article coup de coeur

[Test] Mafia Definitive Edition : voilà un vrai remake !

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
    • Stadia
  • Développeur : Hangar 13
  • Editeur : 2K Games
  • Date de sortie : 25 septembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Mafia : Definitive Edition sublime idéalement le jeu de 2002

image gameplay mafia definitive edition
Mafia : Definitive Edition redonne à Lost Heaven ses lettres de noblesse.

Les jeux en monde ouvert sont tellement à la mode qu’on oublie souvent que le genre n’est pas né d’hier. En vérité, même votre humble serviteur n’était pas né quand les premiers du genre, notamment les RPG Ultima, sont sortis, en 1981. Puis il aura fallut attendre presque vingt ans, et l’avènement du jeu 3D, pour que l’open world gagne ses lettres de noblesse (et de popularité) avec les incontournable GTA. C’est au début du millénaire, alors qu’on avait évidemment survécu au bug de l’an 2000, qu’une petite guerre des licences s’était déclenchée. Gran Theft Auto donc, mais aussi True Crime et d’autres se tiraient la bourre pour se faire une place au soleil. Et Mafia, jeu signé Illusion Softworks (depuis devenu 2K Czech depuis le rachat par l’éditeur bien connu), était l’une des propositions les plus sérieuses. Au point, d’ailleurs, que la série a pu perdurer avec deux suites : Mafia 2 et Mafia 3. Aujourd’hui, c’est le premier qui fait l’objet d’un sacré remake, entièrement développé chez Hangar 13.

Le récent remaster de Mafia 2 nous a séduit, mais sa condition de jeu pas trop daté a clairement joué en la faveur d’une simple mise à niveau technique. Avec le Mafia premier du nom, c’est une autre paire de manche qui attendait les développeurs. Car le soft d’origine est aujourd’hui presque injouable, du moins dans l’optique d’une découverte par un jeune joueur, ou par celui qui l’avait loupé à l’époque de sa sortie en 2002. On attendait donc Mafia : Definitive Edition au tournant, surtout que les premières images nous montraient un résultat assez fou, totalement dans la mouvance des remakes, et non des remasters. Débutons donc ce test sur la forme, tant elle occupe une place centrale dans ce trip qui sent bon la gomina et les spaghettis de la mamma.

Aller, autant ne pas passer par quatre chemins. Mafia : Definitive Edition sublime totalement le soft d’origine. Si vous aviez connu Lost Heaven en 2002, vous n’en reviendrez pas en découvrant sa version 2020. Tout a gagné en subtilité, en force de détail, en animation, en jeux de lumière. Même si les premières images mettaient la barre assez haut, on ne s’attendait pas à un tel résultat ! À y regarder de plus près, on découvre des textures dignes de la current gen, et un soin tout particulier pour les modèles 3D. Les personnages et voitures font plus vrais que nature, ce qui joue évidemment un grand rôle pour la suspension consentie de l’incrédulité. La direction artistique n’est carrément pas en reste, avec un énorme travail sur les contrastes, les éclairages (mais quelle nuit !), la justesse des sons (et le bon goût des différentes musiques). Lost Heaven, inspirée par la Chicago des années 1930, est d’une intensité peu commune. Tout juste pourra-t-on regretter du clipping, surtout visible aux alentours de la ville, là où le chargement des textures est plus rendu délicat par une ligne d’horizon plus dégagée. Mais ce n’est pas si gênant au final, on retiendra surtout cette redécouverte d’une incroyable richesse.

Tout est au niveau d’une production de 2020

image test mafia definitive edition
Les véhicules deviennent enfin agréables à prendre en mains.

