[Test] Age Of Wonders Planetfall : de la stratégie complexe

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Triumph Studios
  • Editeur : Paradox Interactive
  • Date de sortie : 6 août 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un 4X pensé pour les consoles

image jeu age of wonders planetfall
Plusieurs races sont au programme.

Si vous appréciez les jeux de stratégie pointus, vous connaissez obligatoirement la licence Age Of Wonders. Née voilà dix-neuf ans, ce qui ne nous rajeunit pas, cette série représente tout ce qu’a totalement foiré Heroes Of Might And Magic, autre fleuron du genre mais devenu désuet, cité ici pour la parenté de celui qui est amicalement surnommé AOW. En mettant le paquet sur l’univers, le développant comme on avait rarement vu à cette époque, les développeurs ont su toucher les joueurs les plus passionnés, certes une niche mais assez agissante pour que les épisodes se succèdent. Aujourd’hui, Triumph Studios, et son éditeur Paradox Interactive, tente une approche plus futuriste avec Age Of Wonders : Planetfall, et aussi à destination des consoles.

Les précédents opus de la licence (trois, et un spin-off) ne sont pas parvenus jusqu’à nos consoles. Il faut bien dire que le sous-genre dans lequel la série s’inscrit, le 4X (à la Endless Space 2), n’est pas des plus aisés à prendre en mains. Il s’appuie, donc, sur quatre piliers : exploration, expansion, exploitation et extermination. Chacun revêt une importance capitale, doublée de multitudes de possibilités. Une sorte de simulation napoléonienne, pour faire très simple. Et Age Of Wonders : Planetfall en reprend tous les principes, notamment un univers prodigieusement vaste, qui pourrait même faire peur aux nouveaux venus. L’action prend place dans le futur, alors qu’un cataclysme d’ampleur titanesque a mis à mal la Star Union. Oui, on passe de la fantasy aux étoiles, ce qui est justifié par un récit assez malin, mais surtout destiné à celles et ceux qui ont tout suivi jusqu’ici. Triumph Studios a beau avoir réservé une place de choix à l’encyclopédie, précise au possible, les noobs auront tout de même du mal à s’y plonger, tant les détails abondent dans tous les sens. Sachez que le soft est entièrement sous-titré en français, ce qui est une excellente chose.

Comme dans tout bon 4X qui se respecte, il est question de plusieurs races. Age Of Wonders : Planetfall en propose pas moins de six : les Dvars, les Vanguards, le Syndicat, les Amazones, les Kir’kos. Bien entendu, chacune présente son propre scénario (coucou la rejouabilité !), mais aussi ses spécificités de gameplay. Jouer les gangsters du Syndicat n’implique pas les mêmes réflexes que chez les insectes géants des Kir’kos. Si l’on prendra plaisir à les essayer toutes, ces possibilités sont aussi à même à coller à votre style de jeu. Et l’on pourra encore aller plus loin, avec des mods qui apporteront des bonus indispensables, surtout à haut niveau. La partie se déroule sur une map (généré procéduralement, ce qui assure une certaine fraicheur à chaque partie) vue plus ou moins de trois-quarts, le joueur peut régler la caméra comme bon lui semble, et manipuler jusqu’à six unités. Bien entendu, le système se base sur un bon vieux tour par tour, lié à vos déplacements. Aussi, les combats se déclenchent à la rencontre de l’ennemi. Tout cela est assez classique et, par ailleurs, on peut affirmer que le résultat l’est plutôt, manette en mains. Ce qui n’est pas du tout une mauvaise chose, et ce qui n’empêche pas non plus quelques petites folies.

Un univers vaste, mais une ergonomie ratée

image test age of wonders planetfall
Les cartes sont générés procéduralement.

