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[Test] Animal Crossing New Horizons : idéal pour s’évader

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
  • Développeur : Nintendo EPD
  • Editeur : Nintendo
  • Date de sortie : 20 mars 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 9/10

Animal Crossing : New Horizons renouvelle profondément la licence

image jeu animal crossing new horizons
Animal Crossing : New Horizons est une vraie bouffée d’air frais.

Le hasard fait parfois bien les choses. Alors qu’au moment où nous écrivons ces lignes, la moitié de l’humanité est confinée à cause d’un Covid-19 pour le moins dévastateur, nombreuses sont les personnes qui cherchent à s’évader de leur appartement, ou de leur chambre parfois anxiogène. Surtout chez les plus esseulés. S’il existe plusieurs façons de s’apporter des bols d’air mentaux indispensables, comme un bon livre ou une série qu’on se gardait sous le coude, le jeu vidéo apporte une proposition salvatrice. Alors, si vous êtes l’heureux possesseur d’une Nintendo Switch, sachez qu’un peu de bonheur et de bienveillance vous attend dans Animal Crossing : New Horizons.

Cela fait des années que les gamers en quête de fraicheur et de légèreté ont fait de cette licence une sorte de refuge. Il est vrai que le premier Animal Crossing à voir le jour en Occident (en 2004, sur GameCube, voilà qui ne nous rajeunit pas)  faisait un peu office d’exception dans un medium qui avait tendance à mettre de plus en plus le paquet sur des productions guerrières. Call Of Duty venait de rencontrer un vif succès, et les éditeurs ne pouvaient rester insensibles à cette nouvelle donne. Presque tous… sauf Nintendo, qui continuait à imaginer des univers plus colorés. Il faut dire qu’avec Katsuya Eguchi aux commandes, producteur qui a par la suite œuvré sur d’autres énormes succès (dont Wii Sports et Splatoon), on ne pouvait qu’obtenir un soft à contre-courant. Cette philosophie trouve, avec cette série, une sorte de pic, pour rester dans un vocabulaire de circonstance. Et Animal Crossing : New Horizons apporte, à nos yeux, la pierre la plus importante à l’édifice.

Cette cinquième itération était particulièrement attendue, car elle fait suite à un épisode très apprécié, New Leaf, sorti sur Nintendo 3DS. Celui-ci commençait à modifier le game design traditionnel de la licence, en centrant les nouveautés sur des moyens de combattre la lassitude qui, inexorablement, pointait le bout de son nez après quelques dizaines d’heures de jeu. Animal Crossing : New Horizons reprend l’idée de nous faire endosser un poste à responsabilité, ici « délégué insulaire », afin de placer le joueur au devant de ses capacités créatrices. Comme dans le précédent épisode, la personnalisation tient une grande place, avec ce qu’il faut de décoration intérieure. Mais c’est surtout le sentiment de progression qui se voit repris et grandement, très grandement amélioré. On a constamment l’impression que nos actes servent un grand projet, ici l’élaboration d’une véritable colonie, de plus en plus solide.

L’impression de répétitivité solidement combattue

image test animal crossing new horizons
Thibou et son musée sont évidemment de retour.

Cette douce impression, qui fait d’Animal Crossing : New Horizons l’opus le plus addictif à ce jour, est due à l’approfondissement de certaines mécaniques, ainsi qu’à la création de nouvelles. Ce nouvel épisode vous propose d’incarner une sorte de Robinson Crusoé volontaire, qui va devoir faire avec les moyens du bord pour développer l’activité de l’endroit, mais pas comme on l’entend dans un jeu de gestion. C’est plus paisible, plus tranquille, plus centré sur la qualité de vie et votre propre rythme. Ainsi, il est toujours question de débuter dans une tente, de commercer avec Tom Nook et ses proches, des raton-banquiers, agents touristiques ou marchands, qui auraient décidé de se passer des intérêts et des échéances. Le rêve. Ils vous proposeront notamment de construire un magasin de qualité, ou encore des maisons plus grandes, ceci contre des clochettes sonnantes et trébuchantes. Celles-ci peuvent se gagner de bien des manières, en revendant vos différentes prises et cueillettes (poissons, fossiles, insectes, fruits, etc). Oui, on retrouve les bons vieux outils, comme les haches et autres cannes à pèche.