Mafia : Definitive Edition réussit donc son pari purement visuel, on attendait avec au moins autant d’impatience ce que nous réservait Hangar 13 en terme de réécriture. Les développeurs avaient annoncé un univers plus cohérent, et ils ont effectivement pris soin de rendre l’intrigue plus solide. Rappelons que le scénario s’intéresse au destin de Tommy Angelo, que l’on découvre dans son métier de taxi. Un soir, par un hasard incroyable, il croise la route de Paulie et Sam, deux des plus influents membres de la famille Salieri, nom pour le moins influent dans le quartier italien de la ville, et même au-delà. Les deux gangsters sont alors en fuite après un coup, et se réfugient dans le taco de notre avatar, lequel sèmera la police avec talent. Cette aide ne passera pas inaperçue et, plus tard, le Don Salieri va offrir à Tommy la possibilité de rejoindre le clan. C’est ici que va débuter un récit « scorsesien » dans l’âme, et très prenant du début à la fin. Ceci grâce à des cutscenes bien mieux réalisées, des séquences de vie qui donnent de la profondeur aux personnages, lesquels n’ont jamais été aussi charismatiques. On refera, d’ailleurs, Mafia 2 à l’aune de ce nouveau Tommy, dont le cheminement gagne sacrément en intensité, jusqu’à une dernière ligne droite qui prend au bide. Signalons aussi un twist qui n’était pas présent dans le jeu d’origine, et qui saura marquer les esprits de ceux qui pensaient revivre totalement la même aventure. Enfin, les sous-titres sont évidemment proposés en français. Les voix aussi, mais on conseillera tout de même la version originale, plus dans le ton.

Le gameplay, quant à lui, a fait aussi l’objet d’une refonte. De ce côté, Mafia : Definitive Edition n’est pas une révolution, écrivons plutôt que la prise en mains atteint le niveau qu’on est en droit d’attendre en 2020, ce qui se révèle déjà une bonne chose. La conduite était incontestablement le point faible de la version 2002, elle se voit heureusement totalement repensée, et aussi satisfaisante en mode normal qu’en simulation (qui ne fait qu’accentuer le besoin d’une attention à toute épreuve). On a moins l’impression de manœuvrer des camions improbables, même si l’on apprécie tout de même de toujours sentir le poids de ces véhicules désuets. Il faudra donc veiller à tout de même freiner, et l’on vous conseille même fortement d’activer l’option du régulateur de vitesse, lequel vous évitera de vous prendre des prunes à répétition. Car, contrairement aux GTA et autres jeux du genre, Mafia : Definitive Edition vous demande de vous comporter le plus civiquement possible au volant. On prend d’ailleurs grand plaisir à rentrer dans ce roleplay, à faire attention à ne pas griller les feux rouges, même si des (gros) écarts seront évidemment nécessaires de temps en temps. Signalons l’arrivée d’un GPS, anachronique certes mais tout de même précieux pour le confort. Il faut parfois faire des concessions…

Les gunfights ne sont pas en reste : eux aussi se font plus agréables, tout en ne cherchant pas à réinventer la poudre. On se met à couvert, on vise, on récupère différentes armes en trucidant le camp d’en face, on utilise des cocktails molotov, le tout avec aisance et fluidité. Sachez tout de même que le jeu propose plusieurs modes de difficulté, dont un qui vous fera perdre les balles du barillet si vous rechargez trop tôt. Sympa, mais on ne parlera pas de simulation pour autant. Surtout que l’intelligence artificielle, si elle se fait bien plus logique qu’auparavant, reste tout de même d’un niveau moyen. Mafia : Definitive Edition propose aussi une belle diversité des missions, et certaines feront plutôt appel à la bastonnade au corps-à-corps, ou à la plus grande des discrétions. Enfin, la durée de vie se situe dans la douzaine d’heures en ligne droite, mais il vous en faudra encore plus si vous cherchez à collecter tous les objets cachés. On vous conseille d’ailleurs de vous y attarder, surtout si vous êtes fans de couvertures de magazines pulp.

Note : 17/20

Voilà un remake comme on voudrait en voir plus souvent ! Avec Mafia : Definitive Edition, Hangar 13 et 2K Games ont pris grand soin de vous proposer une aventure idéalement revue et corrigée. La substantifique moelle, déjà puissante en 2002, s’en trouve rehaussée, perfectionnée. Vous allez découvrir une Lost Heaven bourrée de détails, mais aussi un récit finement renforcé notamment dans l’écriture des personnage et l’ajout d’un twist positivement étonnant. Le gameplay gagne aussi en fluidité, sans pour autant se faire révolutionnaire. Enfin, la durée de vie se voit, elle aussi, plus solide. Au final, on fait face à un soft clairement conseillé !

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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