article coup de coeur

[Test] Star Ocean First Departure R : un classique toujours séduisant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : tri-Ace, Tose
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 5 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Star Ocean First Departure R, l’aventure de Roddick n’attend que vous

image gameplay star ocean first departure r
Star Ocean Fist Departure R propose de nouvelles illustrations.

La parution de Star Ocean First Departure R apporte sa pierre à l’édifice que nous décrivons depuis un moment : Square Enix est entrain de prendre conscience de l’incroyable qualité de son catalogue plus ou moins rétro. Cette année 2019 a surtout été l’occasion de se replonger dans de grands chefs-d’oeuvre, comme les Final Fantasy ou les trois premiers Dragon Quest (Chocobo’s Mystery Dungeon Evry BuddyRomancing SaGa 3 et The Last Remnant Remastered faisant office d’exceptions savoureuses, pas des hits mais de très bons titres). Et 2020 pourrait bien lui emboiter le pas, avec déjà du Final Fantasy 7 Remake et du Trials Of Mana au programme (en attendant NieR Remaster ?). Mais notre millésime encore en cours pour quelques jours n’a pas dit son dernier mot, et c’est pendant l’excitation de l’avant-fêtes que nous avons pu replonger dans le tout premier Star Ocean. Autant vous le dire de site, ce fut une expérience ravissante.

Rappelons tout d’abord quelques faits concernant les débuts de la licence Star Ocean. Si elle est aujourd’hui couverte par l’entité Square Enix, elle fut à l’origine l’oeuvre d’Enix, tout comme Dragon Quest. Et l’épisode que nous abordons aujourd’hui, le tout premier, fut l’un des softs de fin de vie de la Super Famicom. Oui, « Super Famicom », et non Super Nintendo : le titre, sorti en 1996, n’a pas posé sa cartouche sur le Vieux Contient, ni en Amérique. Il faut dire qu’à l’époque tous les regards se portaient sur la PlayStation, où sortait au même moment l’impressionnant Arc The Lad 2. Du coup, les médias de l’époque n’ont pas trop relaté les aventures spatiales de Star Ocean, même si les quelques screenshots parus dans les rubriques imports de nos magazines d’antan nous mettaient l’eau à la bouche. C’est avec la suite, Star Ocean : The Second Story (cette fois-ci sur la console de Sony), que la série va gagner en importance. Mais ça, c’est une autre histoire, qu’on aimerait conté à l’occasion d’une très hypothétique nouvelle sortie. En 2008, nous autres européens avons enfin pu jouer à cet épisode fondateur, avec First Departure, sur PSP. Et la version que nous testons aujourd’hui en est son remaster, d’où le « R ».

Dès son titre, Star Ocean First Departure R donne un indice clair quant à la nature du récit qui nous attend. Cependant, les premières minutes vont vous surprendre : non, elles ne prennent pas place dans un croiseur interstellaire, mais sur Roak, une planète qui rappelle furieusement l’univers de bon nombre de J-RPG à l’ambiance plus portée sur la fantasy. On y incarne Roddick, garçon qui ne rêve que de vivre de grandes aventures héroïque, et jugeant son quotidien aussi morne que quelconque. Avec ses deux amis, il fait partie d’une milice en charge d’assurer la sécurité du village, alors même que l’époque se veut pacifiée. Mais vous savez ce qu’on dit : la paix n’est qu’un moment fugace entre deux guerres, et Roddick va bientôt en faire l’expérience. En effet, un mystérieuse maladie, transformant les victimes en pierre, va s’abattre sur l’endroit. C’est ce qui va lancer les hostilités : un petit groupe d’êtres humains, venus de la Terre, vont surgir et embarquer Roddick, ainsi que ses amis, sur leur vaisseau, afin de leur expliquer les origines funestes de la contagion en cours. Pour la contrer, il va falloir fabriquer un vaccin, donc trouver l’hôte originel. Ce qui ne sera possible qu’en remontant le temps. Nous n’irons pas plus loin, car le scénario réserve sa dose de rebondissements et de passages puissants. Le jeu nous a agréablement surpris de ce côté : plus de vingt ans après sa première sortie, il reste tout à fait plaisant à vivre, notamment grâce aux cinématiques qui apportent une certaine énergie. Par contre, sachez que les sous-titres ne sont disponibles qu’en anglais, mais le niveau de compréhension n’est pas élevé : une maitrise seulement moyenne suffira pour s’y retrouver.

