[Test] Necromunda Underhive Wars : une bonne base mais à perfectionner

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Rogue Factor
  • Editeur : Focus Home Interactive
  • Date de sortie : 8 septembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Necromunda : Underhive Wars se concentre sur son gameplay

image gameplay necromunda
Necromunda : Underhive Wars s’inscrit dans le T-RPG.

Peu de licences sont aussi actives, en terme d’adaptations vidéoludiques, que Warhammer. Alors certes, le jeu que nous abordons aujourd’hui, intitulé Necromunda : Underhive Wars, n’est pas tout à fait ancré dans cet univers, du moins dans ses codes et règles. Mais clairement, le studio canadien Rogue Factor (ici édité par Focus Home Interactive) qui s’est précédemment fait connaître avec Mordheim : City of the Damned, s’est donc déjà inscrit dans l’univers de Games Workshop. Cinq ans plus tard, ils reviennent avec un tactical-RPG qui se devait de perfectionner leur recette. Le résultat marque effectivement une progression, même si l’on n’est pas encore tout à fait convaincu par l’ensemble.

Première constatation : Rogue Factor s’est clairement concentré sur le gameplay. L’univers de Necromunda : Underhive Wars n’en reste pas moins idéal pour le genre dans lequel il s’inscrit, et l’on débute cette expérience avec une énergie positive. Il est question de gigantesques cités-ruches, dans un futur qui vous fera même regretter notre année 2020 bien réelle. C’est dire. Bref, dans les profondeurs se cachent des trésors qui attirent la convoitise de tout un tas de gangs tous plus violents les uns que les autres. Certes, on ne découvre pas le pitch d’un Prix Goncourt (et tant mieux ?), mais le récit a au moins le bienfait de nous procurer de la motivation. Surtout que la narration, à base de cinématiques, reste plutôt spectaculaire tout du long. Bien entendu, le tout est sous-titré en français.

Par contre, entendons nous bien. Necromunda : Underhive Wars ne fait pas dans la dentelle visuelle, et l’ambiance de Warhammer 40,000 se veut respectée. Il va donc falloir digérer un lexique assez riche, des personnages pas toujours intéressant, et des dialogues la plupart du temps écrits à la truelle. Mais rassurez-vous, tout cela passe rapidement au second plan, le premier étant occupé par un système de jeu efficace. On est en terrain connu pour tout amateur de T-RPG occidental, on pourra d’ailleurs vous mettre sur la voie en invoquant X-COM, par exemple. Il faut tout de même prévenir le novice, car le soft ici traité ne lui est pas forcément destiné. Il faut bien écrire que les mécaniques sont nombreuses, précises, et demandent à être expérimentées par des joueurs possédant déjà un solide socle de connaissances en la matière. Mais tout de même, on pourra conseiller aux nouveau-venus, outre de s’accrocher avec vigueur, de foncer vers la campagne scénarisée, laquelle est pensée pour faire prendre du galon avant de se lancer dans les difficiles escarmouches. Le challenge n’est pas à prendre à la légère, soyez prévenus.

Contenu solide, contrairement à la technique

image test necromunda
Les combats sont au centre de l’expérience.

Reste que la prise en mains de Necromunda : Underhive Wars se révèle à la fois prudente et foisonnante. Tout ce qui se rapporte à l’utilisation des points d’action est de l’ordre du convenu, dans le sens positif du terme. Après avoir soigneusement sélectionné vos troupes à déployer, il est temps de découvrir les niveaux dans une vue à la troisième personne, assez proche des avatars, ce qui nous change tout de même des Desperados 3 et consorts. Les batailles se déroulent au tour par tour, évidemment avec une emphase sur la priorité, et celle-ci s’avère si importante qu’on vous conseille de bien faire attention à embarquer des personnages à rapidité d’exécution notable. Tout le sel de l’expérience se trouve dans la suite : il va falloir très vite prendre conscience de la topologie des niveau. Le level design occupe une place primordiale, et se débrouiller pour se placer en hauteur, dans des stages qui donnent la part belle à la verticalité, vous apportera bien souvent la victoire. Attention, donc, quand vous empruntez une tyrolienne. Certes, le mouvement est plaisant, mais parfois il vous met en mauvaise posture pour la suite. On peut aussi récupérer des armes et autres objets sur les cadavres, et l’on a tout de même un sentiment de progression par l’équipement, mais aussi par l’XP glanée.

Tout cela se révèle assez solide pour s’attirer l’intérêt des fans absolus et du genre, et de la licence Warhammer 40,000. Seulement, on se doit aussi de relever quelques points problématiques. Tout d’abord, les joueurs console vont devoir composer avec une ergonomie fouillis, et un ATH (affichage tête haute, ce qui se trouve à l’écran) bourré d’informations dans tous les sens. Elles sont justifiées, car le système de combat de Necromunda : Underhive Wars exploite la moindre statistique de probabilité, mais on se perd souvent dans une sacrée masse d’informations. Là, par contre, le novice risque clairement d’être refroidi dès les premières minutes. Autre retenue : le tour par tour est certes pertinent, on pense tout de même que les développeurs auraient dû penser à une option pour zapper les déplacements ennemis. Lesquels prennent des plombes, mais des plombes, c’est parfois d’une longueur invraisemblable. Ajoutons à cela une intelligence artificielle qui semble un peu trop lire dans vos pensées, ou plutôt ne simulant pas assez l’erreur de jugement, et l’on obtient un système qui peut encore s’améliorer.

Le contenu de Necromunda : Underhive Wars se fait bien costaud, c’est une bonne chose. La campagne vous donnera du fil à retordre, et ensuite il sera temps de se lancer dans le copieux mode Escarmouche. Là, il est question de composer votre propre escouade, jusque dans la personnalité des membres qui la composera, et ce grâce à un outil de création étonnamment complet. Il faut donc vous attendre à une durée de vie d’au moins quarante heures. Techniquement, le constat est moins positif. La direction artistique de la licence est bien respectée, nul doute là-dessus, les joueurs qui apprécient ce genre de character design outrageusement buriné seront aux anges. Mais les textures se font inégales, certaines manquent de détails et d’autres prennent tout leur temps pour s’afficher. La fluidité n’est pas toujours au rendez-vous et, pire, on a eu droit à des saccades parfois gênantes. Cela reste donc très perfectible, formellement. Quant à la musique, elle ne nous a pas marqué outre mesure même si, là encore, l’atmosphère toute en puissance répond présente.

Note : 14/20

Le résultat se fait en partie concluant, et force est de constater que Necromunda : Underhive Wars marque tout de même une vraie évolution pour Rogue Factor. L’histoire ne nous restera pas en mémoire, mais elle a le mérite de nous plonger dans un univers pensé pour le système de combat. Lequel reste le plat principal d’une expérience qui pourra surprendre à la fois pour sa difficulté et son jusqu’au-boutisme en terme d’informations chiffrées. L’ergonomie des menus trop fouillis et l’ATH pris d’assaut pourront tout de même effrayer les novices, et il reste encore des éléments à améliorer, comme une intelligence artificielle qui ne donne pas assez de failles. Le résultat reste recommandable, mais uniquement si vous savez où vous mettez les pieds.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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