[Test] Warhammer 40000 Mechanicus : plaisant pour les fans

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Bullwark
  • Editeur : Kalypso Media
  • Date de sortie : 17 juillet 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Warhammer 40,000 : Mechanicus, pour les amateurs de cet univers

image gameplay warhammer 40000 mechanicus
Warhammer 40,000 Mechanicus vous demandera de prendre des décisions importants.

La carrière vidéoludique de la licence Warhammer est décidément aussi fouillis que l’ensemble de son lore. Mais si, avouons-le : l’univers créé par Game Workshop est aussi immense que bordélique, et les nouveaux-venus ont de la peine à raccrocher tous les wagons. Ce n’est pas forcément un mal, cela assure évidemment une richesse de thèmes assez démentielle, que l’on apprécie fortement par ailleurs. Car ne nous faites pas écrire ce qu’on n’a pas écrit : on aime particulièrement tout ce monde qui nous présente une fantasy hyper burinée; on l’avait d’ailleurs signalé dans notre test de Warhammer Chaosbane. Parfois chez Focus, tantôt du côté de Nacon, la série est une véritable fille de l’air, s’inscrivant aussi dans des genres très différents. Avec Warhammer 40,000 : Mechanicus, c’est Kalypso qui récupère le gros lot.

L’univers de la licence est donc particulièrement copieux. Ici, on s’inscrit dans Warhammer 40,000, une dystopie qui prend place au quarante-et-unième millénaire, alors que l’univers entier est en guerre. On apprécie fortement cette « branche » de la franchise : elle n’hésite pas à distiller une science fiction mariée à des éléments rappelant Lovecraft, ce qui donne une ambiance particulièrement efficace. Et cette atmosphère, on la retrouve dans Warhammer 40,000 : Mechanicus. Mais tout de même, on y voit de suite une particularité. En effet, la faction la plus populaire, les Space Marines, ne sont pas de la partie. On va plutôt se retrouver du côté des Adeptus Mechanicus, et là les fans auront compris qu’il va donc être question de tactique. En effet, cette armée de l’Impérium humain se trouve toujours en première ligne des découvertes, et ce sera aussi le cas dans ce jeu. D’ailleurs, tout débute par la mise à jour des Nécrons, la plus ancienne des races de la galaxie, et l’une des plus belligérantes. Du coup, le cœur du récit va se trouver dans l’absolue nécessité de protéger l’humanité de ce danger mortel, avec moult détails qui, malheureusement, ne parleront qu’aux plus passionnés, et sans la moindre trace d’un lexique ingame. La narration se fait à base de textes et de dialogues, des phases parfois assez touffues, et heureusement sous-titrées en français.

Si l’on suit de près l’armée d’Adeptus Mechanicus, Warhammer 40,000 : Mechanicus fait tout de même le choix d’un focus sur Dominus Faustinius, un Magos de Mars, véritable conquistador de Silva Tenebris. C’est autour de lui que s’articule l’équipe d’exploration. Le principe est simple : en tant que leader, vous allez devoir guider votre équipe de salles en salles, en choisissant non seulement votre cheminement mais aussi vos actions au sein de ces constructions la plupart du temps en ruine. On a un game design très axé sur le choix, et une mise en valeur des décisions du joueur. En effet, celles-ci devront être sous-pesées, car une jauge de temps jouera contre vous : si elle se complète, les Nécrons s’éveilleront totalement et déferleront sur l’univers. Game over. On est donc pressé de terminer le jeu, une sacrée tension s’installe, ce qui pousse à ne pas dépenser trop de temps sur des futilités. C’est, bien entendu, à double tranchant : les joueurs qui aiment prendre leur temps pour tout faire devront abandonner cette idée.

Un game design solide, et un challenge assuré

image test warhammer 40000 mechanicus
Les phases stratégiques sont difficiles.

