[Test] Mafia 2 Definitive Edition : un remaster plutôt satisfaisant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : d3t, 2K Czech
  • Editeur : 2K Games
  • Date de sortie : 19 mai 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Mafia 2 : Definitive Edition peut vous surprendre

image gameplay mafia 2
Mafia 2 : Definitive Edition améliore de beaucoup les jeux de lumière : c’est beau.

L’époque est aux remasters, aux remakes, aux suites à n’en plus finir, qu’on se le dise ! Derrière la première impression un peu pénible, on peut tout de même comprendre un tel mouvement, alors qu’une flopée de joueurs se disent ouvertement rétro gamers. Et 2K Games serait bien mal inspiré que de ne pas s’infiltrer dans la brèche. Tout de même, on ne s’attendait pas à un tel retour. Ou, pus précisément, on pensait n’avoir des nouvelles que du premier opus. Et pourtant, c’est désormais une réalité : Mafia 2 et Mafia 3, sortis il n’y a pas si longtemps (voire carrément récemment), ont droit à des Definitive Edition. Et, pour le premier cité, c’est un remaster dont il est question, signé par le studio d3t. Le tout en attendant celui du premier épisode, lequel s’annonce assez fou d’après les premières images. Mais pour le moment, replongeons dans la toujours aussi charismatique Empire Bay.

On fait donc face à un remaster tout ce qu’il y a de plus classique, qui reprend l’intégralité du récit du jeu de base, sans lui apporter la moindre modification. Cette information est importante, tant jouer à Mafia 2 : Definitive Edition peut faire l’objet d’un véritable choc. Oui, en 2010, on avait encore droit à une certaine liberté d’expression, et surtout à un traitement par l’humour qui fait cruellement défaut aujourd’hui, alors que tout prend des proportions ridiculement graves. Reprenons depuis le début : dans cet opus, on incarne Vito Scaletta, un nom bien connu de ceux qui ont terminé le premier Mafia (chut, on n’en écrira pas plus). 2K Czech peut être fier d’avoir scénarisé une véritable fresque, dans le plus pur esprit des films de gangsters. Avec ce qu’il faut de trajectoires épiques, et de personnages mémorables. S’étalant sur plusieurs années, nous faisant passer par plusieurs situations-clés comme les débuts dans l’armée, ou le passage en prison, l’histoire propose pas mal de rebondissements et un esprit très jusqu’au-boutiste. Et le tout doublé et sous-titré en français, avec un certain soin.

Mafia 2 : Definitive Edition embarque aussi les trois DLC : The Betrayal of Jimmy, Jimmy’s Vendetta et Joes’s Adventures. Bien entendu, c’était attendu pour une édition qui se dit définitive, mais on souligne quand même que ces contenus sont toujours un poil décevants, comme à l’époque. Pourtant, chacun vend du rêve, surtout le dernier cité qui se déroule pendant les sept ans de prison de Vito. Mais l’écriture des missions n’arrive jamais à la cheville de celles du jeu principal. Il faut dire que celui-ci met la barre assez haut, et ce encore aujourd’hui. Rappelons que la narration découpe le jeu en quinze chapitres, et chacun apporte quelque chose en terme d’objectifs. On a du braquage de banque en toute discrétion, la conduite de nos deux compères totalement ivres pour aller enterrer un cadavre en décomposition, de la vente de cigarettes de contrebande, etc. Globalement, cela s’appuie sur des mécaniques de gunfight très classiques, avec ce qu’il faut de couverture, de visée automatique, d’armes à récupérer à terre. On ajoute tout de même un système de baston vraiment chouette, qui demande plus de finesse que ce qu’on pourrait penser.

Une fresque rendue techniquement plus agréable

image test mafia 2
Vito fait toujours parler ses poings, et avec classe.

Une fresque palpitante, des missions variées dans leur contexte, voilà qui séduira encore et toujours les fans d’œuvres abordant la pègre italienne. Seulement voilà, Mafia 2 : Definitive Edition est un open world, et là c’est un peu plus mitigé. La ville d’Empire Bay et ses alentours forment un environnement pas spécialement grand, mais amplement suffisant. Par contre, si la cité est incroyablement séduisante, dans ce style si charismatique des années 1940-1950, on n’a pas grand chose qui nous pousse à l’explorer. Et ça, c’est un regret qui a la peau dure. C’était déjà le cas à l’époque de la sortie initiale, en 2010, alors que les autres mondes ouverts redoublait d’inventivité pour nous pousser à farfouiller dans tous les coins. On a bien quelques petits événements bonus à dénicher, ou des pages de Playboy à collecter (en haute définition), mais rien de plus. Cela manque clairement de panache, n’est pas à la hauteur de l’esprit qui habite ce soft.

Malgré cela, il faut souligner la cohérence du game design. Comme il n’est pas question de faire n’importe quoi dans Empire Bay, on loue l’intention derrière le système de conduite. Certes ce n’est pas hyper réaliste dans les carambolage mais justement : tout est fait pour qu’on les évite. Au volant de bagnoles qui rivalisent de cette classe purement désuète, on peut même actionner une limitation de vitesse, laquelle permet de rester dans les clous. On pourra aussi entendre notre coéquipier nous reprocher de griller un feu rouge, on s’éloigne donc drastiquement des GTA et autres Saints Row, même si l’on pourra vite oublier le code de la route. Se dégage une véritable personnalité à part, que l’on regrette d’avoir perdu de vue dans le pourtant sympathique Mafia 3. Cependant, il faut tout de même signaler un système de police toujours aussi énervant : ils nous collent beaucoup trop aux basques et, une fois dans leur collimateur, il est difficile d’en échapper.

Côté durée de vie, vous ferez le tour de Mafia 2 : Definitive Edition en un peu moins de trente heures en ligne droite. Si vous cherchez à récupérer tous les Playboy et les petits événements annexes, rajoutez une dizaine d’heures. C’est donc assez costaud, tout du moins pour un jeu qui se concentre sur ses missions principales. Techniquement, le remaster se tient bien, voire très bien, mais ne fait pas de miracles non plus. On a toujours quelques animations datées, une distance d’affichage pas terrible, des skins peu nombreuses. Par contre, les textures ont fait un vrai bond en avant, il y a un gros gap avec le soft d’origine. Du coup oui, cette nouvelle édition est plus belle, plus agréable à l’œil. Par exemple, la neige est désormais palpable, bien plus convaincante qu’auparavant. Aussi, ce sont les jeux de lumière qui nous ont épatés : ils modifient drastiquement l’expérience, la rendent artistiquement encore plus séduisante. Par contre, on émet un regret sur la qualité audio, avec des doublages français qui sont toujours accompagnés d’un grésillement audio, comme si les acteurs se tenaient trop près du micro. Les musiques, elles, font toujours le job, avec de nombreux classiques dans les radios certes peu nombreuses (quatre, en comptant une, non traduite, dédiée aux infos) mais assez bien diversifiées.

Note : 15/20

Mafia 2 : Definitive Edition est un remaster qui fait doublement mouche. Tout d’abord, il signale à quel point la liberté de ton a diminué en à peine dix ans, certains passages pourtant très amusants ne seraient jamais passés aujourd’hui, et c’est bien triste. Aussi, il permet de rappeler la qualité du soft d’origine, un peu sous-coté en son temps. On le retrouve donc avec grand plaisir, et les nouveaux venus pourront découvrir un jeu certes un peu raide par moment mais très séduisant pour qui apprécie les fresques autour de la pègre italienne.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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