article coup de coeur

[Test] Control : Remedy signe une nouvelle bombe

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Remedy
  • Editeur : 505 Games
  • Date de sortie : 27 août 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Une exquise surprise !

image gameplay control
La direction artistique de Control est impressionnante.

Écrire que l’on attendait avec une grande impatience Control est un sacré euphémisme. Si vous n’êtes pas un joueur né de la dernière pluie, vous connaissez obligatoirement Remedy. Et pourtant, ce studio finlandais est loin d’être aussi productif que Rockstar, PlatinumGames et les autres mastodontes de l’industrie, mais chaque œuvre accouchée par leurs soins ont laissé une trace. Oui, même Death Rally, leur tout premier titre, qui fut l’un des meilleurs de 1996. Ensuite, on a eu droit à du bon gros hit : Max Payne et sa suite ont marqué les esprits de tous ceux qui s’y sont essayés. Après ces grosses sorties, Remedy a levé le pied : il leur a fallu sept longues années afin de terminer Alan Wake, dont le résultat fut moins puissant qu’espéré, moins définitif. La moitié d’un faux pas, qui sera suivi d’un autre, encore plus cruel, celui de Quantum Break. Et pourtant, avec ces deux productions, le studio continuait de nous faire rêver. Grâce à des univers riches, et même de l’expérimentation avec du cross-média certes bancal mais courageux. Du coup, Control, édité chez 505 Games, sonne comme une sorte de revanche, de charge héroïque vers les sommets précédemment atteints…

Car ne passons pas par quatre chemins : Control est une belle réussite, doublée d’une exquise surprise. Si , vous aussi, vous n’avez pas spécialement accroché au récit de Quantum Break, trop conventionnel derrière une narration creuse, alors apprêtez-vous à retrouver le Remedy que vous aimez. Aussi, si vous n’aviez finalement que peu goûté à la lointaine saveur lynchéenne d’Alan Wake, sachez que le jeu ici testé parvient bien mieux à atteindre ses objectifs cryptiques. La base du scénario s’avère simple : le joueur incarne la jeune Jesse Faden, une femme qui cherche à élucider une énigme qui la prend directement au cœur : la disparition de son frère. La piste mène notre avatar jusqu’à New-York, et plus précisément dans un bâtiment qui sera notre aire de jeu : l’Ancienne Maison. C’est ici, dans ce véritable dédale évolutif, que siège le Bureau Fédéral du Contrôle, une agence chargée d’étudier des objets chargés d’énergie surnaturelle. Les événements vont se précipiter vers le chaos quand une substance d’une autre dimension, que Jesse nomme le Hiss, prend le contrôle des agents sur place, les transformant en menace mortelle…

Voilà un pitch qui ferait saliver n’importe quel cinéphile. Control déploie un univers haut de gamme, et l’on se doit de vous le laisser à votre entière découverte, tant le cheminement regorge de moments intenses et énigmatiques. Sachez simplement que, bien vite, Jesse va croiser le cadavre de l’ancien directeur, et lui ravir son arme de service. Attention, il ne s’agit pas de n’importe quel flingue car, comme dans un film de David Cronenberg, il est… vivant. Ou, tout du moins, jouit-il d’une sorte de conscience. Cela ne change rien au schmilblick du gameplay, mais Remedy ajoute une dimension presque charnelle au rapport avec les pétoires. Sachez d’ailleurs que les munitions sont illimitées, mais que les recharges se font sciemment lentes, histoire de bien nous pousser à la prise de décision tactique. Les soldats possédés par le Hiss ne vous laisseront pas déambuler à votre guise sans, de temps en temps, se rappeler à votre bon souvenir. Vous les liquiderez avec entrain, car le soft est, certes, un TPS d’action, mais il n’oublie pas de distiller pas mal d’éléments évolutifs. Buter les ennemis, dont l’intelligence artificielle varie du bon (les boss, surtout) au passable, cela rapporte du loot. On pourra récupérer des bonus à joindre aux armes, mais aussi farmer des armes. Non, vous ne ferez pas l’entièreté de l’aventure avec un pistolet, il est possible de se construire un petit arsenal, lequel provoque une grosse impression de puissance. Clairement, les développeurs ont voulu inclure une saveur RPG dans la formule, et cela fonctionne remarquablement, nous pousse à nous investir, à parfois chercher les adversaires.

