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article coup de coeur

[Test] Ni No Kuni Remastered : toujours aussi enchanteur

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Développeur : Level-5, QLOC
  • Editeur : Bandai Namco Entertainment
  • Date de sortie : 20 septembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Un très bon RPG revient sur PlayStation 4 et PC

image test ni no kuni remastered
On voyage sur la carte du monde.

L’heure est décidément aux remasters. Une tendance qui peut, parfois, s’appuyer sur des volontés honnêtes, un véritable besoin de polish se faisant ressentir. D’autres fois, c’est beaucoup plus discutable, ce qui provoque l’ire des joueurs. Pour ce qui est de Ni No Kuni Remastered, que nous abordons dans ce test, c’est plutôt le premier cas de figure qui est invoqué. Sorti en 2013 en Europe et exclusivement sur PlayStation 3 (la version Nintendo DS, accompagné d’un imposant et luxueux grimoire, n’est parue qu’au Japon), Ni No Kuni n’a peut-être pas été aussi bien accueilli qu’il le méritait, même si ses premières semaines furent très encourageantes. La faute à une génération de console qui privilégiait largement les FPS guerriers et autres TPS à grand spectacle. Ici, on avait un RPG japonais, genre qui était alors un peu en désuétude. Ce titre méritait une ressortie (ici assurée par QLOC), et pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, Ni No Kuni Remastered n’est pas n’importe lequel des RPG japonais : trois noms légendaires l’accompagnent. Au développement, on retrouve Level-5. Un studio qui, aujourd’hui, a un tout petit peu perdu de sa superbe à la suite de quelques échecs, mais dont les faits d’armes restent imposants. On ne signe pas Dragon Quest 8 et 9, Inazuma Eleven, Professeur Layton ou encore Yo-Kai Watch par hasard. Si vous avez jeté un coup d’œil au rendu visuel du soft, vous avez remarqué une personnalité familière. C’est celle du studio Ghibli, qui a pris en charge la direction artistique, tout en signant l’intégralité des cinématiques. Enfin, les musiques sont signés par Joe Hisaishi, que vous connaissez obligatoirement pour ses travaux en compagnie d’Hayao Miyazaki ou de Takeshi Kitano. Du très lourd au casting, et ça se ressent manette en mains.

Si vous n’avait pas découvert le jeu d’origine dans sa version PlayStation 3, alors Ni No Kuni Remastered va d’autant plus vous émerveiller. Par son histoire tout d’abord, qui parvient à élaborer un univers magique, coloré, mais sans éviter des thèmes plus adultes que ce qu’on attend. On y incarne un jeune garçon, Oliver, qui coule des jours paisibles à Motorville. Mécanicien en herbe, il travaille à la restauration d’une voiture. Un projet mené à son terme, et c’est tout fier qu’il informe son ami Philip de cette prouesse. Afin de marquer le coup, le personnage principal prend le volant. Mais c’est l’accident : il perd le contrôle du bolide et finit dans le canal. C’est alors que la maman d’Oliver intervient, affolée par la sortie nocturne de son fils. Elle plonge et récupère son enfant. C’est ici que le drame intervient : la mère ne survivra pas. Plongé dans une tristesse infini, notre avatar va pleurer tout son saoul. Des larmes pures qui, au contact de sa peluche, vont avoir un effet magique : le nounours, qui s’appelle Lumi, se réveille, et lui ouvre les portes d’un second monde. Il devra y combattre l’ignoble Shadar, et trouver un moyen de ressusciter sa mère.

Une direction artistique somptueuse

image jeu ni no kuni remastered
Les combats se font en semi-temps réel.

