Sega nous prépare une console immanquable
Edit : la date de sortie de la Sega Mega Drive Mini est finalement arrêtée au 4 octobre 2019.
Le grand succès de la Nintendo Classic Mini a eu plusieurs bienfaits. Tout d’abord, celui de confirmer, s’il le fallait encore, une tendance au gaming nostalgique, mené par des passionnés aux souvenirs indélébiles. Un autre, qui nous intéresse ici, est la résurgence du hardware, alors même que notre époque tente de nous faire avaler que le tout numérique serait un but pour des millions de joueurs. C’est évidemment faux, en tout cas pas dans de telles proportions. Dès lors, c’est avec bonheur qu’on a accueilli, voilà quelques semaines, l’annonce de la Mega Drive Mini, une machine signée officiellement par Sega. On a pu l’essayer longuement, sur une session de deux heures, et nous vous livrons nos premières impressions.
Le physique ne fait pas tout, mais il est tout de même important. D’autant plus quand on aborde une console aussi culte, aimée à travers le monde. L’apparence de la Mega Drive Mini est absolument conforme aux hautes exigences que nous formulions, avant de la découvrir de visu. La fidélité s’avère totale, l’occasion d’ailleurs de se remémorer à quel point les boutons (Power, Reset et le son) étaient décidément sujets à discussion. Le plastique brille autant qu’au bon vieux temps, et les parties mates sont heureusement respectées. Signalons aussi que Sega a décidé de reproduire le port cartouche. Bien évidemment, n’imaginez pas y enfoncer vos exemplaires physiques, c’est purement un détail qui prouve à quel point cet objet va à fond dans le trip nostalgique. Et c’est une excellente chose. Tout comme le gros travail sur la miniaturisation : le résultat impose le respect, avec un amincissement de l’ordre de 55%, par rapport au modèle d’origine. Croyez-nous, cette console est toute mignonne.
Pour ce qui est de la manette, sachez que la Mega Drive Mini en propose deux dans son pack, du modèle à trois boutons. On a pu s’en étonner, tant on pensait que le pad à 6 touches nous paraissait plus pertinent (surtout pour les jeux de combat), mais on ne peut que comprendre la volonté de coller à la nostalgie des joueurs. En Europe, on avait ce contrôleur, dès lors il aurait été mal vu de les remplacer, c’est certain. Un jusqu’au-boutisme que l’on salue, surtout que les sensations sont bien meilleures que ce qu’on redoutait après certains retours. Dans les faits, la croix directionnelle, la réactivité des boutons, tout nous rappelle ce qu’on ressentait à l’époque, face à la télé. Il faut, ici, préciser deux éléments. Le premier, c’est l’impossibilité de brancher les pads d’origine car, vous vous en doutez, il est question de connectiques USB. Et ça, c’est encore une bonne nouvelle car, voilà le second, grâce à ce choix on peut brancher des manettes Retro-Bit Sega Mega Drive à six boutons. Comme quoi, on retombe toujours sur nos pattes.
Beau matériel, et une sacrée sélection de jeux
Une belle console, une manette à l’avenant, mais l’expérience de jeu alors ? Précisons ici que nous proposons, en fin d’article, la liste complète des quarante-deux jeux embarqués. Oui, c’est un chiffre impressionnant, surtout quand on compare avec les autres consoles mini, n’est-ce pas PlayStation ? Là encore, la Mega Drive Mini parvient à nous emballer, non seulement dans le choix des softs, mais aussi tout le confort qu’on est en droit d’attendre. Si vous êtes un nostalgique lambda, vous passerez d’un titre à l’autre, en variant les plaisir. Ah, voyager de Castle of Illusion à Streets of Rage 2, quel pied. Mais vous pourrez aussi aller plus loin. Dans les options, il est possible d’appliquer le japonais, et là vous aurez, donc, les versions originales de ces jeux, avec parfois de vraies grosses différences dans les graphismes, certaines représentations qui ne passaient pas la censure occidentale. Aussi, et c’est là encore signe d’un grand sérieux de la part de Sega, on peut compter sur les versions françaises de Landstalker, Light Crusader et La Légende de Thor. Loin de nous l’envie de toujours comparer, mais rappelons-nous que Nintendo, ces radins, nous avait refourgué des versions anglaises pour Zelda 3 ou encore Secret of Mana. Miam miam donc, même si le meilleur RPG du lot, l’exceptionnel Phantasy Star IV, reste dans l’anglais de sa sortie d’origine.
