Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : DONTNOD
- Editeur : Square Enix
- Date de sortie : 9 mai 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Sean et Daniel prennent le maquis
Après avoir relancé la machine avec deux épisodes assez courageux (dont on vous propose des tests à cette adresse, et à celle-ci), DONTNOD, ici édité par Square Enix, se devait de passer la vitesse supérieure. Rappelons que les espoirs fondés sur Life Is Strange 2 sont pour le moins imposants, puisque le destin tragique de Telltale Games a clairement joué un sale tour au Point and click à forte tendance narrative. Le studio français se trouve désormais à la pointe du genre, avec cette licence qui a su, jusqu’ici, surprendre agréablement. Une tendance vouée à se perpétuer ? Pour le moment, c’est une évidence.
Pourtant, on peut vous confier que la forme épisodique commence un peu à peser. Pas dans sa grammaire, tant elle provoque ici une montée en puissance assez phénoménale, grâce à un cliffhanger sans doute au premier rang de ce que la licence a pu produire jusqu’ici, mais dans l’attente déraisonnable entre chaque sortie. Le troisième épisode de Life Is Strange 2, intitulé Wastelands, est à peine paru qu’on attend déjà fébrilement la suite, et quelque part on ressent un peu de frustration. Car le cheminement, d’une durée de vie identique aux précédents contenus, devient de plus en plus passionnant, ce qui est un évidemment bon point.
Décidément, Life Is Strange 2 peut compter sur un récit qui sait réserver quelques surprises des plus saisissantes. On retrouve nos deux loups solitaires, alors qu’ils ont pris la fuite une fois de plus. Un destin qui les mène en plein cœur d’une forêt dense, mais pas déserte. Car cette fois-ci, Daniel et Sean ne sont plus seuls : ils prennent part à la vie d’un camp, véritable rassemblement de hippies marginaux, qui travaillent illégalement pour atteindre différents objectifs. Et par « illégalement », on entend dans une plantation de cannabis. Ce n’est donc pas le grand luxe, mais les deux garçons gardent en tête d’atteindre leur but : rejoindre le Mexique. Et cette nécessité se fait de plus en plus pressante, car Daniel démontre de plus en plus d’impatience quant à son pouvoir, lequel gagne en dangereuse intensité. Alors que les journées passent plus ou moins paisiblement, rythmées par des tâches répétitives, le danger guette. Et il est profondément humain.
Un scénario de plus en plus captivant
Le thème principal de Life Is Strange 2 est l’éducation. Et cet troisième épisode le démontre particulièrement. Depuis le début des mouvementées aventures de Sean et Daniel, ces derniers doivent faire face à des soucis pédagogiques. Et c’est une véritable originalité, doublé d’un élément idéal pour un jeu narratif comme celui-ci. Ainsi, le joueur, qui incarne Sean, se voit doublement impliqué. Le destin de l’avatar, son ressenti face à des événements dramatiques, fait partie de l’expérience. Mais, plus on avance, et plus l’on est frappé par l’impact de nos décisions. Même si l’intrigue prend une direction claire, et ne propose pas spécialement de chamboulements selon nos choix, on est marqué par les répercussions de nos actions. On sent bien Daniel, son devenir, nous filer entre les doigts, à cause de choix malheureux, évitables, et pourtant bel et bien réalisés.
Wastelands déploie une structure intelligente, entre linéarité du propos et largesses laissées à qui veut bien farfouiller un peu partout. Le camp de hippies propose pas mal de détails pour qui veut bien les découvrir, ce qui permet de mieux capter la personnalité de chacun des personnages secondaires. Plus clivant, DONTNOD a fait le choix de réserver un segment à la description du travail au sein de la plantation de cannabis. Un long moment, pas spécialement passionnant, mais dont on comprend l’importance narrative, surtout pour le dialogue engagé par les personnages présents. Plus réjouissante, l’évolution de Daniel est désormais bien engagée, et son pouvoir ne cesse d’impressionner. Jusqu’à une séquence finale qui nous laisse pantois. Quant au gameplay, il reste exactement le même que celui des épisode précédent : Life Is Strange 2 a trouvé son rythme de croisière, et la prise en mains n’a plus à se faire surprenante.
Par contre, on remarque quelques petites baisses de régime du côté de la technique. Pas dans la direction artistique, Life Is Strange 2 est décidément très solide à ce niveau, mais plutôt dans quelques bugs d’affichage. Et le pathfinding n’est pas toujours des plus fameux. Rien d’éliminatoire, bien heureusement. Enfin, le travail sur l’ambiance sonore reste l’un des grands points forts de ce soft. Les doublages permettent de rendre palpables les différents personnages. Aussi, le travail du compositeur Jonathan Morali, reste au niveau d’excellence des précédents épisodes. On peut même souligner l’utilisation de chansons bien connues, notamment par les fans de Justice.
Note : 16/20
Life Is Strange 2 est décidément un passage obligé pour qui apprécie les jeux à forte tendance narrative. On ressent de plus en plus l’importance de nos décisions, et l’impact direct sur l’évolution de Daniel. On remarque bien que celui-ci trace sa route vers un destin déjà tracé, mais la grande force de DONTNOD est de persuader le joueur qu’il en est un acteur important. Du coup, chaque choix est accompagné d’une certaine crainte, et l’on prend plaisir à y revenir pour expérimenter des possibilités différentes. Finalement, la seule véritable retenue, c’est cette forme épisodique, dont on comprend l’importance pour l’écriture, mais qui nous force à attendre pour enfin vivre la suite. Aller, vite, on n’en peut plus d’attendre !