[Test] Warhammer Chaosbane : un Diablo-like de qualité

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Eko Software
  • Editeur : Bigben
  • Date de sortie : 4 juin 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un bon Hack ‘n’ slash sur nos consoles

image test warhammer chaosbane
Les décors de Warhammer Chaosbane sont soignés et respectueux de la licence.

Ce n’est pas un secret si vous suivez notre webzine de près : côté jeux vidéo, nous sommes spécialisés dans les softs pour consoles. Même si cette situation pourrait évoluer dans les prochains mois, force est de constater que certains genres sont ainsi sous-représentés dans nos pages dématérialisées, et ce même si on les apprécie beaucoup. En premier lieu, on pense au Hack ‘n’ slash, ou Diablo-like histoire de bien montrer qui est le maître en ces lieux. Ces jeux peuvent se résumer à de l’action frénétique baignée de mécaniques issues du RPG, avec une grosse emphase sur le butin récupéré au champ de bataille. Mais il faut bien dire que, pendant longtemps, ils n’étaient véritablement agréable que sur PC, grâce à la proximité entre l’écran et le joueur, permettant aux développeur de penser des menus, une ergonomie, en fonction de cette configuration. Du coup, le passage sur consoles n’était jamais réellement bon et, en dehors de quelques exceptions (comme les très bons Zwei!! et Ys Origin), peu de titres s’y sont épanouis. Il a fallu attendre Diablo 3 pour que la situation se débloque. Et aujourd’hui, on se retrouve avec de fiers représentants, comme Warhammer Chaosbane.

Si notre test a un peu pris son temps à vous parvenir, il faut tout de même souligner qu’on était assez curieux, pendant la phase de développement, de découvrir le résultat. Tout d’abord grâce à l’univers Warhammer, qui nous paraît idéal pour le genre du Hack ‘n’ slash. Le point faible de ces softs, série Diablo comprise, est souvent le scénario. Dans le jeu qui nous intéresse ici, le récit ne prend pas une place énorme, mais il reste très soigné et prenant. Et il n’est pas spécialement recommandé d’être un spécialiste en Warhammer, même si ceux-ci savoureront bien plus certaines présences, comme celle de Magnus. C’est d’ailleurs autour de celui-ci que la problématique va se fonder, alors que les forces du Chaos menacent de lancer une offensive d’une ampleur sans précédent. Les fans auront compris qu’on se situe bien avant l’intervention de Karl Franz, figure importante de cet univers, ce qui donne aussi au titre une saveur spéciale, comme si des événements jusqu’ici sous-exploités prenaient enfin du relief. Alors certes, l’histoire ne prend pas non plus une place prépondérante, d’ailleurs la narration baisse de plusieurs ton après l’impressionnante cinématique d’ouverture, mais on reste tout de même sous le charme de ce qui nous est raconté. D’autant plus que c’est sous-titré dans un français soigné.

L’autre raison qui faisait de Warhammer Chaosbane un jeu attirant n’est nul autre que l’identité du studio de développement. Celui-ci n’est autre que le parisien Eko Software qui appartient à Bigben Interactive. Du français donc, et dont la trajectoire intéresse fortement les observateurs que nous sommes. Après des années à surtout s’inscrire dans des productions à faible budget, principalement des jeux à licence pas vraiment fameux (on a du Charlotte aux Fraises, du Alexandra Ledermann, du Garfield, et même Adibou), et du jeu de sport (Handball 17, Rugby 18), voilà que l’entité se lance dans le grand bain. Les codes du Hack ‘n’ slash sont respectés : la caméra vue de haut et éloignée, les grappes d’ennemis, l’importance de l’équipement et le code couleur qui lui est associé. Avant de partir au carnage, il faudra choisir un personnage parmi quatre, lesquels représentent autant de classes : soldat, archer, mage et berserker. Vous la voyez venir, la bonne rejouabilité ? Vous avez raison, car tous ont leurs qualités et leurs défauts, même si l’on a une préférence assez nette pour le nain Bragi, berserker plus qu’énervé. L’elfe archer est aussi bien sympathique, avec sa tendance au mouvement salvateur, et sa capacité à créer des Dryades afin de la défendre lors des batailles. Le soldat Vollen reste le plus classique, et le moins efficace dans l’action à cause de recours défensifs trop prégnants. Enfin, Elontir le mage s’avère bien fun quand il est maitrisé. Tous sont accompagnés d’une capacité unique (grappin pour le berserker, contrôle de la zone d’effet pour le mage, etc), ce qui continue de faire de chacun de vrais archétypes bien différents dans leur prise en mains.

