. En effet, celui qui passe pour la première fois derrière la caméra, avec Le Secret des Marrowbone, est aussi l’une des plumes les plus en vogue du milieu des scénaristes espagnols. Après s’être longtemps acoquiné avec le très doué J. A. Bayona, pour qui il a écrit L’Orphelinat et The Impossible, voilà que l’auteur est soutenu par Telecinco Cinema (et le réalisateur précédemment cité), afin de propulser sa vision directement sur grand écran. Pour un résultat satisfaisant ? En partie, oui.

Lorsque leur mère décède, Jack, ses deux frères et leur sœur se réfugient à Marrowbone, une ferme isolée abandonnée depuis des années et qui appartenait à leur grand-tante. Par peur d’être séparés et placés dans des foyers différents, ils décident d’enterrer le cadavre de leur mère dans le jardin et continuent à faire croire qu’elle est toujours vivante. Un jour, alors qu’ils sont isolés du monde extérieur, un notaire débarque chez eux pour demander à leur mère de signer un testament. La demeure est également hantée et renferme un secret dans le grenier…

Non, il n’y a pas que des joueurs dans nos greniers. Pas sûr que Sergio G. Sanchez capte la référence, pourtant elle se prête plutôt bien à ce Secret des Marrowbone. Tout l’intérêt de ce film semble se situer dans son titre, mis en corrélation avec les événements décrits par une introduction assez maîtrisé, côté rythme, pour intéresser. Le spectateur fait face à une histoire somme toute assez classique du cinéma espagnol, où les éléments fantastiques sont liés à une ambiance plus dramatique que foncièrement horrifique. Classique oui, mais surtout un peu redondante, tant on a assez vite l’impression que le réalisateur enchaîne les poncifs, sans ne jamais se mettre en danger.

Une très belle lumière, mais un scénario poussif

Difficile d’aborder le récit du Secret des Marrowbone sans en dévoiler certains aspects, primordiaux pour tenter de rentrer dans l’univers, et pourquoi pas être surpris par un final pourtant clair comme un ciel d’azur au milieu de l’été. Écrivons que la problématique fonctionne plutôt correctement, même si elle n’est pas gâtée par une écriture des personnages trop prudente. Cela manque d’imprévu, de caractérisations plus inquiétantes. En fait, le film manque d’impact horrifique, personnalise idéalement le reproche que l’on peut parfois formuler au cinéma de genre espagnol, capable de belles percées, mais aussi de piqûres de rappel pas toujours totalement réussies. L’amourette développée prend trop de place, délaisse un peu certains personnages, alors même que ceux-ci sont très concernés par le final, qui du coup perd un peu de son ampleur pourtant réelle.

C’est d’autant plus dommage que Le Secret des Marrowbone est une petite perle formelle. C’est sans doute la plus grande surprise de ce film : il dévoile un Sergio G. Sanchez très sûr de lui, avec de vraies idées de mise en scène, et surtout un gros travail sur la lumière, effectué avec Xavi Gimenez. Parfait pour bien mettre en valeur une maison bien glauque, qu’on aurait apprécié être encore plus au centre du récit, plus incarnée symboliquement, aussi. Alors certes, tout cela ne sort pas l’ensemble d’un résultat sympathique mais sans grand impact. Cependant, on peut aussi affirmer que ces plans parfois somptueux facilitent le visionnage, et justifient qu’on soit attentif à la suite de la carrière de l’artiste.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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