[Test] Death’s Gambit : un Souls-like imparfait mais intéressant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : White Rabbit
  • Editeur : Adult Swim Games
  • Date de sortie : 28 juin 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Un jeu à découvrir à l’occasion

image test death's gambit
Le jeu propose un récit plus développé que dans d’autres Soul’s-like.

On croyait que le phénomène allait se tasser, et pourtant l’influence des jeux de FromSoftware, et plus particulièrement de la licence Dark Souls, ne cesse de prendre de l’ampleur. On l’a vu, par exemple, avec le sympathique The Surge, ou l’encore meilleur Nioh. Cette envie de proposer des mécaniques basées sur la difficulté et le skill, c’est à dire l’expérience du joueur face aux épreuves que lui oppose le soft, a poussé certains développeurs à imaginer le concept sur un plan 2D. Ainsi, on a vu débarquer Salt And Sanctuary, et même un Hollow Knight n’aurait pas pu exister sans le succès des Souls. Aujourd’hui, on accueille un nouveau challenger, avec Death’s Gambit, développé par White Rabbit, édité chez Adult Swim Games, et désormais distribué en format physique grâce aux bons soins de Just For Games.

Le premier élément qui attire l’attention, dans Death’s Gambit, c’est la volonté de proposer un univers très écrit. C’est une vraie différence avec la série des Souls qui, elle, préfère jouer sur le ressenti, l’observation du joueur, son sens de la déduction. Ici, le récit nous propulse dans la peau de Sorun, survivant d’un véritable massacre, et dont l’âme désire plus que tout être ressuscitée. Pour ce faire, et revoir enfin ses proches, notre avatar va devoir passer un pacte avec la Mort elle-même, puis faire couler le sang. Cela ne sera que le début d’un cheminement semé d’embuches, mais aussi de dialogues traduits dans un français parfois approximatif mais tout de même précieux.

Afin d’arriver au but, il faut déjà naître de quelque part. Et ce dernier n’est autre que vous. En effet, Death’s Gambit vous demande de créer votre avatar, ou plus exactement de choisir sa classe, parmi les sept disponibles. C’est, ici, la première épreuve du titre, tant on est tiraillé devant les possibilités. Ce qui, soyez-en certains, a une incidence très marquée sur la rejouabilité. Toujours est-il qu’il va falloir bien étudier les différents choix, car incarner un Acolyte de la Mort ne se vit pas de la même manière que pour un Chevalier de Sang, ou un Assassin. Bien entendu, la base des caractéristiques diffère entre chacun, mais aussi l’arme octroyée. Et l’importance de celle-ci est évidemment importante dans un Souls-like, selon le style du gamer : s’il préfère l’allonge, la force brute, la proximité avec l’ennemi etc.

Quelques soucis à noter

image gameplay death's gambit
Les boss font partie des qualités de Death’s Gambit.

Une fois lancé, Death’s Gambit fait preuve d’un certain classicisme, ce qui n’est pas obligatoirement un synonyme de mauvaises choses. Il va donc falloir étudier les patterns des adversaires, récolter des fragments en les tuant, afin de faire évoluer notre avatar. Et apprendre à accepter la mort. Car celle-ci interviendra certainement, lors de vos pérégrinations dans cet univers en 2D. Ici, on note une différence flagrante avec Dark Souls : l’échec n’est pas sanctionné par une perte des fragments possédés, mais par l’abandon d’une plume de phénix. Celles-ci sont synonymes de soin, alors vous comprendrez assez vite qu’il y a tout de même de quoi regretter d’avoir succombé. Dès lors, on remarque que le jeu permet, tout de même, une évolution plus marquée que chez d’autres jeux du genre, car on ne risque pas de se retrouver handicapé lorsqu’il est temps de monter de niveau, ou d’acheter des objets et de nouvelles capacités. Il s’en dégage une impression un peu plus facile d’accès, même si l’ensemble de l’expérience propose un sacré challenge.

Les ennemis, et surtout les treize boss, vont vous opposer leurs arguments. Et c’est ici que Death’s Gambit connaît quelques soucis. Le premier est le manque de patate dans les coups, et ce quelle que soit la classe pour laquelle on a opté. L’impact des coups attaques de peps, et l’esquive est accompagnée d’une latence qui, dans les premières heures, s’avère compliquée à digérer. Si les combats de boss s’en tirent relativement bien, c’est moins le cas des adversaires, lesquels pourront parfois ne pas ressentir un coup pourtant administré, du moins l’on s’en persuade par l’absence d’indice à l’écran. Cela manque d’effets, de panache. L’autre retenue concerne l’ergonomie des menus, tout bonnement à revoir. L’interface a du mal à différencier les types d’armes, d’objets, et l’on a tendance à passer trop de temps à mettre enfin la main sur ce que l’on recherche. Heureusement, et pour bien signifier que ces soucis sont contrebalancés de qualités, la durée de vie est convaincante. Le trip n’en fait pas trop, et se limite à une douzaine d’heure, ce qui se révèle idéal dans ce cas précis. Sachez, aussi, qu’un New game + est au programme.

Death’s Gambit pourra aussi parler au joueurs sensibles aux ambiances visuelles qui sortent de l’ordinaire. Les décors insufflent une sorte d’atmosphère mortifère, en cohérence totale avec le récit. La direction artistique est, donc, séduisante, mais elle se trouve un peu gâchée par une technique pas toujours optimale. On a eu droit à quelques baisses de framerate flagrantes, des animations trop étendues, et des petits bugs de collision sans gravité. Cela ne porte pas réellement préjudice à la beauté étrange de certains environnements, heureusement. Enfin, la musique, signée Kyle Hnedak (que l’on découvre à cette occasion, auparavant il fut crédité sur des courts-métrages), est tout à fait dans le ton de l’histoire, donc assez sombre. Dommage que les bruitages n’aient pas fait l’objet d’autant de soin.

Note : 13/20

Death’s Gambit, sans atteindre des sommets qualitatifs, pourra tout de même convenir aux amateurs de Soul’s-like. Il est simplement dommage que l’impact des coups soient si peu appuyé, la technique n’est pas irréprochable, et l’inventaire s’avère trop brouillon. Mais tout de même, on apprécie le chalenge qui s’en dégage, bien équilibré, et le choix de classe vraiment décisif, lequel joue un grand rôle dans la bonne durée de vie du soft. C’est imparfait, mais assez intéressant pour être tout de même conseillé, à l’occasion.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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