[Test] Skully : un cocktail mélangeant rage et satisfaction

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Finish Line Games
  • Editeur : Modus Games
  • Date de sortie : 4 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Skully fait perdre la boule

image test skully
Skully ne peut cacher des atomes crochus avec Monkey Ball.

Ah l’été. Ses canicules insupportables, ses plages bondées de gens qui se refilent la Covid-19 (oui, la) sur des plages bien trop petites pour accueillir ces trois milles personnes au mètre carré. Ses churros à dix euros les trois noyés dans une pâte à tartiner pleine de graisse, ces odeurs de crèmes solaires évidemment cancérigènes. Comment ça, rien de tout ça vous fait envie ? Bon, rassurez-vous, il vous reste le jeu vidéo. Clairement, ce n’est pas la saison la plus plus productive en terme de grands jeux triple A, mais justement : c’est pendant ces mois surchauffés que l’on peut aussi découvrir des titres qui, auparavant, n’aurait pas spécialement figuré parmi nos wish list. Skully, le nouveau jeu signé Finish Line Games (que l’on connaît pour un Maize qui ne nous avait pas spécialement emballé), édité par Modus Games, figure parmi ces productions qui ont beaucoup à gagner à sortir au mois d’août : on peut ainsi le découvrir en toute tranquillité. Signalons ici que vous retrouverez notre let’s play en fin d’article.

Skully n’a rien à voir avec Mulder. Et bim, la blague vous pendait au lèvre on le sait, et la voilà formulée. On peut passer à autre chose. Donc, aucun point commun avec X-Files… ou presque. Parce que bon, incarner un crâne revenu d’outre-tombe grâce aux bons soins d’une divinité énigmatique, c’est quand même pas mal paranormal. Votre mission, et vous l’accepterez, sera de sauver une île en récupérant un objet précieux. Seulement voilà, vous allez tomber au plein cœur d’un conflit familial à grande échelle au sein d’une fratrie déifiée, dont chacun des membres représente un élément primaire (l’eau, le feu etc), et il va falloir essayer de calmer tout ce beau monde si vous voulez voir les lieux subsister. On aura droit à quelques rebondissements rigolos, un humour pas foufou mais au moins efficace. Plus regrettable, on n’est vraiment pas fan des cutscene, et de leur mise en scène. On y reviendra plus bas, mais cette direction artistique assez terne, ce character design incertain, ne plaît guère, même si tout cela n’est qu’un détail au moment de juger notre expérience. Sachez ici que les sous-titres sont proposés en français, une très bonne chose.

Le concept de Skully pourrait se résumer à la rencontre du platformer avec une partie des sensations de Monkey Ball. Le jeu se divise en chapitres, chacun représente un niveau à traverser. Et, pour y arriver, il va falloir maitriser non seulement le très roulant Skully, mais aussi ses multiples transformations. L’avatar, sous sa forme cranienne d’origine, est clairement un clin d’œil à Monkey Ball ou, plus lointain, à Marble Madness. Comprendre par là que vous incarnez une boule qui déboule. Cela implique de facto une grande, très grande dose de maitrise de cette spécificité, car de ce fait la prise en mains se fait bien nerveuse sous cette forme. Le moindre mouvement du stick vous fait démarrer au quart de tour et, pour arrêter un élan il va vous falloir énormément de sang froid. C’est là un élément majeur de cette expérience, qui distille une sacrée dose de skill à l’ensemble. La moindre phase de saut sous cette forme peut se transformer en séance de torture si vous allez trop vite en besogne. Un conseil : allez-y mollo, doucement, en prenant votre temps. Il n’y a pas de chronomètre, rien ne presse.

Une belle diversité des mécaniques, mais une caméra gênante

image gameplay skully
Skully prend la forme de personnages qui proposent des spécificités.