Age Of Wonders : Planetfall embarque un arbre de compétences, histoire d’imprimer une impression d’évolution pour le joueur. Il est question non seulement de gagner en résistance, mais aussi de nouvelles armes de plus en plus destructrices. Cette courbe de progression s’avère assez bonne, et c’était une nécessité : le mode Histoire ne se termine pas en moins de soixante heures de jeu. C’est, d’ailleurs, cette campagne solo qui nous a le plus accroché. Le récit est certes riche, mais aussi plutôt bien narré. On a même droit à quelques missions annexes parfois plus soignées que d’autres, même si globalement elles sont surtout présentes pour nous permettre de respirer entre deux gros morceaux. Oui, un 4X c’est difficile, cela demande de l’investissement, même si Triumph Studios a pris des pincettes, et propose aux nouveaux venus un challenge un peu plus amical. Reste que la moindre erreur de jugement, que ce soit dans l’analyse du terrain, ou dans votre recherche et développement, pourra vous être fatal. Aussi, il nous semble dommage que les tactiques les plus agressives soient celles qui, au final, fonctionne le mieux. Rendant, du coup, toute la partie construction un peu sous-exploitée.

Autre regret, toute la partie politique de Age Of Wonders : Planetfall s’avère finalement peu profonde, même si elle reste primordiale. On ne ressent pas spécialement l’impact des rapports inter-races, ce qui construit une ambiance plus portée sur l’action que dans les précédents opus. Pour les consoles, ce n’est que mieux, car un 4X de pointe ne sera jamais véritablement à l’aise sur ces machines, tant il demande au gamer une proximité avec l’écran. Par contre, on imagine que les joueurs PC pourront faire un peu plus grise mine, encore qu’il faudrait d’abord qu’ils digèrent ce lore vertigineux. Au-delà du très copieux mode Histoire, on a aussi droit à du multijoueur. Une bonne manière de découvrir les ruines de la Star Union, même si l’on s’est parfois heurté à des serveurs pas toujours très stables. Pas de quoi bouder notre plaisir, mais c’est parfois gênant quand on se fait déconnecter sans aucune raison apparente. Au-delà de cela, on retrouve les même mécaniques, mais avec le sel de l’humain.

Age Of Wonders : Planetfall n’est pas une énorme baffe technique, par contre on se doit de préciser que le résultat est plus propre que ce qu’on espérait. Les textures s’avèrent finalement assez fines, et ce même avec la caméra la plus rapprochée possible. Cela, ajouté à un framerate plutôt constant (les quelques baisses observées étaient très rares, et peu marquantes), et une direction artistique jouant assez finement avec les couleurs, on obtient une qualité d’image plus que correcte. On a parfois l’impression d’un lointain Starcraft dans le style, avant que la tonalité ne change afin de se trouver sa propre et complète personnalité. Par contre, l’ergonomie globale est assez terrifiante. Il faut s’attendre à une prise en mains très difficile, avec une multitude de menus et des commandes rarement naturelles. Les musiques, quant à elles, ne sont pas mauvaises, mais n’ont pas su nous marquer. Cela manque de thèmes mémorables, épiques. Quant aux voix anglaises, elles ajoutent une bonne dose de crédibilité à un résultat convaincant, mais qu’il faudra encore perfectionner à l’avenir.

Note : 15/20

Age Of Wonders : Planetfall se destine avant tout aux amateurs de 4X légers, sans trop d’emphase sur la politique. C’est une bonne chose pour la version console qui, ainsi, évite la partie la moins aisée à prendre en mains, quand on imagine le genre débarquer sur nos machines de salon. Du coup, le soft se concentre bien plus sur l’action, avec des combats féroces et difficiles. L’évolution est au centre de votre réussite, avec un arbre de compétences touffu à ne surtout pas négliger. Comme pressenti, la prise en mains reste difficile. Il faut insister : la première dizaine d’heures est sacrément rude, avec des commandes qui ont du mal à être digérées, et des menus comme s’il en pleuvait. Mais si vous vous accrochez, et si l’univers très développé vous charme, alors vous êtes partis pour de très longues sessions.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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