[Test] Maid of Sker: des qualités, mais tout de même très perfectible

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Wales Interactive
  • Editeur : Wales Interactive
  • Date de sortie : 28 juillet 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Maid of Sker, un survival horror plein de bonnes intentions

Profitez de ces derniers moments lumineux : bientôt Maid of Sker vous plongera en plein cauchemar.

Wales Interactive est un éditeur qui ne vous dit peut-être rien, mais que vous avez sûrement déjà croisé à de nombreuses reprises. En effet, si vous restez attentifs aux soldes et autres remises sur les différents stores, il est possible que votre attention ait été retenue par des titres comme Late Shift ou The Bunker. Des softs qui se présentent comme des jeux d’aventure à graphismes en prises de vue réelles. C’est une vraie spécialité que s’est trouvé là le studio gallois, et petit à petit leur aura a grandi, s’est renforcée chez les amateurs du genre. Si bien que leur tout nouveau titre, Maid of Sker, figurait parmi pas mal de wish list, dont la nôtre. Le résultat n’est certes pas parfait, mais on y trouve effectivement des qualités intéressantes. Par ailleurs, nous vous donnons rendez-vous, en fin d’article, pour notre Let’s play couvrant la première heure.

Maid of Sker part sur de bien bonnes intentions, côté scénario. En effet, le jeu s’inscrit dans le folklore gallois, à tendance « histoire vraie » mais, soyons réalistes, fortement romancées. Tout se déroule à la fin du dix-neuvième siècle, en 1898 pour être plus précis. On est plongé dans la peau de Thomas Evan, un musicien qui reçoit une lettre désespérée de sa bien-aimée, Elisabeth. Oui, cela pourra immédiatement rappeler Silent Hill 2, et c’est tout sauf un mal. La belle dessine des contours pour le moins inquiétants : sa famille la tient comme prisonnière de leur immense demeure, pour des raisons aussi détestables qu’énigmatiques. Il vous revient donc de la secourir mais, une fois sur place, vous allez vous rendre compte que ce n’est pas un « simple » conflit de famille qui vous attend. Non, car des forces maléfiques, les Silencieux, sont à l’œuvre dans l’hôtel Sker, et elles vont rapidement vous prendre en chasse. Sachez ici que l’œuvre est entièrement sous-titrée en français.

L’écriture de Maid of Sker est sa principale qualité. Si l’on a bien quelques déséquilibres ici ou là, notamment concernant de trop sous-traités événements paranormaux aux alentours de l’hôtel, lors de notre arrivée, globalement le récit se fait très mémorable. L’entrée dans la demeure reste indélébile pour notre part, en sachant que votre dévoué serviteur est du genre très froussard. Les lieux sont sordides, plongés dans la pénombre, et l’on remarque de suite une certaine importance des sources de sons. On se dirige un peu en plissant les yeux, guidé par la sonnerie d’un téléphone. À l’autre bout, notre chère Elisabeth, mais l’heure n’est pas aux retrouvailles heureuses. Il va falloir retrouver, dans cette plus que sinistre demeure, des cylindre aptes à vous ouvrir la sortie. Une quête à l’objet caché donc, pas du tout originale et c’est bien là l’un de nos regrets. Il est quand même dommage que ce terrain de jeu terrifiant ne propose pas des objectifs plus entrainants.

