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[Test] Dead or School : une bonne petite folie nipponne

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • PlayStation 4
    • PC
  • Développeur : Studio Nanafushi
  • Editeur : Marvelous Europe
  • Date de sortie : 13 mars 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Dead or School se fait d’actualité

image test dead or school
Dead or School vous fera rencontrer quelques mutants bien patibulaires.

Si vous passez du temps à trainer sur les sites d’import, du genre Play Asia, vous avez sûrement tiqué sur quelques boites aguicheuses. L’une d’entre elles nous présente une jeune femme aux cheveux roux, accroupie dans une position guerrière, le sabre à la main, au sein d’un environnement clairement post-apocalyptique. Intitulé Dead or School, ce jeu issu d’un tout petit studio japonais, Nanafushi est désormais disponible en Occident, grâce aux bons soins de l’éditeur Marvelous Europe. Si l’histoire de son développement est déjà toute une aventure (en gros, il fut conçu dans un lieu qui, la nuit tombée, se transforme en bar), nous allons voir que ce titre a toute sa place sur nos stores européens.

Le récit de Dead or School est typique de ces jeux de l’archipel qui donne dans le fun, à tous les niveaux : on ne se prend pas la tête, et l’on assume une tonalité sexy, tout en découvrant certains développements étonnants. Par les temps puritains qui courent, ça fait du bien ! Dans un futur assez proche, l’espèce humaine a été ravagée par un virus d’origine inconnue. Contrairement au Coronavirus, qui est entrain de sévir à l’heure où l’on écrit ces lignes, la maladie qu’il engendre fait muter les hôtes en sorte de morts vivants. Alors que la situation devenait critique, une véritable guerre s’est déclenchée, opposants les survivants aux mutants affamés. Malheureusement, ces derniers se faisaient de plus en plus nombreux, et ont remporté une victoire écrasante. Confinés (tiens donc) dans l’ancien métro de Tokyo, les derniers humains se sont organisés, et ont donné naissance à de nouvelles générations de résistants. La jeune Hisako fait partie de ceux-ci mais, comme toutes les filles de son âge, elle ne rêve que d’évoluer au grand air, libre et heureuse. Du coup, son sang ne fait qu’un tour quand sa grand mère lui apprend qu’à la surface, il existait un concept appelé « école ». Motivée comme jamais, notre avatar enfile un uniforme, un blazer et des loose socks, s’empare d’une arme pour se protéger et part à l’aventure. Signalons ici que le jeu est entièrement sous-titré en anglais. Un niveau débutant suffira, notamment pour lire les quelques articles, intéressants pour le background, présents dans le menu Student ID Notebook.

L’univers de Dead or School est une réussite, ravira les amateurs de ce genre de trip. Côté gameplay, on pourrait résumer le concept du jeu à un jeu d’action-aventure en 2D, avec quelques petites poussées mineures de Metroidvania, et des mécaniques issues du RPG, voire du Hack ‘n’ slash. Vous comprendrez donc qu’on se trouve face à un jeu qui met le paquet sur les combats et l’évolution de Hisako, notre avatar. Dans sa quête pour retourner à l’école, la jeune femme va devoir zigouiller un grand nombre de monstres, du zombie à la chauve souris mutante, en passant par des opposants bien plus costauds. Pour ce faire, elle porte avec elle un petit arsenal : une arme pour le corps-à-corps, un flingue léger (une mitrailleuse), et une pétoire puissante (du genre lance roquette). Le studio Nanafushi a très bien compris l’importance de bien donner à cette trinité des forces et faiblesses, afin de ne pas nous pousser à n’en utiliser qu’une partie. Du coup, on se doit de switcher assez souvent, selon les situations et les patterns des ennemis. La visée des armes à feu se fait avec le stick droit (une autre configuration existe, mais nous ne la conseillons pas), pour une meilleure précision, ce qui s’avère parfait pour les bestioles ailées. Bien vite, les adversaires vont se faire nombreux à l’écran, il faudra alors maitriser la roulade, laquelle permet de passer dans le dos et d’enchainer rapidement. Effectué dans un bon timing, l’action provoque un petit ralentissement de l’action, idéal pour mieux larder de coups les gros mutants.

Des moyens limités, mais une belle générosité

image gameplay dead or school
On rencontre pas mal de survivants.

