Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Hello There
- Editeur : Wired Productions
- Date de sortie : 13 décembre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un hommage sincère à Avicii
Histoire tragique que celle du Tim Bergling, alias Avicii. DJ suédois mondialement loué pour son indéniable talent, le jeune homme fut retrouvé mort en avril 2018, suicidé alors qu’une grave dépression le tenaillait depuis trop de temps. Avant ce drame, l’artiste (dont l’album True est l’un de nos rares coups de coeur en EDM) a pu participer au développement d’Invector, jeu de rythme passé assez inaperçu en 2017. Deux ans plus tard, le studio de développement, Hello There, et son éditeur Wired Production, a décidé de sortir une édition rehaussée en terme de contenu, et en forme très claire d’hommage au disc jokey. Une bonne idée ? Oui, sans aucun doute.
Autant ne pas vous le cacher : votre dévoué serviteur n’a jamais posé les mains sur Invector. Donc hors de question de se lancer dans un comparatif avec cet Avicii Invector, il nous paraît plus cohérent d’aborder ce dernier comme une toute nouvelle oeuvre. Celle-ci nous surprend dès les premières secondes de jeu. En effet, il est rare qu’un pur jeu de rythme soit doté d’un mode solo scénarisé. Et c’est le cas ici. Oh, rien de bien folichon, on qualifiera plutôt le récit d’accompagnateur dans cet univers surtout visuel et sonore, mais ça fait tout de même le job. On suit les pérégrinations spatiales de Stella, aventurière qui recherche une barre chocolatée bien au-delà de la stratosphère. Pas de quoi se réveiller la nuit, mais cet effort de narration, à base d’illustrations sympathiques, est à saluer.
L’intérêt d’Avicii Invector est évidemment ailleurs, principalement dans son gameplay. Tout d’abord, sachez qu’il va falloir calibrer la manette puis opter pour un mode de difficulté, et il n’est pas à sous-pesé tant le jeu propose un challenge parfois corsé. Facile et Normal sont disponibles dès vos premiers pas dans le soft, et terminer le second cité aura comme effet de débloquer Difficile. Là, on ne répond plus de rien. Un conseil : n’hésitez pas à d’abord vous faire la main sur Facile, histoire de bien digérer les quelques moments ardus, lesquels deviendront plus aisés à aborder avec de l’entrainement. On fait face à un jeu de rythme qui peut se révéler parfois hyperactif, vous proposant plusieurs phases de jeu au sein d’un même morceau. Alors que le vaisseau de Stella avance à toute berzingue, il faudra taper la note idoine dans le bon tempo, dans la plus pure tradition des Guitar Hero et autres clones. Mais ne pensez pas éviter le dépaysement, car le studio Hello There va vous sortir de votre zone de confort…
Un jeu qui cherche à vous étonner
Avicii Invector vous demande non pas de terminer un morceau, mais d’atteindre un certain pourcentage de notes réussies. Et dans celles-ci, il n’y a pas que les classiques : l’utilisation des gâchettes et du stick nous a étonné. Pour les premières, elles sont associées aux accords, ce qui est finalement assez rares dans les jeux de rythme. Du coup, dans les premiers temps, leur utilisation peut déséquilibrer l’expérience. Mais par la suite, quand la logique sonore est enfin solidifiée dans notre esprit, on ne peut que souligner la fluidité avec laquelle on active ces touches. Quant au stick, il est important pour la bonne lisibilité du morceau : il permet au vaisseau de se déplacer sur une sorte de triangle, et pas pour rien puisque les notes pourront parfois elles-même changer d’axe. Voilà de quoi retourner sur les bancs de l’école du jeu de rythme, tant cela change notre perception.
Et ce n’est pas tout ! Puisque certaines phases, au cours des morceaux, vous demandent carrément de passer aux commandes du vaisseaux, afin de passer au travers d’anneaux disséminés ici ou là. Du coup, on peut affirmer que la découverte de ce soft se veut à la fois dépaysante et plaisante, tant il cherche à renouveler le genre. On attendait aussi Avicii Invector pour son contenu. Vingt-cinq chansons au compteur, dont les plus grands classiques du DJ (Hey Brother en première ligne, bien entendu), trois modes de difficulté, c’est pas mal. Aussi, vous pourrez compter sur un mode multi plutôt rigolo (et techniquement stable), jouable uniquement en local, jusqu’à quatre en écran divisé. La durée de vie, si l’on s’en tient à la complétion, n’est pas des plus folles : il vous faudra un peu moins de cinq heures pour venir à bout du soft. Cependant, le plaisir d’un jeu de rythme se situe dans sa propension à vous pousser à l’exploit. Et ce titre y parvient fort bien : on aime le relancer, afin de perfectionner nos scores.
Techniquement, Avicii Invector est un ravissement. Tout d’abord, sachez que l’on n’a pas croisé l’ombre d’une baisse de framerate, ce qui est toujours très bien vu pour un jeu de rythme. C’est solide, et surtout très joli côté direction artistique. Si le résultat pourra parfois nous faire penser à WipEout, ce qui est loin d’être un regret, le soft parvient tout de même à se trouver sa propre personnalité. Ça fourmille d’effets, de couleurs pétantes (avec une tendance au violet), mais ce n’est jamais anarchique à l’écran, et l’on sent que le studio Hello There a cherché à préserver la lisibilité. Par contre, attention au rapport avec les distances, parfois approximatives. On peut compter sur plusieurs environnements (notre préféré restant la ville), ce qui ajoute à l’impression de diversité. Vous vous en doutez, l’expérience est particulièrement impressionnante pour ce qui est de l’ambiance sonore. Au casque, c’est un véritable plaisir d’esthète, on ne peut que vous conseiller de profiter du jeu dans ces conditions.
Note : 15/20
Pour les amateurs de jeux de rythme, Avicii Invector est la belle surprise de l’année 2019. Pour tout vous dire, on avait un peu peur d’un hommage un peu forcé, mais ce n’est absolument pas le cas. Le jeu regorge de bonnes idées, et cherche à vous sortir de la zone de confort construite depuis Rock Band et ses sbires. Le résultat s’avère très séduisant, généreux en chansons (mais pas en modes), et agréable visuellement. Hello There est à féliciter, et sachez qu’une édition physique est disponible sur console, grâce aux bons soins de Just For Games. Elle est pas belle, la vie ?