Skully vous propose donc de vous faire perdre la boule, mais pas que. Assez rapidement, on va se voir confié une nouvelle forme à sélectionner depuis l’un des points de sauvegarde, les puits à glaise disséminés ici ou là. On pourra donc, par exemple, se transformer en une sorte de gros golem lourd mais capable d’abattre des murs ou les ennemis. Une autre métamorphose vous confie le pouvoir de vous mouvoir très rapidement, mais aussi de déplacer des plate-formes. Enfin  une dernière allure propose un double saut. Des spécificités bienvenues, tandis que Skully pourra, lui, s’agripper à des herbes grimpantes. Tout cela apporte une dose bienvenue d’exploration car, dans les niveaux, il va falloir trouver toutes les fleurs à collecter, histoire de viser le 100% et de débloquer des petits bonus à admirer depuis le menu principal. Vous pourrez aussi tracer votre chemin tout droit, d’ailleurs même dans cette condition vous devrez faire face à de la grosse difficulté. Mais on en prend le pari : toutes les routes aléatoires, qui proposent une sacrée dose de challenge, vous attireront irrémédiablement.

Skully vous fera rager, c’est certain. Tout comme le ressenti de la satisfaction se fera parfois intense, soyez-en sûrs. Après avoir passé un pic de difficulté, on jubile ! Cependant, tout n’est pas rose pour autant. Si l’on sent bien la montée du skill, de notre maitrise des différentes spécificités, et surtout de celles de notre forme de base, on a tout de même quelques regrets à formuler. Tout d’abord, la caméra pose problème. Et ça, c’est évidemment dommage dans un jeu qui demande autant de doigté. Parfois trop proche, tantôt trop éloignée (on est encore sous le choc d’une phase de scrolling automatique vers l’avant, nous propulsant si loin de la caméra que ça devient illisible), rarement bien placée en tout cas. Heureusement, elle répond bien à nos commandes, mais on aura parfois échoué à cause d’elle, ce qui n’est jamais agréable. Aussi, les points de sauvegarde sont placés un peu n’importe comment, parfois pas du tout avant un mur de difficulté. Du coup, on respawn qouvent trop loin de la zone d’échec. Aussi, on regrette que les boss soient si peu nombreux, d’autant plus que les rares sont réussis.

Skully se termine en ligne droite avec huit heures au compteur, jusqu’à une fin rondement menée. Treize à quinze pour qui veut trouver toutes les fleurs et tous les secrets, avec possibilité de retourner dans les différents chapitres pour y trouver les derniers objets à collecter. C’est donc un repas copieux qui vous attend, le studio Finish Line Games n’a pas fait les choses à moitié. Côté technique, le soft souffle le chaud et le froid. On apprécie le côté naïf qui surnage, mais on ne peut nier une saveur un peu trop simplette. C’est propre en tout cas, malgré quelques chargement de textures en début de chapitre. Pas trop de crénelage et, dans l’ensemble, ça reste à peu près fluide. Par contre, pas fan de la direction artistique des cutscenes. En jeu ça passe, encore que le charcacter design ne nous emballe pas. Mais alors, pendant les cinématiques, on trouve ça assez laid en fait. Cela ne prend pas, tout simplement, avec cette sorte de stop motion très appuyé, et ces couleurs trop ternes. Par contre, ingame tout rentre dans l’ordre, ouf. Côté musiques, les mélodies sont un peu courtes mais restent plutôt plaisantes, et ce malgré nos échecs successifs.

Note : 13/20

Skully va faire rager dans les chaumières, c’est certain ! Sa difficulté est certaine, mais ce n’est pas là sa seule spécificité : on apprécie aussi la dose d’exploration, et les différentes transformations de l’avatar apportant pas mal de diversité dans les mécaniques. Tout n’est pas rose pour autant, principalement à cause de cette fichue caméra, et des points de sauvegarde parfois trop éloignés des passages difficiles. Reste que l’on a tout de même apprécié l’expérience, bien plus que l’on ne l’aurait pensé de prime abord.

Retrouvez aussi notre let’s play :

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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