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article coup de coeur

[Test] Borderlands 3 : hat-trick pour la licence de Gearbox

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Gearbox Software
  • Editeur : 2K Games
  • Date de sortie : 13 septembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Et un, et deux, et trois grands jeux

image gearbox borderlands 3
Quel plaisir que de retrouver cet univers !

La sortie de Borderlands 3 est de celles qui font resurgir de bien bons souvenirs. Cinq ans. Cela faisait cinq ans qu’on avait quitté Pandore, avec l’opus narratif  (et signé Telltale) Tales From The Borderlands. Si l’on est pointilleux, on pourra même compter sept longues années depuis le dernier épisode numéroté. Le bout du monde, tant la licence de Gearbox Software nous est chère. Il faut se rappeler de la sortie du tout premier opus, en 2009, presque en catimini. D’ailleurs, votre humble serviteur n’avait craqué que pour le système de loot, qui paraissait original malgré la pauvre phase de marketing. On sortait du choc Bioshock, et personne ne croyait en le potentiel de cet univers. Et puis on y a joué. Des heures. Des dizaines d’heures. Et même des centaines d’heures. En solo, en multi, et jusque dans les moindres recoins, la moindre quête annexe à accomplir. Aujourd’hui, on accueille enfin la troisième itération. Et, pour notre part, avec l’espoir que le feeling si spécial soit encore au rendez-vous. Spoiler : il l’est.

Si les scénarios de la licence ne sont pas au centre de celle-ci, ils occupent tout de même une place importante. Ils servent clairement de motivation, d’accompagnement dans la course effrénée au meilleur équipement possible. Borderlands 3 ne déroge pas à la règle, et continue d’approfondir cet univers. Le premier opus nous avait dévoilé ce que contient les Arches : un Destructeur, monstre impressionnant capable de détruire l’univers, tranquillou loulou. La suite réglait, une bonne fois pour toutes, le conflit avec l’entreprise multiplanètaire Hyperion, et son directeur Beau Jack. On se souvient tous comment se terminait le récit (rassurez-vous, c’est rapidement rappelé par la cinématique d’introduction) : le joueur découvrait l’existence d’autres Arches, par dizaines, disséminées un peu partout dans l’univers. Et pour aller les briser, Lilith va pouvoir compter sur un nouvel arrivage de troufions. Dont vous.

Oui, Borderlands 3 nous fait voir du pays. Et même de la planète, figurez-vous. La promesse est tenue : si Pandore reste au centre de l’intrigue, celle-ci nous propulse vers d’autres galaxies. Et ce n’est pas une feature marketing : la base est désormais un vaisseau en orbite. On y viendra non seulement pour savourer les répliques de ce bon vieux Claptrap, toujours aussi caustique, mais aussi afin de profiter de l’échoppe d’Earl (qui reste la plus intéressante du jeu, un conseil : visitez-la assez souvent dans la première partie du jeu), personnaliser l’avatar, ou encore se transférer vers les nouvelles planètes. Celles-ci tiennent, là encore, les promesses énoncées dès la fin de Borderlands 2. Hors de question de vous en dévoiler les différentes surprises, sachez juste qu’elles proposent des ambiances bien différentes de Pandore, comme un marécage très étendu. D’ailleurs, ce troisième opus est celui qui propose la plus grande superficie. De très, très loin.

Ce n’est qu’un au-revoir, Pandore

image gameplay borderlands 3
Les boss sont évidemment invités à la fête.