Oui, l’aventure proposée par Ni No Kuni Remastered est chargée, symboliquement. On est clairement face à un récit qui nous parle de deuil, de la perte d’un être cher. Et si la sublime direction artistique distille une sacrée dose de poésie, on est souvent tiraillé par des émotions plus maussades. Sans pour autant qu’elles ne forment le centre de l’expérience, ce qui fait toute la différence avec d’autres titres parfois trop dépressifs (Sea Of Solitude, par exemple). Cette grande histoire n’est savoureuse que parce qu’elle est accompagné de mécaniques de gameplay à la hauteur. Ce soft est un JRPG que l’on pourrait qualifier d’old school. On y retrouve une emphase sur les combats, plus intéressants que ce que beaucoup ont écrit en 2013. On fait face à un système en semi-temps réel. Comprenez par là que les batailles se déroulent dans des arènes, mais qu’on y contrôle le personnage, à l’image de ce qui se fait dans un Tales Of. La subtilité provient de la nature même d’Oliver : un magicien, armé d’un grimoire, d’une baguette, et d’une capacité à recruter des familiers. En vérité, des ennemis que l’on apprivoise, ce qui rappelle de suite le principe de Pokémon. D’ailleurs, on retrouve aussi les évolutions, tiens donc. Deux alliés humains rejoignent notre avatar : Faco et Myrta, lesquels apportent un peu de diversité aux attaques. Ce qui surprend, encore aujourd’hui, c’est la nécessité de bien observer l’adversaire. Ne pensez pas bourriner bêtement, cela vous mènera à l’échec. Alors, guettez les offensives ennemies, stoppez les votre et passez en mode défensive.

L’univers somptueux de Ni No Kuni Remastered est bien mis en avant par l’exploration. Si vous découvrez le jeu à cette occasion, vous allez sûrement avoir la frayeur de vivre un JRPG très linéaire. Ne vous inquiétez pas, après quelques heures, certes longuettes, les couloirs narratifs s’estompent et font place à un contenu très dense. Si l’histoire principale est déjà très costaude, avec pas moins de cinquante heures pour aller défaire le dernier boss, il faudra doubler ce chiffre si vous voulez compléter le soft à cent pourcents. On a bien quelques phases de levelling, ces moments qui nous forcent à gagner des niveaux devant un mur de difficulté, mais dans l’ensemble l’évolution reste assez fluide. Comme dans bon nombre de grands JRPG d’antan, on acquiert des moyens de locomotion aptes à nous faire découvrir des zones auparavant inaccessibles. On pourra aussi passer du temps à réussir une grosse dose de quêtes annexes un peu trop Fedex à notre goût, quand il ne s’agit pas d’aller combattre des ennemis spéciaux.

Ni No Kuni Remastered est un enchantement, non seulement pour les amateurs de RPG japonais à l’ancienne, mais aussi pour celles et ceux qui aiment s’en mettre plein la vue. Déjà en 2013, le soft était visuellement incroyable, un véritable dessin animé. Cette version accentue cette sensation, avec un duo 1080p / 60 fps constant (sur PlayStation 4 standard). On gagne en résolution, donc en détails, le tout dans une fluidité qui ne fait jamais défaut. Par contre, il est clair que l’on regrette l’absence totale de nouveautés dans le contenu. Pas qu’on en manque, comme on a vu juste au-dessus, mais on aurait apprécié, par exemple, un petit donjon bonus, ou de nouveaux monstres. Signalons ici que les sous-titres français sont évidemment de la partie, et notamment pour rendre accessible le grimoire, lequel s’étale sur des centaines de pages numériques. Quant aux musiques de Joe Hisaishi, elles s’avèrent toujours aussi grandioses. Surtout que le thème des combats est bien celui de la version PlayStation 3, et non le raté de la Nintendo DS. Ses mélodies merveilleuses jouent un rôle majeur dans l’atmosphère onirique du titre. Enfin, on ne peut que vous conseiller fortement d’opter le doublage japonais, de très loin le plus convaincant.

Note : 17/20

Une note élevé pour un RPG japonais qui la mérite pleinement. Ni No Kuni remastered est un pur plaisir, même s’il ne touche pas à un iota de son contenu. Du coup, les défauts de la précédente version restent d’actualité : un début poussif, des missions annexes inintéressantes dans leur écriture. Mais tout de même, c’est l’occasion de découvrir un titre d’une belle efficacité, si vous ne l’avez pas fait en 2013. On est en présence d’un coup de cœur pur, car le soft embarque de bonnes idées de gameplay, principalement dans les combats, tout en respectant les codes du genre. Ce qui lui donne une saveur old school, mais pas figée. Ajoutons que le visuel s’est affiné, avec une résolution optimale et une fluidité augmentée à 60 images par seconde sur PlayStation 4. Voilà de quoi craquer.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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