Si l’exploration se révèle importante, les combats le sont évidemment tout autant. Warhammer 40,000 : Mechanicus propose un système de bataille très riche, qui pourra par moment rappeler (très fortement) celui d’X-COM. Une rencontre ennemie nous projette donc dans une vue en caméra de haut, avec une possibilité de déplacement dans un champ d’action délimité, des attaques selon l’arsenal possédé par le personnage manié, des points de dégâts physiques et élémentaires, des éléments du décors mouvants, mais aussi des capacités spéciales à déclencher avec des points de compétence. Jusqu’ici tout va bien, mais ça se corse très rapidement. On se doit de vous prévenir : le studio (français) Bullwark a certes peu de moyens, mais beaucoup d’idées pour vous rendre la tâche difficile. Le jeu propose un challenge très corsé, et la défaite se fait courante. Outre que l’on est souvent en infériorité numérique face aux opposants, la prise de risque est très conseillées par les mécaniques en elles-mêmes. Par exemple, nous n’avons aucun indicateur statistique : pas moyen, donc de savoir si l’on risque ou pas de foirer un très précieux tour. Heureusement, un tutoriel est disponible, vous présentant les premières subtilités de l’expérience. Mais soyez prévenus : il va falloir échouer pour mieux comprendre le soft.

Warhammer 40,000 : Mechanicus met aussi le paquet sur l’évolution des troupes. À l’occasion de l’exploration et de vos victoires en combat, vous allez amasser des pierres noires, lesquelles serviront à modifier vos Tech-Priests. Il faudra non seulement les spécialiser dans l’une des sept classes disponibles et typiques de cet univers (lexmechanic, explorateur, xenarite etc), voire les bi-classer si le cœur vous en dit, mais aussi les armer. Attention à ne surtout pas oublier cet élément, car le jeu n’automatise pas l’arsenal de mission. On a droit à une large gamme, avec ce qu’il faut de variations en terme de points de compétence demandés. Ajoutons aussi des prises de niveau qui se paie en pierres noires, et apportent des bonus et autres slots à débloquer, mais aussi des missions principales et annexes confiées par les Magi, et l’on obtient un côté RPG assez prégnant et agréable. Par contre, on souligne encore l’aspect quasiment hermétique de la chose. Il nous semble élémentaire que d’être passionné par cet univers, ses codes, si l’on souhaite réellement apprécier cette expérience. Et, autre regret : on n’est pas spécialement fan de l’ergonomie des menus, parfois à la limite de l’illisible dans une première approche (ça se digère avec le temps).

Cette édition console de Warhammer 40,000 : Mechanicus embarque le DLC intitulé Heretek, un gros contenu proposant tout de même un sixième Magos, lequel propose des missions apportant un véritable renouvellement des situations. On a aussi droit à un artbook digital très complet (malheureusement en anglais). La durée de vie se fait assez bonne, mais pas hyper solide non plus. Comptez entre quinze et vingt heures pour le premier run, la rejouabilité se basant sur différentes fins à découvrir, et d’autres modes de difficulté à expérimenter. Techniquement, le jeu souffre parfois un peu de son petit budget, mais globalement il se tient bien, voire mieux qu’espéré. On a bien des baisses de framerate immanquables dans les phases de combat quand les ennemis se multiplient, et des bugs de collision plus handicapantes, mais globalement c’est satisfaisant. La direction artistique de la licence est bien entendu respectée : on est très amateur de ce character design bourré de détails, un peu moins de cette lumière verte. Les musiques, enfin, sont de haut niveau. Le compositeur, Guillaume David, que l’on découvre à cette occasion, a bien capté l’importance du mariage entre l’épique et l’industriel, le tout avec une tonalité sombre et imposante. Un délice, que l’on peut d’ailleurs déguster dans le menu approprié.

Note : 15/20

Warhammer 40,000 : Mechanicus est un bon jeu, une expérience alliant habilement un solide quatuor : univers maitrisé, choix importants, stratégie corsée et mécaniques RPG véritablement utiles. Les fans pourront donc y aller les yeux fermés, par contre les nouveaux-venus auront tout de même plus de mal à s’y plonger, de par le caractère quasi-hermétique des codes de cette licence. Il faudra donc potasser un peu avant de se lancer dans cette chasse au Nécron, sous peine de se faire noyer par le récit. Si vous avez votre bouée-canard, nul doute que la vingtaine d’heures qui vous attend saura vous séduire.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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