Autre base préservée : le soft se déroule en temps réel. Si vous jouez à midi, le temps sera lumineux et pourra se rapprocher de ce que réserve la saison en cours. Par exemple, quand on lancera le titre au cours de l’hiver prochain, il faudra s’attendre à des chutes de neige. Bien entendu, si vous lancez votre partie la nuit, ce seront les mêmes conditions ingame. Les impatients pourront tricher avec l’horloge interne de la Switch, mais nous déconseillons très fortement ce raccourci. Voilà qui termine de donner au concept une saveur de reviens-y prononcée, avant même que les nouveautés ne fassent leur apparition. Le début d’Animal Crossing : New Horizons est du genre à tout bouleverser, mais avec tact. Nintendo distille les originalité en faisant preuve d’une grande maitrise. Tout d’abord, la personnalisation de l’avatar, comme pour signifier qu’il va falloir plus que jamais laisser libre court à notre esprit créatif. Ensuite, on se fait offrir le Nook Phone, véritable révolution pour la série. C’est par le biais de cet appareil qu’on surveille l’avancée de la Bêbêtopédie (encyclopédie des différents animaux), qu’on peut retrouver en un clin d’œil tous les plans pour le crafting et motifs personnalisés, lancer l’appareil photo ou encore vérifier les conditions d’attribution des Miles.

Ce qu’on vient d’énumérer peut décontenancer, car Animal Crossing : New Horizons  a décidé de passer la vitesse supérieure en terme d’originalités. Oui, le crafting fait désormais partie intégrante du concept, et c’est peu dire que cette mécanique est d’une cohérence totale pour la licence. Vous en aviez assez de ramasser des mauvaises heures par dizaines, des branches, pierres, pour le seul besoin des clochettes et de profiter d’un territoire bien ordonné ? Sachez que toutes ces ressources peuvent servir à la fabrication de tables, de bancs, de cages à oiseau, de pots de fleurs etc. Une multitude insondable d’objets plus ou moins utiles (le miroir, par exemple, permet de lancer l’outil de personnalisation du personnage) qui servira à personnaliser non seulement votre maison, mais aussi l’île. Ainsi, il est fort à parier que votre environnement ne ressemblera pas le moins du monde à celui de vos amis. C’est une véritable avancée pour la série, tant elle contrebalance l’impression, autrefois vivace assez rapidement, de routine. D’ailleurs, sachez que les outils de base, comme le filet rudimentaire pour courir après les insectes, se cassent. Il faudra donc avoir souvent recours à l’établi, lequel est on ne peut plus agréable à utiliser de par son ergonomie d’une limpidité exemplaire.

Un hit qui vous occupera très, très longtemps

image gameplay animal crossing new horizons
Dodo Airlines permet de découvrir d’autres îles.

Une autre grosse nouveauté qui fait passer un sacré cap à la licence, c’est le Miles Nook +. Accessible par le biais du Nook Phone, cette application se rapproche d’une sorte de gestion de Trophées interne au jeu. Par exemple, on y apprend que saluer un certain nombre de voisins rapporte des Miles. Idem quand on ramasse de la mauvaise herbe, ou encore quand on pèche des déchets. Les conditions d’obtention s’avèrent très nombreuses (plus de quatre-vingt), et la plupart se déclinent par objectifs chiffrés (tant de Miles pour cinq, vingt palourdes). À cela s’ajoute de petits défis, comme pêcher une loche d’étang ou prendre une photo-souvenir, toujours récompensés. Alors c’est bien beau et très addictif, mais il fallait encore que Nintendo trouve une véritable utilité à ce système. Là encore, la générosité d’Animal Crossing : New Horizons nous saute aux yeux : ces Miles peuvent être échangés de bien des manières. C’est notamment par ce biais que l’on peut augmenter le nombre de places dans la poche, ou encore appliquer le panel d’outils afin de passer plus facilement de l’un à l’autre. Des plans, clochettes, tenues pour l’avatar, mais aussi les tickets de voyages peuvent aussi être glanés de cette façon. Oui, cela provoque une véritable justification à toutes vos tâches journalières, et ce n’était pas de refus.

