[Critique] Escape Room : fuyez pour votre salut

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Will Wernick
  • Avec : Logan Miller, Deborah Ann Woll, Taylor Russiell, Tyler Labine, Jay Ellis, Nik Dodani
  • Distributeur : Marco Polo Production
  • Genre : Horreur
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 81 minutes
  • Date de sortie : 14 février 2018 (vidéo)
  • Note du critique : 2/10

Un sous-Saw sans intérêt

image film escape room
Des acteurs au top niveau. Hum.

Les cinéphiles le savent mieux que quiconque : le cinéma de genre a toujours eu tendance à s’appuyer sur des gros succès, pour créer ce qu’on pourrait appeler de véritables clones. Le but est évidemment financier (n’importe quelle production cherche à se rentabiliser, on ne va pas jouer les étonnés), mais c’est aussi une base de certitudes pour des auteurs moins doués. Enfin, ça, c’est sur le papier. Parfois, et surtout depuis le début des années 2000, ces exploitations de concepts ne sont même plus à la hauteur d’une série B juste moyenne, contrairement à ce qu’on a pu observer lors des années 1950 à 1990, qui multipliaient les essais transformés. Escape Room pourra être rapproché, de très près, au récent Jigsaw… et au succès des escape games. Autant être direct, on était plutôt titillé par ce dernier élément. Malheureusement, la bonne idée ne suffira pas à sauver l’entreprise du naufrage.

L’histoire d’Escape Room tient sur le coin d’un calepin, mais ce n’est pas pour cela qu’on va lui en vouloir. Dans un film d’horreur, rien n’est plus agréable qu’un scénario qui va droit au but. Le contexte est exposé en cinq minutes : une bande de jeunes gens riches et beaux fête l’anniversaire de l’un des leurs, Tyler. Et sa copine, Christen, va lui offrir, ainsi qu’aux amis présents, une partie d’escape game. Mais pas n’importe lequel n’est-ce pas : l’endroit a l’air top secret, le tarif incroyablement élevé. Vous l’aurez compris, le jeu n’en sera pas un, et le maître des lieux va prendre un plaisir pervers à observer tous ces personnages qui devront faire face à des énigmes mortelles, histoire d’espérer en sortir indemne. Le tout alors qu’ils semblent observés par un mystérieux antagoniste. Vous vous embêtez à la lecture de ces lignes ? C’est tout à fait normal.

Le casting de tous les embarras

Premier problème de cet Escape Room, et sans doute le plus grave : les différents protagonistes n’ont aucun charisme. On ne cessera de le répéter : pour qu’un film d’horreur puisse embarquer le spectateur, il faut que ce dernier ait peur pour le sort des personnages. Ici, ce n’est nullement le cas. On nous sert encore du jeune, du riche, du brillant, et ce sans aucune envie d’en sortir la moindre humanité. Alors certes, le récit nous réserve un peu du vice qui peut se cacher derrière les masques, mais cela reste superficiel au possible. Ou, pour être plus précis, sous la ceinture. On est au niveau d’un mauvais slasher, encore que, dans ce sous-genre, l’imbécilité des âmes se justifient par le contexte. Ici, c’est crétin, et même l’évolution du protagoniste principal, qui tombe dans une méchanceté assez embarrassante, n’est pas convaincante une seule minute. Donc, quand les pièges se referment sur les participants, impossible d’être véritablement touché, et encore moins terrifié.

Escape Room cumule les moments embarrassants. Les dialogues sont lymphatiques au possible, et les réactions ne collent pas une seconde avec la gravité de la situation. On compte bien une mise à mort un peu étonnante, brûlante même, qui ravira les amateurs de ce genre de séquence, mais cela ne sauve pas le film d’un ennui profond. La première heure est tout simplement une catastrophe, tant il ne se passe rien. On y peine à entrevoir l’intérêt du long métrage, tandis que le casting s’évertue à se trainer dans la médiocrité. Pas un seul ne relève le niveau, ça relève du prodige. Surtout pas l’embarrassant Evan Williams, catastrophique d’un bout à l’autre. Et ne comptez surtout pas sur le réalisateur, Will Wernick, que l’on découvre à cette occasion, pour relever le niveau. Tout est d’une platitude décourageante, et aucune idée ne semble pouvoir sauver le film d’un anonymat visuel très fatal. Ajoutons une fin inutilement alambiquée, et vous obtenez une purge.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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