Dans l’hôtel, tout le monde vous entend crier

image test maid of sker
Bon, va pas falloir trop se frotter à lui…

Mais, heureusement, cela n’entache pas le concept de la découverte du territoire effrayant. Maid of Skier va vous faire déambuler dans des couloirs aux sources de lumière incertaines, et il va falloir farfouiller un peu partout. Par contre, ne pensez pas qu’il s’agira d’une promenade de santé. Oh que non. Car dans les ténèbres se cachent des propriétaires diaboliques, qui vous pourchasseront jusqu’à la mort. Votre seule manière de vous en tirer : jouer avec les sons, car ces ennemis sont, tout comme le Mr. X de Resident Evil 2 Remake, attirés par le bruit que vous occasionnez. Wales Interactive cherche à bien utiliser ce postulat, et l’on salue quelques idées. Courir ne sera pas que dangereux pour l’impact au sol, mais aussi pour votre récupération du souffle. Plus tard, il sera aussi question de faire attention à l’atmosphère d’une pièce : tousser, ce serait particulièrement malvenu. Mais aussi de retenir la respiration, pas trop longtemps sinon l’inspiration qui suit pourra vous trahir. Plus vous avancerez, plus vous devrez aussi utiliser la particularité sonore à votre avantage. Tout un système de sonneries à déclencher est mis à votre disposition, ce qui est parfaitement raccord avec ce qu’on trouve dans un hôtel. Aussi, vous détiendrez bientôt un modulateur phonique (à la forme arrondie qui donne une personnalité steampunk) qui permet d’étourdir les opposants pendant un laps de temps. Comme dans un Resident Evil 7, ou autres jeux du genre Outcast, il est donc plus question de survivre que d’agir, et c’est plutôt bien vu.

Autre mécanique qui nous pousse à penser que Wales Interactive a bien visé le survival horror : dans Maid of Sker, les sauvegardes ne sont pas automatiques. Il faut trouver les salles sécurisées, et se servir d’un phonographe, lequel en profitera pour vous faire entendre la belle voix de l’actrice incarnant Elizabeth. Oui, toujours comme dans la licence culte de Capcom. Encore une bonne idée, mais pour autant il faut en arriver à aborder ce qui va moins bien. Malheureusement, on ne peut passer à côté de véritables bizarreries de l’intelligence artificielle. Elle est capable de ne pas broncher à deux mètres d’un ennemi, par contre celui-ci pourra être alerté par un toussotement à l’autre bout de l’hôtel. Pénible. Aussi, l’on pourra parfois perdre de l’énergie, possiblement regagnée grâce à de rares fioles. Problème : les développeurs ont opté pour un rendu directement sur l’ATH, avec une couleur rouge de plus en plus présente selon notre niveau de faiblesse. Clairement, cela pourra sortir du trip, on aurait préféré une solution plus diégétique. Enfin, la toute fin reste moins marquante que le début. On a droit à deux conclusions, mais elles laissent un arrière-goût d’inachevé.

Maid of Skier s’étend sur une durée de six bonnes heures, ce qui est largement suffisant pour ce genre de trip à la limite de la claustrophobie. On pourra ajouter quelques instants afin de trouver toutes les poupées, et la rejouabilité s’appuie surtout sur ces deux fins. C’est donc plutôt satisfaisant à ce niveau. La technique, elle, est un peu en dents de scie, avec parfois un certain flou et du crénelage. Surtout, on a relevé des baisses de framerate en avançant dans le jeu, alors que les Silencieux se font plus nombreux. Rien d’handicapant, mais tout de même notable. Par contre, on ne peut que féliciter Wales Interactive pour cette impressionnante direction artistique. Le jeu mise tout sur son ambiance, plus que sur ses rares jump scares, et c’est le genre de décision que l’on apprécie tant elle dénote avec le traitement actuel de l’horreur. Cet hôtel va nous hanter longtemps, cette atmosphère lugubre, ce mobilier qui nous domine de sa splendeur déchue. Du très bon travail, ce qui est un peu moins le cas avec la gestion du mixage. La plupart de temps, il est tout à fait correct, et d’autant plus appréciable au casque. On suit les sonneries avec justesse, et les sources sont bien rendues. Par contre, on a plusieurs fois été surpris par un ennemi qui, à l’oreille, ne se trouvait pas aussi près qu’annoncé. Plus positif, il faut saluer la performance des acteurs de doublage, lesquels livrent un travail appliqué.

Note : 14/20

Maid of Skier nous a séduit par sa volonté de nous proposer une peur bien plus ancrée dans l’atmosphère que dans le désormais redondant jump scare. Lest intentions sont bonnes, aussi bien dans l’écriture que dans l’adaptation des mécaniques aux particularités des ennemis, ces individus terrifiants très attirés par le son. On relève tout de même des défauts, comme une intelligence artificielle à revoir, ou un mixage sonore malheureusement imparfait. Mais, globalement, Wales Interactive livre un soft qui ravira les amateurs d’effroi. Et sous-titré en français, s’il vous plaît.

Retrouvez aussi notre Let’s play :

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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