On se doit d’appuyer sur ce fait : le casting de la Mega Drive Mini nous bluffe. On compte des absents, le contraire serait étonnant étant donné l’imposante ludothèque de la machine d’origine, mais Sega est parvenu à un bel équilibre. Le jeu d’action en 3D est très représenté, avec des grands classiques comme Comix Zone, mais aussi des choix plus courageux, on pense surtout au méconnu Vectorman, dont la technique a recours à une 3D certes balbutiante mais retentissante pour l’époque. Si vous recherchez du gros challenge, vous ne serez pas déçu : Ghouls ‘n Ghost va vous en faire baver, Shinobi 3 n’aura toujours aucune pitié pour votre âme, tout comme le toujours aussi acrobatique Strider. Des titres là encore géniaux, bien connus. D’autres sont carrément des découvertes. Eh oui, on ne peut avoir joué à tout ! Par exemple, on a passé beaucoup de temps sur Alisia Dragoon, signé par un studio qui rappellera énormément de bons souvenirs aux amateurs de RPG japonais : Game Arts. Grandia, c’était eux. Monster World IV nous était aussi inconnu, et pour cause puisqu’il est inédit en Occident, mais historiquement important puisqu’il s’agissait du tout dernier épisode de la fameuse licence Wonder Boy.
Aussi, deux exclusivités sont au rendez-vous : Tetris et Gradius. Le premier est de l’ordre de la légende, puisqu’il fut retiré très rapidement des ventes après un imbroglio avec Nintendo. La cartouche était si rare qu’elle se vendait au prix d’un million de dollar. Les règles restent inchangées, on remarquera juste un goût inégal en terme de fonds d’écran. Quant au second, il s’agit d’une véritable nouvelle version de ce classique du shoot signé Taito, aussi bien techniquement que côté contenu, avec un mode Boss rush. Seul petit regret : la présence du sur-coté Columns, alors qu’un Puyo Puyo 2 aurait pu mettre tout le monde d’accord. Pour terminer, on a pu jouer avec les options d’émulation. Il faut savoir que cette dernière est assurée par le studio M2, sans doute le plus grand spécialiste de cet exercice à ce jour. Ce sont eux qui ont accouché des mémorables Sega Ages, mais aussi des softs rétros dans certains épisodes de la licence Yakuza. On peut appliquer des filtres habituels, comme celui qui vise à recréer un effet d’écran cathodique. Aussi, il est possible de passer sur différents formats, comme le 4/3 d’origine ou le 16/9. Aller, pour être un peu tatillon, il est dommage que Sega n’ait pas proposé plus de fond d’écran, un par jeu aurait été parfait. Mais on chipote. On est sorti de cette découverte tout à fait conquis, et il nous tarde d’y passer plus de temps. Parce que ce n’est pas possible de ne plus savoir terminer Altered Beast d’une traite, damned.
Liste des titres
- Sonic The Hedgehog
- Ecco the Dolphin
- Castlevania: The New Generation
- Space Harrier 2
- Shining Force
- Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine
- ToeJam & Earl
- Comix Zone
- Altered Beast
- Gunstar Heroes
- Castle of Illusion Starring Mickey Mouse
- World of Illusion Starring Mickey Mouse and Donald Duck
- Thunder Force III
- Super Fantasy Zone
- Shinobi III
- Streets of Rage 2
- Earthworm Jim
- Sonic The Hedgehog 2
- Probotector
- Landstalker
- Mega Man: The Wily Wars
- Street Fighter II: Special Champion Edition
- Ghouls ‘n Ghosts
- Alex Kidd in the Enchanted Castle
- The Story of Thor
- Golden Axe
- Phantasy Star IV: The End of the Millennium
- Sonic The Hedgehog Spinball
- Vectorman
- Wonder Boy in Monster World
- Tetris
- Darius
- Road Rash II
- Strider
- Virtua Fighter 2
- Alisia Dragoon
- Kid Chameleon
- Monster World IV
- Eternal Champions
- Columns
- Dynamite Headdy
- Light Crusader