Eko Software maitrise les codes du genre

image gameplay warhammer chaosbane
Les grappes d’ennemis ne feront pas long feu si votre personnage est soigné.

Qui dit Diablo-like dit progression de l’avatar, et Warhammer Chaosbane ne fait pas exception. Chaque monstre liquidé vous accorde de l’expérience, et les gains de nivaux apportent force accrue, résistance perfectionnée, et tout le programme habituel. Aussi, certain cap vous ouvre de nouveaux skills, actifs ou passifs, qu’il vous faudra sélectionner selon vos points de compétence. Le choix est important, car on est assez limité, et encore plus vers la fin, quand ces pouvoirs ont gagné en puissance, donc en PC. Enfin, il faudra s’acoquiner avec un dieu, mais pas uniquement pour le fun. En effet, cela vous accordera un arbre de compétences, qui ne fait qu’ajouter à l’agréable sensation de pouvoir mener notre build comme on l’entend. On a déjà vu plus complet bien entendu, mais l’effort est à souligner. Aussi, l’importance du loot dans l’évolution du personnage se fait évidemment primordiale. Eko Software a fait le choix d’un système simple à digérer, et très épuré, ce qui rend l’expérience abordable à un large public sans pour autant sous-traiter les fondamentaux. Pas de marchands, mais on a tout de même la possibilité d’écouler les pièces sans intérêt afin de gagner de la réputation. Laquelle accorde des bonus à chaque niveau glané. Le code couleur fonctionne bien, et l’on éructe de joie à chaque équipement héroïque qui tombe. Sachez qu’il est aussi possible de bénir tout votre arsenal, afin de lui faire gagner en statistiques. Certes, tout ceci se révèle classique, mais les développeurs ont assez soigné le résultat pour que l’on soit sous le charme pendant l’entièreté d’un run.

Malheureusement, tout n’est pas rose pour autant. Warhammer Chaosbane pourra laisser un petit goût amer chez les joueurs qui s’attendaient à une longue aventure. Si la rejouabilité s’avère très bonne grâce aux quatre classes, il ne vous faudra qu’un dizaine d’heures pour voir le bout d’une partie, et à peine un peu plus afin de maximiser le personnage, et profiter du petit endgame. Parvenir à la fin vous vaudra de débloquer cinq nouveaux niveaux de difficulté et les modes Expédition, Chasse à la Relique et Boss rush. C’est ce dernier que l’on conseillera pour qui veut se faire un set perfectionné, avec du loot héroïque bien plus fréquent que lors de l’aventure principale. Aussi, on a eu un peu de mal avec le multi en ligne, pas hyper stable malgré une excellente connexion. Problème qui disparait totalement en local, c’est un bon point. Enfin, on a beaucoup apprécié les combats de boss, moins leur nombre : seulement quatre. C’est peu.

Techniquement, Warhammer Chaosbane se tient plutôt bien, sans non plus nous décrocher la mâchoire. On a relevé quelques petits bugs d’affichage (notamment de source de lumière) et de collision, mais rien de bien grave. La direction artistique ravira les fans de la licence, avec des décors riches et précis. Malheureusement, on trouve qu’ils se renouvellent trop peu, et ne donnent qu’un aperçu d’un univers que l’on sait infiniment plus vaste. Quant à la fluidité, elle n’a pas été mise à défaut de manière prononcée pendant notre test, même si un ou deux ralentissements n’ont pu être évités. Globalement, on a surtout l’impression d’un jeu bien soigné, jusque dans la musique bien épique (ces voix !). Le doublage est assuré en anglais, et s’avère un chouïa inégal : on adore la voix du conteur, un peu moins celle du soldat.

Note : 15/20

On attendait Eko Software au tournant, et le studio parisien s’en tire avec les honneurs. Warhammer Chaosbane restera comme un Hack ‘n’ slash de bonne facture, bien aidé par un univers soigné et des mécaniques bien maitrisées. On regrette seulement une durée de vie trop juste, un engame pas folichon, et un multi online un peu instable. Mais, globalement, on sort de cette expérience avec de bonnes sensations. De quoi nous rabibocher avec une licence pas toujours agréablement mise en valeur ces derniers temps ? Peut-être bien…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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