[Test] A Duel Hand Disaster Trackher : une authentique bizarrerie

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PlayStation 4
    • PC
  • Développeur : Ask An Ennemy Studios
  • Editeur : Ask An Ennemy Studios
  • Date de sortie : 3 septembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Un jeu pour les poulpes bicéphales

image gameplay a duel hand disaster trackher
Deux écrans à gérer, ce n’est pas de tout repos.

Si vous êtes un joueur pas né de la dernière pluie, il est possible que vous soyez friands d’expériences qui sortent des sentiers battus. Dans ce cas, et sans ménager de suspens, A Duel Hand Disaster : Trackher peut retenir votre attention. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut d’abord préciser que le titre est développé et édité par Ask An Ennemy Studios, une structure totalement indépendante, dont la tête pensante, Jaycee Salinas, a un parcours plutôt atypique. Après avoir tenté deux fois l’aventure d’une école de programmation, tentatives couronnées d’échec, le jeune homme se lance dans le grand bain. Le jeu ici abordé a loupé sa campagne Kickstarter, aïe. Aujourd’hui, il est disponible aussi bien sur Nintendo Switch que sur PlayStation 4, PC et Xbox One. Le genre de petite histoire dont le secteur indépendant raffole.

Bon, c’est quoi le topo ? A Duel Hand Disaster : Trackher est un pur jeu d’arcade, aussi bien dans le gameplay que dans l’esprit. Du coup, ne vous attendez surtout pas à une quelconque mise en situation scénaristique, il n’y en a pas. Le principe est aussi farfelu sur le papier que finalement assez simple à comprendre. Sur un écran divisé en deux, ou split screen comme le disent les anglophones, le joueur doit manipuler deux vaisseaux aux objectifs aussi différents que complémentaires. À gauche, on doit détruire des ennemis dans une sorte de shoot vertical. À droite, il faut récupérer de la vie et des matériaux, tout en évitant certains pièges.

Vous l’avez deviné, A Duel Hand Disaster : Trackher propose une expérience qui plaira aux poulpes bicéphales, ce genre de gamer au doigté expert et aux yeux bioniques. C’est là le premier reproche qu’on formule, bon sang que c’est difficile à maitriser. Ask An Ennemy Studios n’a pas spécialement pris de pincettes, et les premiers instants sont abrupts au possible. On trouve bien un tutoriel, mais si succinct qu’on se retrouve à ne pas trop savoir que faire afin de survivre plus de trente secondes. Votre humble serviteur vous le confie : on a bien failli ne pas vous proposer le test de ce titre. Après de longs essais, et un nombre incalculable d’échecs avec le compteur de points bloqué à zéro, on a enfin compris les quelques subtilités. Et elles sont plutôt fines.

Cela manque d’aide à l’apprentissage…

image test a duel hand disaster trackher
Il va falloir apprendre par vous-même comment vous débarrasser de ce mur de feu…

Tout d’abord, le vaisseau de gauche est invulnérable, mais ne dispose que d’une quantité limitée de carburant. Pour celui de droite, c’est l’exact inverse. Aussi, les adversaires qui ne sont pas détruits à gauche viendront vous rendre la tâche difficile à droite. Oui, A Duel Hand Disaster : Trackher donne le tournis, mais dans les fait la recette fonctionne. Cela nous pousse à être tout le temps sur la brèche, et des automatismes apparaissent avec le temps. On pourra même y voir une occasion de rentrer dans la fameuse zone, cet état véritable, sorte de transe, qui vous permet de jouer comme un dieu.

Quelques astuces permettent de faire monter le score assez vite. La plus vicieuse étant celle qui vous pousse à jouer au bord de la rupture. En effet, plus l’énergie est basse, plus les bonus se font nombreux. A Duel Hand Disaster : Trackher vous pousse à prendre des risques parfois inconsidérés, ce qui créé une bonne tension. D’ailleurs, c’est bien l’écran de droite que l’on a le plus à l’œil, du moins dans notre cas. C’est ici que les dangers se font les plus pressants, comme ce mur de feu qui fond sur le vaisseau, vous forçant à une manœuvre de sacrifice : des matériaux contre la survie. D’ailleurs, il faut encore appuyer sur l’opacité du principe, tant il a fallu comprendre tout cela par nous même. On n’a rien contre un bon apprentissage difficile, tant que le soft distille des indices sur les mécaniques. Là, il n’en est rien, et ça peut être rageant.

Enfin, la partie technique est aussi sujette au débat. A Duel Hand Disaster : Trackher est hyper fluide, et la  direction artistique nous plonge en plein délire arcade frénétique : ça multiplie des effets un peu partout. Et c’est bien là le souci : l’écran a parfois tendance à devenir illisible. Si l’on ajoute des chiffres de partout, des inscriptions, des jauges, on croule sous les informations, ce qui peut rapidement devenir harassant. La musique, elle, ne nous a pas spécialement marquée, même si le style se marie idéalement au délire de l’expérience. Celle-ci vous occupera autant de temps qu’il vous faudra pour atteindre le meilleur de vous-même. La seule motivation est le score, en parfaite cohérence avec l’idée directrice de ce soft pour gamers bourrus.

Note : 12/20

A Duel Hand Disaster : Trackher part d’une idée saugrenue, et accouche d’un résultat peut-être un peu trop jusqu’au-boutiste. Très opaque pendant les premières parties, lesquelles pourront décourager tant on manque d’informations sur les mécaniques, le titre aurait pu se faire plus gamer-friendly. Pour autant, l’expérience n’est pas à jeter. Une fois le principe digéré, on s’est surpris à enchainer les essais, pris d’intérêt par le scoring. C’est très arcade, exigeant, mais aussi maladroit, et il s’en dégage un certain charme. Mais sans doute pas à plein tarif…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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