Ajoutons un coup puissant, un coup chargé, et la gestion d’une jauge de stamina, et l’on obtient un système de combat bien plus fignolé qu’on ne l’espérait. Aussi, Dead or School étonne positivement dans sa maitrise des éléments de RPG. C’est très simple : chaque ennemi liquidé rapporte de l’expérience, laquelle sert évidemment à gagner des niveaux, et ainsi accumuler des points de skill à dépenser dans un arbre de compétence à trois branches (Sword, Machine gun, Launcher) On pourra, par exemple, provoquer plus de dégâts en frappant dans le dos, ou étirer la zone d’impact du lance-missile. Dans les faits, tout est de l’ordre du classique, mais surtout de l’efficace : sans trop en faire, le studio Nanafushi a surtout cherché à assurer l’essentiel, et c’est une décision heureuse. On a bien une ou deux petites folies de gameplay, comme les bonus appliqués aux armes, ou ceux qui ne se déclenchent qu’en cas d’énergie basse (ce qui aura aussi comme effet de déchirer l’uniforme de Hisako : ah, ce qu’on aime le jeu vidéo japonais !), mais cela s’imbrique bien dans un game design très limpide.

Dead or School ne laisse que peu de place à l’exploration, c’est pour cela qu’on parlait, plus haut, d’un esprit Metroidvania, sans pour autant en être totalement. On a bien une mini-carte, plutôt claire même si l’on aurait apprécié d’en avoir une plus grande dans le menu de pause, mais elle sert surtout à suivre l’objectif, et pas à favoriser le backtracking. Parfois, on rencontrera un personnage qui servira à nous ouvrir le chemin, par exemple un mineur qui peut déblayer un terrain bloqué par une chute de pierres. Aussi, on, pourra revenir sur nos pas afin de dénicher un trésors caché, ou l’un des souvenirs à collecter, mais cela reste assez rare. Le Hack ‘n’ slash est plus mis à contribution, de par le loot lâché par les ennemis. C’est comme ça qu’on obtient un meilleur équipement, ou en l’achetant. Aussi, les armes sont évolutives. On pourra en renforcer les statistiques (jusu’à dix fois), mais aussi leur appliquer un effet (au pif, c’est le hasard qui le définit, mais on peut recommencer l’opération à l’infini), ainsi que deux capacités à attacher (augmenter le taux de coups critique, la puissance, ce genre de choses). Voilà qui se fait bien complet, de suite pris en mains. De plus, sachez que le soft propose trois modes de difficulté, afin de s’adresser tout autant aux hardcores qu’aux moins acharnés. Cela pourra aussi gonfler la durée de vie, déjà conséquente : il vous faudra au moins trente heures pour en voir le bout, ce qui est énorme pour un titre de ce genre.

Très bon dans son univers et son gameplay, Dead or School l’est moins dans le domaine technique. On sent bien que l’on fait face à une toute petite production, qui en veut certes mais dont les limites ne peuvent être totalement cachées. Nous avons testé le jeu sur Nintendo Switch, et nous vous conseillons d’y jouer en nomade. Oui, la caméra très éloignée provoque un avatar minuscule, mais ça vaut toujours mieux que le crénelage et les textures baveuses du mode docké. Aussi, on a constaté quelques baisses de framerate, et les animations ne sont pas de première fraicheur : c’est raide, aussi bien pour l’avatar que pour les ennemis, lesquels ne brillent d’ailleurs pas pour leur intelligence artificielle. Ajoutons aussi des petits bugs de collision, et l’on obtient un domaine visuel en retrait. Côté musiques, ce n’est pas beaucoup mieux, avec des thèmes qui ont du mal à construire une cohérence globale. Ils ne sont pas inécoutables, loin de là, mais plutôt utilisés au petit bonheur la chance.

Note : 14/20

Dead or School, c’est ce genre de jeu issu d’un développement intelligent, qui parvient à utiliser son humble envergure pour nous séduire. Oui, le jeu est techniquement limité, mais le studio Nanafushi, conscient de ses limites budgétaires, a eu la sagesse d’assurer l’essentiel : un récit fun, une prise en mains agréable, et une pincée de mécaniques plus subtiles. Ajoutons une durée de vie généreuse pour un soft de ce genre, et l’on obtient une expérience à tenter. Surtout en cette période de confinement pour Coronavirus, qui trouve d’ailleurs une sorte d’écho dans le scénario. Voilà qui nous donne envie de suivre le Studio Nanafushi, qu’on espère au travail sur un nouveau projet

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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