Univers riche et gameplay idéal

image test control
Jesse peut compter sur des pouvoirs puissants.

Ah, le Hiss, comme on a aimé malmener cette entité ! Control n’est pas qu’un jeu de tir, le principe même du jeu va vous pousser à utiliser certains pouvoirs, collectés au fur et à mesure de la progression. Par exemple, vous allez vite comprendre que déchainer les bastos c’est bien, mais envoyer valdinguer un extincteur ça peut aussi faire son effet. De la télékinésie donc, mais aussi une grosse décharge d’énergie, laquelle impacte non seulement l’adversaire, mais aussi son environnement. Comme dans un bon vieux film de John Woo, les particules volent de partout, soulignant la folie furieuse de l’action. D’autres pouvoirs vont intervenir, comme la possibilité de rejoindre n’importe quel point de sauvegarde préalablement reconquis, mais là encore nous vous en laissons la surprise. Bon, vous la voyez venir, la petite touche Metroidvania ? Banco, elle est bien présente, puisque l’Ancienne Maison regorge d’endroits à atteindre avec des cartes de sécurité à différents niveaux, ou l’utilisation de pouvoirs afin de rejoindre des portions préalablement inaccessibles. D’ailleurs, nous vous conseillons de rester alerte, car rien de mieux que vos souvenirs : la carte proposée par le soft n’est pas assez lisible à notre goût.

Quelques boss vous barreront la route, et ces combats se révèlent d’une intensité remarquable. Voilà sans doute ce qui revient le plus, à l’heure de faire le bilan de Control : l’expérience proposée par Remedy nous accroche à l’écran, grâce à l’alliance d’une histoire passionnante, et d’un gameplay accrocheur. À cela, ajoutons que les amateurs d’univers amples seront aux anges. Comme à son habitude, Remedy truffe le jeu de documents à collecter, et sous-titrés en français s’il vous plait ! Ces objets ne sont pas du tout anodins, nous vous conseillons de prendre le temps de les parcourir. Cela regorge de détails parfois amusants, et surtout l’on se rend compte que notre cheminement fait partie d’un grand tout qui nous dépasse. Le studio finlandais parvient à nous faire perdre pied, mais avec notre consentement : l’impression de découverte reste constante. Et ce pendant la douzaine d’heures que demande le cheminement. Ajoutez-en une bonne dizaine si vous êtes du genre à bien compléter vos jeux. Et nous ne pouvons que vous pousser dans ce sens : chaque contenu est d’importance.

On arrive à ce qui s’avère le seul véritable regret de Control : la technique n’est pas totalement à la hauteur du reste de cette production. Précisons ici que le test fut effectué sur une PlayStation 4 standard. On a eu droit à quelques baisses de framerate, une pincée de bugs de collision et des micro-gels d’écran. Aussi, le pointeur de l’arme oublie parfois de se retirer pour les cutscenes. Rien de bien grave, mais tout de même. Par contre, la direction artistique est d’un autre monde, un véritable plaisir d’esthète. Les éclairages, à la limite de l’esprit d’un Dario Argento, nous ont imprimé les rétines pour un long moment. C’est détaillé, les personnages aussi bien secondaires que principaux peuvent compter sur un rendu naturel au possible. Et, surtout, Remedy tient effectivement un ressort visuel colossal avec cette restructuration des environnements. Le level design change constamment, ce qui amenuise évidemment l’impression de redite, mais surtout on reste bouche bée devant une telle inventivité. La musique, signée Petri Alanko et Martin Stig Andersen termine d’imprimer à ce soft une aura d’une puissance à peu d’égal…

Note : 17/20

On attendait Control au tournant, il nous a totalement retourné ! Remedy renoue avec les cimes qualitatives de ses premières productions, même si la technique du jeu n’est pas exempt de reproches. Avec son délicat mélange des genres, nous faisant passer du TPS porté vers l’action au RPG, en passant par le Metroidvania, on a souvent l’impression de découvrir de nouvelles choses. Sentiment décuplé par la structure mouvante de l’Ancienne Maison, véritable personnage à part entière, dont la prestation marque le joueur durablement. Ajoutez à cela un univers d’une grande richesse, et un gameplay aussi nerveux que facile à digérer, et vous obtenez l’un des grands titres de 2019.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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