[Test] Disintegration : un gros potentiel, mais…

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : V1 Interactive
  • Editeur : Private Division
  • Date de sortie : 16 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Disintegration plaira aux amateurs de concepts séduisants

image gameplay disintegration
Disintegration vous fait prendre de la hauteur.

Hideo Kojima, Shinji Mikami, Neil Druckmann : le jeu vidéo vit aussi de ses grands noms. Moins connu que ceux ici cités, Marcus Letho a pourtant toute sa place dans un casting autour des créateurs les plus influents. L’œuvre qui mérite un tel engouement ? Halo, rien de moins. Au poste d’Artistic lead sur ce grand hit, c’est à lui que l’on doit le design du Masterchief. Celui que l’on surnomme le roi des easter eggs, pour sa capacité à en placer un peu partout, continue sa carrière loin, très loin de la licence désormais aux mains de 343 Industries. Avec le studio qu’il a fondé, V1 Interactive (ici édité par Private Division), Letho et ses équipes nous livrent un Disintegration qui, à coup sûr, va tout autant séduire que désappointer.

Avouons que, lors de l’annonce de Disintegration voilà de longs mois, on a ressenti de suite naitre une forte curiosité. On retrouvait un style visuel très science-fiction, et l’on se demandait tout simplement si le soft allait flirter avec le côté épique de la saga Halo. La réponse est négative, mais cela ne signifie pas pour autant que l’histoire est ratée. L’action se déroule sur notre bonne vieille planète Terre, dans un futur lointain, 150 ans en avant pour être plus précis. Cet avenir n’est pas rose, car il confirme nos craintes : l’Homme n’a toujours rien appris. Les guerres, les crises économiques, les pandémies (tiens donc !), tout cela a eu un tel impact que l’humanité a décidé d’arrêter les frais. Pour se donner du temps, on a donc inventé une technique de transfert de l’âme dans des robots, ce qui règle tout un tas de soucis : maladie, besoins vitaux, aller zou ça disparaît grâce à une méthode appelé « intégration ». Seulement voilà, cette solution temporaire a donné des idées à un groupe extrémiste, The Rayonne, lequel cherche à ne surtout pas nous faire revenir vers nos enveloppes charnelles. Dites donc, tout ça nous rappelle un peu NieR, excellente référence au demeurant. On incarne Romer Shoal, un rebelle à l’attitude cool, fraichement libéré de l’emprise du grand antagoniste : Shuck. Il est donc question de rejoindre la Résistance, et de mettre quelques bâtons dans des roues.

Disintegration développe un univers plutôt plaisant, et l’on s’attache pas mal à l’avatar, à son attitude à la fois héroïque et un peu hautaine. Par contre, on est moins fan de la narration. Les cutscenes manquent clairement de panache, et l’on a été confronté à quelques soucis de doublages décalés. Cela nous a un peu sorti du trip, dommage, même si l’on imagine que de futures mises à jour régleront ce souci. Côté gameplay, on est sur le même topo : du tout bon, et des regrets qui viennent ternir le tableau. Il est question, ici, d’un mélange entre FPS et jeu de stratégie. Shoal se déplace grâce à un gravicycle, un engin volant qui, vous vous en doutez, vous permet de prendre de la hauteur afin de donner des ordres à votre groupe de résistants, mais aussi d’agir grâce notamment à de la bonne grosse sulfateuse. On avait un peu peur d’être atteint de nausées, comme dans Descent (ça ne nous rajeunit pas), mais il n’en est rien : l’avatar ne se retrouve jamais dans des positions extravagantes. Ouf.

Tout n’est pas parfait…

image test disintegration
Le hub n’a pas été assez mis en valeur.

Disintegration s’appuie sur un très bon concept, qu’on se le dise. D’un simple touche, on désigne un adversaire à liquider, on déplace jusqu’à quatre fantassins, on agit sur des points d’intérêt, et ce tout en gardant une totale maitrise sur nos mouvements. C’est d’ailleurs assez simple à digérer, et ce malgré un tutoriel assez gênant. Il faut vraiment que les studios comprennent, une bonne fois pour toutes, que ces phases sont censées nous aider, et non nous bourrer le crâne. Plongé dans un environnement sans personnalité, et faisant face à des situations tout sauf amusantes (visez ceci, déplacez cela…), le joueur a un peu de mal, dans ces débuts, à capter le fun du gameplay, qu’il ne rencontrera qu’après. Car oui, sur le terrain ça défouraille pas mal, et l’on ressent une vraie impression de puissance malgré une énergie qui peut vite fondre. Depuis un hub peu utile, mis à part pour perfectionner les capacités de l’avatar, ou afin de se voir confier certains défis.; on déclenchera les missions. Sur le champ de bataille, il faudra s’acquitter d’objectifs qui manquent de peps et de renouvellement, mais c’est contrebalancé par des environnements qui offrent plus de liberté qu’espéré. Aussi, on apprécie le caractère destructible, en partie, des bâtisses.

Malgré l’humilité de sa production, Disintegration s’avère généreux dans l’ensemble. On pensera à ces différents gravicycles, qui apportent tous des spécificités en terme d’arsenal, mais aussi du maniement. Ajoutons aussi une action spéciale, à déclencher une fois que sa jauge est pleine. Pas de quoi crier au génie, mais tout ça, couplé au fait que l’on reste toujours maître de la situation, offre de bonnes sensations. Par contre, l’aspect tactique s’avère, au final, assez limité. On pensera surtout à tout le dernier tiers de la campagne solo, qui verse plus dans le bourrinage qu’autre chose. Aussi, on n’est finalement pas très satisfait par le multijoueur, et ce même si les trois modes sont plutôt efficaces : Contrôle de zone (son nom indique tout), Récupération (ramasser des produits dangereux pour les ramener à la base), et notre chouchou Collectionneur (simple : tuez et récoltez des cerveaux). Côté récompenses, on a droit à du très classique élément cosmétique, rien de bien folichon. Mais la principale anicroche reste que l’action devient vite fouillis, et les serveurs sont, la plupart du temps, un peu déserts pour le moment…

Techniquement, Disintegration est là encore partagé. On a donc droit à certains bugs pendant les cutscenes, avec des répliques qui peuvent se déclencher en retard ou en avance. On a aussi quelques bugs de collision pendant les missions, mais rien d’handicapant. Surtout, notre Playstation 4 standard a un peu soufflé sur certains passages, le framerate en a pris quelques coups. Par contre, la direction artistique fonctionne bien, et l’on est particulièrement séduit par les différents décors, desquels une agréable impression d’amplitude se dégage. Quant à la bande originale, signée Jon Everist (dont on avait apprécié le travail sur Battletech), elle apporte un côté épique bien plaisant, avec une forte dominante des instruments à corde.

Note : 13/20

Disintegration peut se targuer d’avoir proposé un concept d’une évidente efficacité. Si le jeu n’est pas exempt de tous reproches, loin de là, il reste agréable pour qui recherche une expérience d’humble envergure, mais tout de même attachante. On demande à revoir ce mélange de FPS aérien et de jeu de stratégie, peut-être par le biais d’une suite qui devra tout de même revoir pas mal de points, et peut-être se passer d’un mode multi.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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