Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Gamepires
- Editeur : Iceberg Interactive
- Date de sortie : 26 novembre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Gas Guzzlers Extreme tente de faire renaitre la course arcade
Avant d’aborder Gas Guzzlers Extreme, on va vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Pour cela, prenons la DeLorean et remontons le temps, direction 1997. Oui, le siècle dernier, la fibre optique n’existait pas encore, le nombre de voitures brulées au nouvel an était moindre, et on pouvait compter sur un bon système de retraite. Côté jeux vidéo, et plus particulièrement du jeu de course, l’époque n’était pas encore au réalisme forcené, et le sous-genre de l’arcade dominait encore les débats. C’est dans cette ambiance qu’est sorti le très polémique Carmageddon, un titre rageur qui aura créé bien des rageux, principalement à cause de la possibilité, voire même de la nécessité, d’écraser des piétons dans la joie et l’allégresse. Puis les voitures ont pris le virage de la simulation, et l’on a perdu de vue les sensations grisantes qui pouvaient naitre dans une ambiance plus détendue. Plus de vingt ans après, les développeurs de Gamepires, chapeautés par l’éditeur Iceberg Interactive, tentent d’apporter leur pierre à l’édifice du come back.
Attention, nous ne comparons pas le contenu de Gas Guzzlers Extreme à celui de Carmageddon. Ce serait une erreur tant, en fait, le jeu signé Gamepires va plus loin. On pourra aussi y voir du Mario Kart, de l’Interstate 76 (alala, encore un grand souvenir…), du Destruction Derby, mais dans un résultat qui s’éloigne assez de ces références pour se trouver sa propre identité. Tout d’abord, et c’était inespéré, sachez que le soft vous réserve un semblant d’accompagnement scénaristique. Oui, c’est osé, et même quelque peu embarrassant tant la narration (par le biais de petits textes) se fait parfois plus vulgaires que ce qu’il ne faudrait. Dans les faits, il s’agit simplement de vous pousser à gagner en performance, dans un monde futuriste qui a imaginé des courses épouvantables histoire de se donner un peu de baume au coeur. On est très loin d’un récit digne de ce nom, mais écrivons que cela peut ajouter un poil de motivation dans un schéma, finalement assez classique, de gain d’argent pour s’armer au mieux dans les compétitions.
L’univers c’est bien beau, mais le centre de l’expérience proposée par Gas Guzzlers Extreme n’est autre que son gameplay. Comme écrit en préambule, le jeu est clairement arcade dans les sensations de conduite. N’attendez donc pas de réalisme à la Gran Turismo pour ce qui est du comportement des bolides. Nul transfert de masse ni grande importance du freinage ici : il faut foncer, prendre les virages sans trop se soucier des sorties de route, mais aussi attaquer l’ennemi. Ce mélange fonctionne plutôt bien, les courses gagnent beaucoup en intensité, bien aidées ar des circuits qui regorgent de passages secrets. Comme les adversaires se font tenaces (parfois trop, c’est à signaler), l’on est sans cesse à vouloir obtenir un bonus, sur le même mode qu’un Crash Team Racing. On peut ainsi se voir agrémenter d’une arme à feu, mais aussi d’un système de défense. Au total, c’est une douzaine de possibilités qui s’offrent à vous, bien entendu dans le plus grand des hasards de la distribution.
Full Metal Zombie, grand star du jeu
Gas Guzzlers Extreme est aussi satisfaisant en terme de contenu. Avec une quarantaine de tracés, et une douzaine d’arènes fermées, sans oublier la vingtaine de véhicules, vous allez avoir de quoi faire. Surtout que le mode solo se veut bien fourni en matière. La Carrière, d’ailleurs, s’avère agréable dans son esprit. On apprécie particulièrement de pouvoir la mener à peu près comme on le désire, notamment en optant pour un style d’épreuve en particulier. Celles-ci sont en nombre, et assez différentes pour bien diversifier les parties. On peut passer d’une simple Course rapide à un Last man standing, dans lequel le dernier de chaque tour est éliminé. Tout cela dans l’optique de terminer premier bien entendu, mais aussi de devenir de plus en plus puissant grâce à l’argent récolté.
Sachez que Gas Guzzlers Extreme est une version perfectionnée d’un précédent jeu : Gas Guzzlers Combat Carnage. Clairement, Gamepires a su redresser la barre en terme de fun, et le contenu additionnel a fait le voyage, dont la map de Zagreb et quelques bonus (skin de police, deux bolides, une voix-off féminine pas spécialement réussie). D’ailleurs, on doit vous confesser que ce sont bien ces à-côtés qui nous ont peut-être le plus amusés. Car la grande star du jeu, c’est le mode Full Metal Zombie, qui vous plonge dans une map post-apocalyptique. Il est question de survivre dans celle-ci, alors que des morts-vivants armés tentent de de détruire votre bolide. Pour les calmer définitivement, vous aurez compris qu’il vaut mieux leur foncer dessus, ce qui provoquera des explosions de sang et de membres qui raviront les amateurs de gore. Voilà une idée bien sympathique, qui mériterait même un soft dédié. On pourra aussi se lancer dans une épreuve de destruction totale de l’adversaire, qui pourra rappeler le récent Wreckfest, à l’état d’embryon bien entendu.
Malheureusement, on ne peut passer à côté du gros défaut de Gas Guzzlers Extreme : le jeu est techniquement faible. Le test a été effectué sur une PlayStation 4 standard, et l’on ne compte plus les chutes brutales de framerate, et même carrément de micro-freeze. Le studio de développement a décidé de laisser libre cours aux effets pyrotechniques de partout, ce qui se paie directement dans la fluidité, mais aussi la lisibilité. Il n’est pas rare de perdre le fil de la course, déconcentré qu’on est par les actions d’adversaires qui entrainent des réactions certes spectaculaires mais aussi parfois gênantes. Les textures font aussi assez datées. Quant aux musiques, écrivons simplement que nous n’en avons aucun souvenir. C’est bourrin, aucunement désagréable mais pas non plus mémorable.
Note : 13/20
Gas Guzzlers Extreme pourra certainement plaire aux amateurs de jeux de course arcade, avec renfort d’armes et de zombies. Son contenu se veut assez solide pour contenter sur la longueur, ce qui est déjà une bonne chose, et la conduite répond plutôt bien. C’est loin d’être parfait, l’on aurait apprécié que Gamepires soigne un peu plus la lisibilité et la fluidité, mais il se dégage de cette expérience une certaine sympathie, un peu à l’ancienne.