L’humour typique de la licence, gras et sans retenue est de la partie. On a toujours été plus Dumb And Dumber qu’humour coincé à la new-yorkaise, donc ça nous va. L’antagonisme, lui, change un peu, mais ce n’est pas forcément un mal. Terminé le bad guy parfois attachant, on se doit de combattre deux vilains particulièrement insupportables, Troy et Tyreen Calypso. Ils sont les chefs d’une secte particulièrement retors, les Enfants de l’Arche. On sent que Gearbox s’est fait plaisir, en plongeant les deux pieds en avant dans une critique des streamers et des réseaux sociaux. Au cours de certains segments, ils se font un peu trop présents et insistants, mais globalement on a apprécié ce changement de paradigme : vous allez les détester, et savourer quand il sera temps d’enfin leur tordre leur cou. Qui dit méchants dit combat. Les gunfights de Borderlands 3 ont toujours ce feeling particulièrement agréable, précis, qui met bien en avant les statistiques et caractéristiques des armes. On signale tout de même une meilleure fluidité dans ces fusillades : il est désormais possible de glisser, parfait pour se mettre à couvert avec panache. Les fans de la licence remarqueront une autre nouveauté : la difficulté a été rehaussée, et assez largement. Le niveau Normal se fait déjà ardu, et le Difficile, une fois débloqué, va vous donner des sueurs froides, tout en augmentant drastiquement la qualité du loot.

Le loot. Le saint loot. Comme pour les précédents épisodes, Borderlands 3 le positionne au centre de l’expérience. On se prend à fouiller le moindre casier, les moindres toilettes. Un gros coffre rouge est synonyme d’un soupir de soulagement. Rappelons que la licence a basé son succès sur ces millions d’armes possiblement trouvables, et ce aléatoirement. Ici, Gearbox a vu encore plus grand : il faut compter en milliard de combinaisons possibles. Pour tout vous dire, on a peut-être déniché une poignée de pétoires identiques, mais ce fut plus que rare. On retrouve les six types (pistolet, mitraillettes, assaut, lance-roquette, pompe et sniper), ainsi que le système de tir secondaire, les grenades et les boucliers eux aussi lootables. Bien entendu, les effets du type glace ou corrosion sont de retour (ainsi que dans les bidons sur le champ de bataille). Clairement, le studio de développement a cherché à garder le socle de prise en mains, et c’est une excellente nouvelle pour nous tant il est solide. Sauf pour ce qui est de la conduite, restée intacte malgré les retours des joueurs et toujours aussi lourde dans les premiers instants, même si ça s’arrange par la suite. Au-delà de ça, on comprend de suite quel est l’intérêt de l’exploration, et on se prend à souhaiter tomber sur des ennemis dignes de ce nom, histoire d’assister à la tombée en cascade d’éléments, toujours bien différenciés par une signalétique de couleur. Blanc, c’est commun, mauve c’est de la bonne, en passant par toute un dégradé (dont le jaune synonyme de flouze).

Le quatuor d’avatar était très attendu. Et, là encore, Borderlands 3 ne déçoit pas. On découvre quatre archétypes si différents qu’ils ont une incidence majeure sur l’excellente rejouabilité du soft. Le plus original, c’est sans doute Fl4k, un robot dont la particularité est d’être accompagné de familiers. Cela vous rappelle un certain V, dans Devil May Cry 5 ? Il y a un peu de ça, en effet, même si le personnage est bien plus porté sur l’utilisation de ses propres armes. Sa prise en mains n’est pas évidente dans les premiers temps, mais son arbre de compétences est sans doute le plus intéressant, et son efficacité à haut niveau s’avère phénoménal. Ensuite, on a Amara, une sirène qui maitrise les éléments, et dont le style lui intime de rester à distance des ennemis. Si vous aimez faire du gros dégât de mêlée, elle est parfaite. Moze, elle, est le gros personnage bourrin du jeu. Et ce grâce à sa capacité spéciale, qui la place aux commandes de l’Ourse de Fer, une sorte de mécha sauce Pandore à l’armement surréaliste. Enfin, notre préféré : Zane. Sans doute l’avatar le plus équilibré entre force brute et tactique. Parmi  ses choix de cheminement, on vous conseille celui qui déploie le drone, particulièrement efficace à haut niveau.