Animal Crossing : New Horizons met aussi le paquet sur la customisation… du territoire. Oui, il est désormais possible de terraformer votre environnement, là encore c’est une totale nouveauté pour la licence. Cette partie de la map vous paraît trop surélevée ? Cela manque un peu de cours d’eau, ou vous pensez que vous en avez un peu trop ? Eh bien, il est de votre responsabilité que de modifier tout cela. Aussi, il est possible de construire des ponts. Par contre, ne pensez pas y avoir droit de suite. C’est l’une des très grandes forces du soft : il sait distiller les mécaniques et nouveautés dans un rythme idéal pour tromper la redite. Tout se gagne en temps voulu, non sans avoir auparavant un peu travaillé. Ainsi, on découvre encore bien des choses après quelques semaines de jeu, et ce n’est pas prêt de se calmer : Nintendo multiplie les mises à jour qui apportent des événements saisonniers. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le printemps est installé, les arbres ont fleuri, et l’on nous pousse à pique-niquer alors que les pétales roses virevoltent agréablement. Aussi, Pâques bat son plein avec la chasse aux œufs, disponible après avoir trouvé Albin le lapin. L’événement se veut non seulement charmant mais aussi utile, puisqu’on peut récupérer des plans de construction spéciaux, mais aussi des vêtements.

Animal Crossing : New Horizons est un enchantement de tous les instants, et c’est aussi grâce à l’impression d’un monde qui nous entoure. En prenant l’avion, on découvre d’autres îles, et d’autres surprises que l’on ne vous dévoilera pas sciemment, histoire de vous laisser le plaisir de la découverte. Avec cet opus, Nintendo a clairement cherché à donner à sa licence une profondeur insoupçonnée jusqu’ici, et celle-ci se vérifie dans la durée de vie : impossible de la chiffrer. Elle pourra monter vers des cimes inexplorées pour la série, du moins si vous accrochez au concept. Par contre, on ne comprend toujours pas la décision de n’accorder qu’une île par console : cela empêche le soft d’être joué par plusieurs personnes sous un même toit, et c’est dommage. Quant à la technique, elle est tout à fait conforme à ce que doit être un Animal Crossing : c’est très propre, les textures donnent raison à ceux qui pensent que « simplicité » ne signifie pas « simplisme ». La direction artistique se révèle toujours aussi délicieuse, un bonheur pour les joueurs qui veulent sortir des univers violents et agressifs. Pour finir, il faut aussi souligner l’énorme travail sur le sound design, excellent en tous points. Le moindre bruitage vous donnera l’impression d’avoir accompli quelques chose de grand, et les musiques jouent grandement dans la sensation bienveillante qui se dégage de l’expérience.

Note : 18/20

Animal Crossing : New Horizons marque une avancée remarquable pour la licence. Avec l’arrivée de nouvelles mécaniques comme le craft, les Miles, la terraformation, cet épisode se révèle d’une ampleur jouissive. Et ce n’est pas tout, puisque Nintendo fait preuve d’une maitrise absolue, en introduisant ces nouveautés avec finesse, en cherchant à ne surtout pas nous noyer sous des originalités. L’impression de progresser est constante, bien accompagnée par un suivi appliqué et couplée à un sentiment paisible, reposant. Voilà le genre d’expérience que l’on ne peut que chaudement recommander.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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