Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- Développeur : WayForward Technologies
- Editeur : PQube
- Date de sortie : 27 avril 2018
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un Metroidvania agréable à parcourir
Un peu plus d’un an après sa sortie initiale, le très sympathique Shantae : Half-Genie Hero revient, dans une version Ultimate Edition concoctée par PQube (Gal*Gun 2, Cat Quest). L’occasion ou jamais de replonger dans l’univers créé par Matt Bozon, en 2002, à l’occasion d’un jeu Game Boy Color. Bien des années après cette naissance, le studio WayForward Technologies n’a pas lâché le morceau. Après deux suites, le quatrième épisode, qui nous intéresse ici, fait le choix de la 3D, et ce après un financement participatif couronné de succès. Une bonne initiative ?
Shantae : Half-Genie Hero est certes un jeu de plate-formes, il n’en reste pas moins que son histoire joue un certain rôle dans l’expérience qu’il propose. C’est, d’ailleurs, moins étonnant quand on évoque le véritable genre du titre : le Metroidvania, ce style qui vous demande de revenir sur vos pas avec de nouvelles capacités, afin d’ouvrir des voies jusqu’ici impraticables. On pourra faire référence à Rabi Ribi, pour rester sur un jeu distribué par PQube. Shantae est un demi-génie, la protectrice de Scuttle Town. Une nuit, elle découvre une mystérieuse trappe, et tombe nez à nez avec une fontaine dont l’eau a un pouvoir insoupçonné. Après s’être réveillée dans son lit, notre héroïne se demande si elle n’a pas été témoin d’une prophétie, mais pas le temps de douter : les événements vont s’enchainer, forçant la jeune fille à se lancer dans l’aventure.
Une histoire en forme de motivation donc, mais Shantae : Half-Genie Hero n’est pas non plus du genre à tout miser sur le narratif, bien au contraire. On a un univers à notre portée, bien travaillé, mais le background se veut léger. Au sein du hub, où le joueur pourra avoir accès aux services nécessaires pour avancer dans son cheminement (magasin, voyante pour aider les gamers perdus, transport jusqu’au niveau désiré), mais aussi s’adresser aux PNJ qui peuplent la place. La narration, elle, passe par de petites cutscene rigolotes, sans prise de tête ni grand travail sur la mise en scène. Un récit charmant donc, mais pas follement inoubliable. Aussi, précisons que le soft est entièrement sous-titré en français, parfois approximatif et surtout truffé d’oublis de lettres et autres fautes d’accord. C’est, d’ailleurs, le seul véritable regret qui accompagne cette Ultimate Edition : on aurait apprécié que la traduction soit remise à niveau.
Une édition qui plaira aux fins collectionneurs
Shantae : Half-Genie Hero installe un bon contexte afin de laisser son caractère Metroidvania s’exprimer. On vous a décrit la formule un peu plus haut, elle est totalement maitrisée par WayForward Technologies. Les différents niveaux, qui se débloquent au fur et à mesure de votre cheminement, ont fait l’objet d’un certain soin côté level design, afin de laisser au joueur cette envie d’y revenir, sensation indispensable pour ce genre de jeu. Ainsi, la verticalité est mise à profit, et certains passages sont sciemment exposés au gamer pas encore apte à y passer. Les ennemis parcourent eux aussi ces endroits, et pour se défendre il faudra filer des coups de cheveux, à tout rompre. Si, en début de jeu, les frappes sont un petit peu lentes, n’ayez crainte : vous pourrez multiplier la puissance et la vitesse de ces attaques, contre quelques rubis sonnants et trébuchants. Un côté évolutif qui, bien entendu, va vous pousser à faire et refaire les levels, afin de récupérer les richesses nécessaires.
Qui dit Metroidvania dit back-tracking. Un terme un peu technique qui, plus simplement, veut définir un élément de level design demandant au joueur de revenir sur ses pas. C’est une condition indispensable à ce genre de soft, et Shantae : Half-Genie Hero l’utilise, bien entendu. Pour ce faire, il a fallu inventer une manière de faire évoluer le personnage, ici lui procurer de nouvelles aptitudes. Dans le soft abordé présentement, elles sont disponible grâce au sens du rythme de Shantae : cette dernière se lance dans une danse du ventre, et pendant ce temps le joueur doit opter pour une forme. Araignée, crabe, pour les plus utiles, mais d’autres, secondaires, feront aussi leur apparition. La jeune fille peut, par exemple, prendre la forme d’un arbre qui, en se secouant, fait tomber des fruits énergisants, contre des points de magie. L’inventivité de WayForward Technologies, dans ce domaine, donne un bon coup de boost à l’ensemble.
Shantae : Half-Genie Hero a tout de même un peu de mal à cacher sa condition de jeu passé par le financement participatif, du moins dans son contenu de base. Cinq niveaux, même s’ils cachent bien du potentiel, c’est peu. D’ailleurs, la durée de vie du cheminement principal n’excède pas les sept heures, pour tout en voir. Heureusement, cette Ultimate Edition modifie ce constat. Avec la présence de véritables modes alternatifs, l’intérêt est relancé, pour accoucher d’un résultat plus correct. Le DLC Pirate Queen’s Quest est évidemment de la partie, ce qui ajoute trois bonnes heures au compteur. Friends To the End aussi, ainsi que de véritables gourmandises comme la possibilité d’incarner une Shantae Ninja, Officier, ou en bikini. Les amateurs de gros challenge auront aussi droit à une version qui leur est destinée. Enfin, un dernier mode permet de switcher entre trois personnages, une idée alléchante même si les effets ne sont que peu intéressants. Cette version est aussi agrémentée d’un contenu, qui plaira aux collectionneurs, à n’en pas douter. L’artbook, de 96 pages, montre aussi bien des croquis que les travaux finis. Quant à la bande originale, sous forme de CD, ses trente morceaux démontrent à quel point le travail de Jake Kaufman (qu’on connaît notamment pour l’excellente OST de Shovel Knight) joue un rôle déterminant dans la bonne tenue de l’univers.
Note : 15/20
Shantae : Half-Genie Hero reste ce Metroidvania loin d’être parfait mais mais plus que sympathique. On regrettera surtout un nombre de niveau trop peu développé, et une traduction française qui multiplie les coquilles. Au-delà de ces retenues, on tient là un jeu au rythme assez maitrisé pour qu’il n’ennuie pas, grâce à une construction en missions. On retourne certes aux mêmes endroits, sans cesse, mais avec des buts tout le temps renouvelés, tout en redécouvrant ces environnements, grâce à de nouvelles transformations. Quant à la direction artistique, elle nous a séduit tout du long, grâce à une 3D que l’on redoutait, mais qui ne fait que souligner l’atmosphère joyeuse qui se dégage de ce soft recommandable.