[Test] Felix The Reaper : la mort oui, mais bien rythmée

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • Mac
    • PC
  • Développeur : Daedalic Entertainment
  • Editeur : Daedalic Entertainment
  • Date de sortie : 17 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Felix The Reaper est conseillé aux amateurs de jeux de réflexion

image test felix the reaper
Felix The Reaper présente un héros pour le moins remuant.

Dès le premier coup d’oeil sur Felix The Reaper, on ne peut que penser que, décidément, Daedalic Entertainment se démarque par des titres à l’ambiance aussi noire qu’hilarante. Le jeu qui nous intéresse ici aborde pourtant un sujet déjà très usité dans le domaine du jeu vidéo : la mort. Cet échec ultime a su évoluer au fil du temps, passant de la punition maximum à l’étape vers l’apprentissage, le perfectionnement (voir le récent succès de Sekiro, et autres Souls-like). La grande faucheuse est même au centre d’un titre qui comporte quelques points communs, en terme d’univers, avec celui que nous testons ici : Grim Fandango. Comme quoi, passer l’arme à gauche a toujours été un élément central dans l’expérience vidéoludique Et, ici, c’est le joueur qui l’administre… tout en musique et en entrechat.

Comme nous l’écrivions plus haut, il est impossible de ne pas penser à Grim Fandango, quand on découvre l’univers de Felix The Reaper. Vous l’aurez deviné, il est question d’incarner Felix, un tout nouvel employé du Ministère de la Mort. Le boulot ne le passionne pas spécialement, il est question d’organiser le décès des mortels dont l’heure est venue. Bon, OK, c’est plutôt fendard en fait, mais là n’est pas le sujet : notre avatar a surtout accepté ce post afin d’approcher Betty, la fille dont il est secrètement amoureux. Seul problème, sa dulcinée exerce au ministère… de la Vie. Il va donc falloir redoubler de zèle, sur le terrain, afin d’attirer son attention. Et ce sont les humains qui en feront les frais ! Voilà qui a le mérite d’installer une ambiance pleine d’humour noir, surtout que le personnage principal dégage une bonhommie qui ne fait qu’ajouter au paradoxe des situations. Passionné de musique, casque vissé sur la tête, Felix swingue sur son lieu de travail, balance des pas chaloupé malgré son embonpoint évident. De quoi faire remuer la mort elle-même.

Si Daedalic Entertainment est surtout connu pour ses jeux Point and click, Felix The Reaper est un jeu de pure réflexion. Le principe est très simple : il faut organiser la rencontre sanglante entre un être vivant et la cause de son décès. Et pour cela, le ministère de la Mort vous laisse carte blanche noire, par le biais de la maitrise du temps qui passe. Voilà, donc, comment se déroule une mission : l’avatar débarque sur le lieu du décès par un ascenseur, et les secondes cessent alors de s’égrainer. Ne reste plus qu’à pouvoir agencer les éléments de telle sorte que l’accident mortel survienne. Mais attention, il y a une complication ! Ben oui, sinon ce serait trop facile. Le personnage se déplace case par case, mais uniquement à l’ombre du soleil Il va donc falloir observer l’environnement et profiter de l’agencement des arbres, d’une tour, du moindre tonneau sur votre chemin. Sinon, c’est la brûlure. Pas de game over ici, mais attention : l’échec compte dans le score final.

La mort lui va si bien

image gameplay felix the reaper
Il est possible de se projeter dans le temps, histoire de tester toutes les possibilités.

Réjouissez-vous : l’emploi de l’avatar lui donne aussi le droit de maitriser l’orientation du soleil. Felix The Reaper devient alors un vrai casse-tête, avec deux axes à gérer sur un même terrain de jeu. Heureusement, Daedalic Entertainment a veillé à ce que l’apprentissage se fasse en douceur : les deux premiers chapitres sont plutôt doux, même s’ils opposent déjà un bon petit challenge. On y apprend l’importance des interrupteurs, placés ici ou là et qui provoqueront la réaction d’un objet, qu’il soit provocateur d’ombre, téléporteur ou simplement gênant dans le cheminement. Aussi, il est évidemment possible de transporter la victime du décès inévitable jusqu’au point d’impact. Ou, encore, de modifier la trajectoire d’une arme afin qu’elle atteigne sa cible qui, n’en doutez pas, périra dans une explosion de sang tout à fait expressive.

Felix The Reaper peut donc compter sur un gameplay en total cohérence avec son ambiance, et cela fonctionne du tonnerre. On s’est senti poussé dans l’aventure, toujours prêt à découvrir la prochaine situation morbide. Cela étant, le jeu n’est malheureusement pas dénué de regrets. Le premier concerne la caméra : elle est parfois difficilement maitrisable quand on cherche un point de vue très précis. Du coup, quelques niveaux, surtout vers la fin, manquent de clarté. Le second, c’est le manque d’indices concernant certains objectifs. Oui, on hurle parfois contre les expériences qui nous mâchent trop le boulot, mais ici c’est le contraire. Et le genre demande à ce qu’on soit rapidement informé de ce qui doit être accompli. Heureusement, il est possible d’obtenir un aperçu de la prochaine étape, mais c’est trop peu. Par contre, on est agréablement étonné par la duré de vie. Elle reste très honnête pour un soft de réflexion, avec un peu moins de six heures au compteur pour compléter tous les niveaux, sans pour autant atteindre le 100%. De plus, les amateurs de gros défi pourront chercher à atteindre tous les sous-objectifs, ou se frotter à un mode encore plus relevé.

Felix The Reaper peut se targuer d’une direction artistique au niveau de ce que l’écriture promet. Tout est question de paradoxe dans cette expérience, entre le côté plutôt bon enfant du character design et le destin des personnages. Entre la paix dégagée par les environnements et le massacre qui va s’y dérouler. Les artistes de Daedalic Entertainment sont en grande forme, et cela ne fait qu’ajouter au bon feeling que nous avons ressenti. Tout juste pourra-t-on relevé quelques petites baisses de framerate quand on a utilisé l’inclinaison du soleil, étrangement concentrées sur le quatrième chapitre. Et, comme informé plus haut, la caméra balourde ne nous a pas convaincu. Au contraire de l’impressionnante bande originale, composée par plusieurs musiciens. Elle était attendue au tournant, car Felix se devait d’avoir du goût. C’est bel et bien le cas, avec des morceaux qui vous donneront l’envie de bouger la tête comme un coq. Sachez, enfin, que le narrateur n’est autre que Patrick Stewart, dont la voix profonde apporte encore plus de personnalité à l’ensemble.

Note : 15/20

Si vous recherchez un bon jeu de réflexion, Felix The Reaper est tout à fait conseillé. Quelques regrets viennent un peu ternir le tableau, comme cette caméra que l’on aurait voulu plus précise. Mais, dans l’ensemble, on est plutôt surpris par la bonne alchimie créée par le gameplay amusant, et l’ambiance drôlement morbide. Aussi, gardez à l’esprit que la difficulté est au rendez-vous, mais jamais exacerbée, du moins pas avant d’opter pour le challenge maximal. Alors un conseil : enfilez votre casque, poussez le son (mais pas à fond, préservez vos esgourdes), et administrez la mort dans la joie et l’allégresse.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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