Star Ocean First Departure R est plus à considérer comme un jeu PSP rehaussé (on reviendra sur le visuel plus bas), qu’une production à la base destinée à la Super Famicom. Tout du long, on s’est fait cette remarque : c’est aussi agréable qu’un jeu néo-rétro, même si les commandes sont tout de même plus sèches ici. L’aventure se vit par le biais de personnages en 2D, dans des environnements pré-calculés. Cela ne manquera pas de rappeler un certain Final Fantasy 7. L’épopée vous fera traverser des villes et villages dans la plus pure tradition du RPG japonais classique, avec ce qu’il faut de marchands et d’habitants auprès desquels on pourra recueillir des indices concernant les événements à venir. Appuyons sur ce fait : il ne faut surtout pas hésiter à tailler la bavette avec les badauds, car vous ne pourrez pas vous appuyer sur un carnet de bord afin de trouver la prochaine destination. Le jeu ne vous prend jamais par la main, et cela demande en retour de l’investissement. Petit conseil : n’hésitez surtout jamais à lancer les événements sociaux (appelés Private Action), au moment d’entrer dans les villes. On pourra découvrir des détails sympathiques, par ce biais. Ensuite, sachez que les voyages entre les cités se font par le biais du déplacement sur la carte, là encore dans la plus grande (et précieuse) tradition du genre. Enfin, comme vous l’imaginez, on a aussi droit à des donjons, lesquels proposent un level design plus alambiqué qu’il n’y parait, avec de nombreuses intersections et pas mal de secrets.

Un gameplay soigné, notamment dans la mécanique des skills

image test star ocean first departure r
Les combats figurent parmi les points forts du jeu.

Au développement du Star Ocean paru sur Super Famicom, et donc à l’origine de ce First Departure R (assuré, lui, par Tose), on trouve un studio qui parlera immédiatement aux fans de RPG japonais : tri-Ace. Cette équipe, qui donnera notamment le divin Valkyrie Profile, est connue pour sa propension à élaborer des systèmes de combat toujours très énergiques, certains n’hésitant pas à carrément avancer qu’il s’agit même du principal intérêt de leurs jeux (on s’inscrit en faux sur ce point). Mais leur premier haut fait, ils l’ont accompli sous un autre nom : la WolfTeam, pour le compte de Namco. C’est chez cet éditeur qu’ils ont accouché de Tales Of Phantasia, dans la douleur puisque un désaccord va les pousser à couper court à l’expérience et créer tri-Ace, devenu en 2015 un studio concentré sur le développement de softs smartphone (snif).  C’est un élément important, car qui a joué à un Tales Of va de suite capter le lien avec Star Ocean First Departure R : les batailles. Contrairement à un Secret Of Mana, les joutes se déclenchent aléatoirement, mais vous y dirigerez votre avatar. Et c’est bien le joueur qui décidera des coups à administrer, tout comme il le ferait dans n’importe quel jeu d’action. Des subtilités vont s’ajouter, comme les coups spéciaux, à déclencher par le biais des gâchettes (L1 et R1, sur PlayStation 4), ou les offensives sautées. Attention, car vous serez surpris du manque d’indication dans les premiers instants : pas de tutoriel, tout s’apprend sur le tas. Et, de notre point de vue, cela participe grandement au charme de ce titre.

C’est en cours de combat que l’on découvre l’importance des skills. Star Ocean First Departure R embarque un système de progression très bien architecturé, même si encore balbutiant, qui vous fait gagner des SP à chaque niveau. Si vous avez, au préalable, acheté en boutique les livres nécessaires, les compétences disponibles (comme Knife, qui augmente votre force) vont se multiplier. Mais ce n’est pas tout : il va falloir penser vos dépenses de SP en fonction de la spécialité que vous désirez appliqué au personnage de votre choix. Ainsi, un Ranger verra les combats aléatoires se minimiser, un Cuisinier pourra concocter de meilleurs plats, etc. D’autres skills s’appliquent pendant les batailles, faisant intervenir des effets de boost au petit bonheur la chance. Plus vous investissez vos points dans un skill, plus celui-ci se renforce, ou se déclenche. C’est, aujourd’hui encore, une véritable réussite, qui ne doit surtout pas être prise à la légère. En effet, vous regretterez vite d’avoir dilapidé vos SP n’importe comment si, dès les premiers instants de l’aventure, vous ne prenez pas conscience de l’intérêt majeur de cette feature. D’ailleurs, on vos conseille de concentrer Roddick sur Knife, et de compléter en faisant de lui un cuisinier. Car il est important de frapper fort.

