Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : RealmForge Studios
- Editeur : Kalypso Media
- Date de sortie : 26 juin 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Dungeons 3 fait de vous le méchant de l’histoire
Débutée en 2011, uniquement sur PC à l’époque, la licence Dungeons fait tout pour faire resurgir de biens bons souvenir. Vous vous rappelez de Dungeon Keeper, le jeu de gestion dont la particularité était de permettre la prise en mains des méchants ? Gros succès, ce jeu a ensuite laissé une véritable place vide, Electronic Arts ayant décidé d’annuler le troisième opus. Bien des années plus tard, les développeurs de RealmForge Studios et l’éditeur Kalypso (dont on a récemment abordé Railway Empire : Nintendo Switch Edition et Tropico 6) reprennent le flambeau, et nous propose un Dungeons 3 : Complete Collection de bonne facture.
Dungeons 3 : Complete Collection prend la suite scénaristique directe de Dungeons 2. Ainsi, on ne peut que noter quelques références à l’univers jusqu’ici développé, mais il faut préciser qu’elles ne nous paraissent pas obscures. Un nouveau venu pourra donc rejoindre la licence avec cet épisode, sans la moindre gêne. Le principal besoin des scénaristes, c’était de justifier le retour du Mal à une envergure plus humble qu’à la fin de la précédente aventure où, il faut le rappeler, il prenait carrément le contrôle de tout le territoire. Une victoire à double tranchant : le Seigneur démoniaque s’ennuie, se trouve même au bord de la dépression. Pour reprendre du poil de la bête, quoi de mieux qu’une bonne invasion ? Dès lors, le malin pervertit une certaine Thalya, laquelle sera sa représentante sur un continent qui va bientôt connaître une déferlante maléfique.
Dungeons 3 : Complete Collection déploie un scénario finalement assez classique, mais tout de même façonné avec soin. Tout au long de la vingtaine de missions, le récit avance bien et fait intervenir une grosse dose d’humour référentielle. C’est, d’ailleurs, un élément assez prégnant de ce soft, et la propension à briser le quatrième mur s’ajoute afin d’installer le titre dans une tonalité comique sympathique, même si parfois trop appuyée. On a pas mal de clins d’œil à toute la culture fantasy, parfois avec trop d’évidence, par exemple pour tout ce qui touche Le Seigneur des Anneaux. On aurait aimé un focus plus appuyé sur les jeux vidéo. Précisons ici que tous les textes sont traduits en français, ainsi que les doublages. Par contre, on conseille fortement ceux en anglais, tant la voix du narrateur y gagne en charisme.
Une ergonomie pas simple à digérer
Dungeons 3 : Complete Collection peut compter sur une bonne ambiance, mais aussi un gameplay à peu près la hauteur des attentes. Cependant, tout n’est pas parfait, on pense surtout à la prise en mains dans les premières heures, laquelle peut faire naitre une impression de complexité pourtant assez fausse. Car là était le principal enjeu : rendre le trip intéressant avec un pad, et sur une télévision située bien plus loin que ce qu’on peut vivre en jouant sur PC. Dans les faits, il faudra réellement digérer des débuts difficiles. Le jeu s’articule autour de deux piliers : la gestion du donjon, où il faudra non seulement tendre des pièges mais aussi travailler à l’obtention de matières premières, et principalement de pognon. Et la stratégie à la surface, où les hordes démoniaques devront s’abattre sur les héros. Vous avez compris que la première des tâches, c’est de trouver et de contrôler les ressources : il faut envoyer les grouillots creuser pour vous, sans oublier de les baffer un peu pour les motiver. Bien vite, la nécessité de construire différentes pièces, comme des trésoreries ou des réserves à dindons (votre armée doit manger, sinon c’est la mutinerie) se fera sentir. C’est plutôt simple à accomplir : il suffit de sélectionner une partie du domaine. Par contre, cela ne se fera pas sans digérer l’ergonomie des menus, et elle n’est pas toujours des plus claires…
Dungeons 3 : Complete Collection vous poussera donc à aller voir la lumière du jour, histoire de transformer ces environnements verts et luxuriant en taudis grisâtres à faire hurler un maire EELV fraichement élu. Qui dit bataille dit troupes, et vous allez pouvoir en former en jouant avec trois possibilités de faction : la horde (tout ce qui est gobelin, orcs etc), les zombis et les démons. Tout ce beau monde ira fracasser des statues, liquider des opposants voire les torturer, détruire des villages, et ce dans le but de vous faire gagner de la Malfaisance. Cela afin de se lancer dans de la Recherche et développement, certainement l’élément le plus important du jeu, tant rien ne sera possible si, par exemple, vous ne perfectionnez pas le nombre de troupes. Tout ça forme une bonne expérience, cependant l’on émet ici deux regrets. Le premier est l’impossibilité d’accélérer le temps, ce qui serait pourtant très utile dans les premières missions. Le second est la relative difficulté que l’on ressent à retenir toutes les commandes, le tutoriel aurait sans doute gagné à passer un peu plus de temps dessus.
Côté durée de vie, Dungeons 3 : Complete Collection fait dans le très solide. Le soft de base propose une trentaine d’heures de contenu, mais à cela il faut ajouter les sept packs d’extension inclus dans cette version. Et là, le chiffre gonfle radicalement. En tout, vous pouvez tabler sur au moins soixante heures de jeu nécessaires afin de terminer toutes les escarmouches et toutes les missions, notamment celles du très marrant Once Upon a Time. Techniquement, c’est plutôt beau, mais globalement ça manque de précision dans les textures. Et le crénelage peut parfois se faire bien présent, surtout sous terre. Reste que la direction artistique, qui rappellera évidemment celle de Warcraft, mais en plus comique bien entendu, fait particulièrement bien le job. Par contre, on ne retiendra pas vraiment les thèmes musicaux, lesquels ne dérangent jamais mais manquent d’audace.
Note : 14/20
Si l’envie d’incarner le Mal absolu vous prend, Dungeons 3 : complete Collection se doit d’attirer votre attention. Malgré des débuts un peu difficiles en terme d’ergonomie générale, on vous conseille de vous accrocher car les mécaniques se font de plus en plus agréables. Avec son univers comique et très référentielle, cette expérience plaira aussi aux amateurs de la culture fantasy. De plus, sachez que cette édition propose un contenu très solide, qui assure une durée de vie dépassant la soixantaine d’heures. De quoi faire.