Un jeu d’une grande générosité de contenu

image test borderlands 3
On vous conseille de farfouiller les environnements…

Borderlands 3 se devait d’aller plus loin que ses prédécesseurs en terme de contenu. Gearbox en était conscient, et s’est attelé à la tâche. Tout d’abord, signalons que l’ensemble du jeu est tout aussi savoureux seul qu’accompagné. Si vous êtes, comme votre humble serviteur, du genre à apprécier les aventures en solo, pas de souci ici. La coopération est de retour, par le biais de deux modes. Le premier est identique à celui présent dans les précédents opus : il vous propose de partager le loot le plus classiquement du monde. Le second s’avère plus intéressant : il propose d’équilibrer le niveau des joueurs, afin de proposer un loot différent. Si vous êtes de niveau dix, vous ne recevrez pas la même récompense que votre pote niveau trente. Et ça, c’est une excellente idée. On pourra aussi suivre la complétion des missions de nos amis, ou encore récupérer du loot loupé par le biais d’une option de Sanctuary. Globalement, l’expérience multi s’est affinée, et même raffinée, se révèle encore plus savoureuse que par le passé.

Comme nous l’avancions plus haut, la rejouabilité de Borderlands 3 est de l’ordre de l’exemplaire. On a droit à un gros new game +, associé à un contenu d’après-fin très costaud. Vous remarquerez que, tout au long de votre premier run, vous remplissez des objectifs, comme ouvrir un certain nombre de coffres, ou tuer des ennemis avec la capacité spéciale. Et ce sans que ça ne vous apporte quoi que ce soit. Une fois la quête principale terminée, vous récupérerez les récompense qui vous reviennent de droit : des points, à dépenser pour parfaire votre avatar, aussi bien dans ses caractéristiques que dans la personnalisation cosmétique. Ajoutons, et sans trop vous en dévoiler, le niveau Gardien (véritable révolution, selon nous), les modes de jeu pour quatre joueurs, ainsi que la myriades de quêtes annexes, et l’on obtient une durée de vie qui se compte en centaines d’heures.

Pour ce qui est de la technique, c’est un tout petit peu plus partagé. Précisons ici que notre test de Borderlands 3 a été effectué sur une PlayStation 4 de modèle standard. Notre retenue concerne la fluidité, et quelques bugs de collision. Des baisses de framerate se sont fait sentir, surtout sur une planète en particulier, laquelle propose des sources de lumière visiblement plus difficiles à gérer. On a aussi quelques temps de chargement un peu longuets. Alors non, ça ne ruine pas le plaisir de jeu, mais cela se remarque. Aussi, on a vu du loot s’enfoncer dans le sol (enfer et damnation !) à quelques reprises. Mais sachez que Gearbox est très actif, et des correctifs vont sûrement parfaire tout ça. Autrement, la direction artistique est toujours aussi savoureuse, avec ce character design immédiatement reconnaissable, et surtout ce cel-shading malin : Les textures n’en sont que plus fines, détaillées. Enfin, signalons la bonne prestation de Jesper Kyd à la composition. Celui dont on a récemment loué le travail à l’occasion de la sortie de Darksiders 2 : Deathinitive Edition avait du boulot sur la planche, avec les différentes planètes. Il s’en tire très bien, grâce à des morceaux qui accompagnent bien les ambiances. Et le doublage français réserve de bonnes surprises, notamment pour les punchlines des ennemis, au moment de leur mort. C’est toujours fendard, et cela joue grandement dans l’atmosphère dégagée par le soft.

Note : 17/20

Borderlands 3 est l’un des titres à ne pas louper de cette fin d’année, décidément riche en sorties importantes. Pourtant, Gearbox n’était pas en position aisée, tant le studio se devait de contenter des fans de la première heures sevrés, et les nouveaux venus. Tout ce beau monde va découvrir un jeu d’une grande générosité de contenu, doté d’une durée de vie assez hallucinante. Le principe du loot est toujours aussi captivant, vous aurez du mal à lâcher la manette, du moins avant de tomber d’épuisement à des heures avancées de la nuit. On a bien un regret concernant la fluidité, imparfaite, et les véhicules demandent toujours un temps d’adaptation, mais rien qui puisse gâcher le fun ressenti. Et il est puissant.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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