Star Ocean First Departure R est aussi réjouissant en terme de contenu. On a pu terminer l’histoire en à peu près quarante heures, en ne fonçant pas tête baissée, et avec pas mal de phases de levelling. Il faut savoir que l’édition PSP, sur laquelle se base ce remaster, a revu à la hausse la difficulté du jeu d’origine, et cela se ressent un peu dans la seconde moitié du cheminement, parfois un peu ardu mais toujours abordable pour qui ne rechigne pas à l’entrainement contre les mobs. Sachez aussi que vous allez croiser des personnages qui s’ajouteront, ou pas, à votre groupe : c’est selon votre unique volonté. Mais il faudra choisir, car seuls quatre guerriers pourront vous rejoindre. Cela créé une multitude de compositions possibles, et même Roddick pourra quitter l’aventure. Plusieurs fins sont au programme, dont une, difficile à trouver, qui parlera tout particulièrement aux fans de Star Ocean : The Second Story. Par contre, pas de new game plus au programme. Aussi, il ne faut pas sous-estimer l’impact d’une nouveauté de ce remaster, le dash. En effet, il est possible d’accélérer la démarche de l’avatar, qui avance deux fois plus vite. Du coup, on gagne du temps.

Star Ocean First Depature R est un remaster qui se concentre sur la version PSP. En fait, Square Enix a veillé à ce que le résultat soit supportable sur nos machines actuelles, et il l’est. La définition s’avère idéale, et les sprites restent bien mis en valeur dans les environnements. Aussi, les cinématiques du je n’ont jamais été aussi nettes, à l’exception de celle de l’écran-titre. La seule véritable nouveauté, dans le domaine visuel, c’est la présence d’artworks, signés Katsumi Enami, pendant les dialogues. Leur style s’avère tout à fait agréable à l’oeil, dans un pur style manga. Cependant, on se doit de noter que certains personnages diffèrent étrangement avec leur modèle ingame. Par exemple, le bandeau de Cyuss, mauve sur le sprite, devient vert dans son illustration, c’est un peu déroutant. Enfin, soulignons le grand soin apporté à l’atmosphère sonore. Réjouissez-vous : on a enfin droit aux doublages japonais ! Et même mieux, on a droit à une nouvelle piste, élaborée pour ce remaster, et nous vous la conseillons particulièrement car certains protagonistes gagnent encore en justesse. Les musiques figurent aussi parmi les grandes réussites de ce jeu, tant elles apportent au mélange de fantasy et de science fictions. Bon, en même temps, le nom du compositeur ne pouvait que nous rassurer : il s’agit du très doué Motoi Sakuraba, que l’on connaît notamment pour Dark Souls 3, ainsi que les séries Mario Golf et Tennis.

Note : 16/20

Si vous aimez les RPG japonais de l’ère classique, et n’aviez jamais joué à Star Ocean First Departure, alors ce remaster se doit d’atterrir sur votre console sans attendre. Vous allez vivre une aventure passionnante, dans une ambiance à la croisée des chemins entre fantasy et science fiction. Le tout par le biais d’un gameplay soigné, on pense notamment au système de skills, d’une belle richesse pour un soft de cet âge. Les deux seuls petits regrets sont liés aux sous-titres anglais, il est dommage que nous n’ayons pas droit à la langue de Molière, même si le niveau de maitrise de la langue est finalement très abordable. Et les illustrations, séduisantes au demeurant, dénotent parfois des sprites ingame. Mais rien qui puisse gâcher le plaisir de jeu. Au final, on en sort avec cette certitude : oui, Square Enix possède un catalogue surréaliste, qui ne demande qu’à être chouchouté, pour notre plus grand bonheur.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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