Trouvez le remède aux virus et sauvez le monde
Enrayer des virus mortels avant que les foyers d’épidémie ne s’étendent et ne mènent à la perte de l’espèce humaine, voilà le but de Pandemic, sympathique jeu de plateau collaboratif distribué en France par Asmodee (Mysterium) et développé par Z-Man Games, et dont le niveau de difficulté est sûr de vous occuper pendant un bon moment.
Le jeu nécessite 2 à 4 joueurs et une partie dure en moyenne 45 minutes. Le lecture des règles prend un peu de temps au début, mais celles-ci sont très bien expliquées et une fois que l’on a saisi le concept, le jeu se déroule de manière fluide. Sans doute aurez-vous besoin de vous référer au livret lors de la première partie (le galop d’essai, quoi !), mais cela est assez naturel pour un jeu de ce type.
Un jeu de stratégie où chacun a son rôle à jouer
Chaque partie commence par la distribution des cartes rôles (1 par joueur) et la mise en place du plateau. Les rôles sont distribués au hasard parmi les 7 cartes disponibles, et chacun possède des spécificités, qui lui donne certains pouvoirs. Par exemple, la scientifique n’aura besoin que de 4 cartes villes de la même couleur (au lieu de 5) pour trouver le remède d’une maladie. Le spécialiste de la mise en quarantaine empêche les éclosions et la disposition de cubes de maladies sur les villes dans lesquelles il se trouve, mais également sur toutes celles auxquelles elles sont reliées, etc.
Une partie non négligeable de la partie tiendra alors à la stratégie établie par l’équipe afin d’utiliser au mieux les capacités de chacun pour optimiser les actions et enrayer les épidémies avant que le marqueur d’éclosion n’ait atteint le point de non retour, la case tête de mort qui signe la fin de l’espèce humaine et donc l’échec de votre équipe.
Mise en place du plateau
Chaque joueur reçoit 2 à 3 cartes villes dont la couleur correspond à celle des cubes que l’on disposera sur le plateau (une immense carte du monde), à chaque éclosion dans cette partie du monde. Il y a quatre couleurs, correspondant à 4 maladies : rouge, jaune, bleu et noir.
Chaque joueur peut avoir jusqu’à 7 cartes dans sa main, qui lui permettront soit de trouver un remède à une maladie s’il parvient à en réunir 5, soit à se déplacer directement dans la ville concernée ou à fonder un centre de recherche dans la ville correspondante.
Si on se retrouve avec 8 ou 9 cartes en main, il faut en laisser dans la défausse joueurs afin de ne pas dépasser la limite de 7.
En début de partie, après avoir mélangé les cartes, on pioche 9 cartes dans la pile Propagation qui et on place des cubes de maladie sur chacune des villes correspondantes : 3 cubes pour les 3 premières cartes, 2 pour les 3 suivantes et 1 sur les dernières. Il faudra à tout prix éviter qu’une ville dépasse les 3 cubes de maladie, sous peine de déclencher une éclosion, qui se propagera à chaque ville reliée au « nid », à raison d’un cube supplémentaire.
Gare aux épidémies !
Pour compliquer les choses, 4 cartes Epidémie sont glissées dans la pioche Joueurs : à chaque fois que l’on tombe dessus, une épidémie se déclenche, intensifiant alors la propagation des virus.
L’épidémie se joue en 4 temps : tout d’abord, on avance le curseur de vitesse de propagation d’une case. Ce curseur indique le nombre de cubes de maladie à ajouter à chaque tour sur les villes piochées. Au début, on est à 2, mais si on atteint la dernière case (ce qui est rarement le cas), ce nombre peut monter jusqu’à 4, soit une éclosion garantie à chaque tour. Cependant, soyons clairs : la partie est généralement perdue bien avant !
Une fois le curseur avancé, on pioche la carte du dessous du paquet Propagation et on pose 3 cubes sur la ville concernée. Si des cubes de la même couleur sont déjà présents sur la ville en question, il faut juste compléter afin qu’il y en ait 3. On mélange alors les cartes de la défausse Propagation et on les place sur le dessus de la pioche, ce qui signifie que les villes déjà infectées au cours de la partie le seront de nouveau les prochains tours ! C’est ce qu’on appelle une intensification et ses conséquences sont particulièrement redoutables…
Déroulement de la partie
Enfin, chaque tour se déroule de la manière suivante : chaque joueur effectue 4 actions (traiter une maladie, se déplacer d’une ville à une autre, prendre un vol charter, prendre l’avion, fonder une station de recherche, trouver un remède ou encore partager des connaissances). Une fois cela effectué, on pioche 2 cartes villes dans la pile joueurs, puis une carte Propagation, en ajoutant le nombre de cubes indiqué par le curseur de vitesse de propagation sur la ville concernée, en respectant la couleur de la carte.
Lors du premier tour, c’est le joueur qui possède la carte ville avec le plus grand nombre d’habitants qui commence la partie. Il peut se rendre dans l’une des villes qu’il a en main en se défaussant de la carte correspondante.
Différentes actions au choix à chaque tour
En ce qui concerne les actions, un joueur peut enlever un cube de couleur pour traiter une maladie à chaque fois qu’il se rend dans une ville infectée. S’il possède le rôle de médecin, il pourra retirer tous les cubes d’une même couleur d’un coup.
Se déplacer d’une ville à une autre coûte une action mais aucune carte si la ville où l’on se rend est mitoyenne de celle où l’on se trouve et reliée à celle-ci. En gros, comme pour tout jeu de plateau traditionnel, on se déplace case par case, sans effectuer de saut. Chaque case coûte donc 1 action.
Si l’on veut se déplacer dans une région du monde plus éloignée en une seule action, il faudra dans ce cas se défausser d’une carte pour s’y rendre. Deux possibilités : soit on possède la carte correspondant à la ville où l’on veut aller et dans ce cas il s’agit d’un vol en avion, soit on possède la carte de la ville où l’on se trouve, et il s’agit d’un vol charter. Dans tous les cas, on laisse la carte concernée dans la défausse joueur et on déplace son pion.
Fonder une station de recherche est la condition sinequanone pour trouver un remède à une maladie. Il vous faudra donc fonder au minimum 1 station de recherche par couleur, sachant que la limite est de 6 stations toutes couleurs confondues. Pour cela, il faut se défausser de la carte correspondant à la ville où l’on se trouve et où l’on veut construire une station.
Lorsque l’on a réuni 5 cartes Villes de la même couleur, on se rend alors dans l’une des stations de recherche correspondant à la couleur en question. On ne retire pas tous les cubes de cette couleur du plateau, néanmoins : il faudra se déplacer de ville en ville pour guérir la maladie en retirant d’un coup tous les cubes positionnés sur chacune. La maladie ne réapparaîtra pas par la suite.
Enfin, le partage des connaissances consiste à échanger une carte Ville avec un autre joueur. Pour cela, les pions des deux joueurs doivent se trouver sur la même case. L’échange se fera obligatoirement avec la carte de la ville dans laquelle ils se trouvent, sauf si le rôle dispense le joueur de cette formalité.
Dernier détail mais pas des moindres, des cartes spéciales (Evénements) sont glissées dans la pioche Joueurs et peuvent vous donner un vrai coup de pouce, comme la carte Population Résiliente, qui vous permet d’enlever la Ville de votre choix de la défausse Propagation (cette ville ne sera plus piochée, donc plus infectée directement). Une autre permet de construire une station de recherche dans la ville de son choix, etc. Ces cartes ne nécessitent aucune action, et peuvent être jouées à tout moment — sauf entre le moment où l’on pioche et où l’on applique une carte. En cas d’épidémie, on peut jouer sa carte Événement tout de suite après, mais pas avant.
Une excellente mécanique de jeu pour un vrai challenge
Si ces règles peuvent paraître de prime abord complexe, la mécanique est en réalité assez simple dans son déroulement. Cela n’en rend cependant pas le jeu plus simple, et plusieurs parties (3, 4, 5) seront nécessaires avant de réussir si aucun des joueurs n’est un habitué du jeu. L’échec ou la réussite de la mission résidera véritablement dans votre capacité à communiquer entre joueurs afin d’établir la meilleure stratégie possible, ce qui demande au minimum 1 à 2 parties de rodage.
Nos conseils : construire les stations de recherche le plus tôt possible, et utiliser au maximum les capacités de chacun des rôles, en essayant de coordonner les actions au mieux. Les cartes Rôles sont très bien faites et, même s’il est frustrant de ne pas toujours tomber sur certaines cartes avantageuses d’une partie à l’autre, leur diversité et capacités sont suffisantes pour être en mesure de réussir la mission si vous jouez à 3 ou 4. Nous n’avons pas testé le jeu à 2, mais il nous semble en effet préférable (et plus intéressant) de jouer à 3 ou 4 pour établir une vraie stratégie et utiliser au mieux les capacités du jeu.
Pandemic est donc un excellent jeu de stratégie collaboratif, parfait pour des joueurs possédant une certaine patience, puisque plusieurs parties de rodage seront nécessaires avant de réussir votre mission. Très bien pensé, le jeu créé par Matt Leacock présente un bon challenge et vous promet des parties rythmées puisque le marqueur d’Eclosion peut avoir une fâcheuse tendance à se déplacer vite à mesure que les éclosions se déclarent. On fait donc fonctionner ses neurones à plein régime, sans jamais s’ennuyer ! Un classique du genre, à n’en pas douter.