article coup de coeur

[Test] Desperados 3 : il était une fois l’excellence

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Mimimi Games
  • Editeur : THQ Nordic
  • Date de sortie : 16 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Desperados 3, c’est aussi pour les consoleux !

image test desperados 3
Desperados 3 fait appel à votre sens de l’infiltration.

On ne le cache pas : chez Culturellement Vôtre on est des consoleux. D’ailleurs, on va bientôt débuter le recrutement d’un rédacteur PC, on fera bientôt revenir la page Nous Contacter, mais ça c’est une autre histoire. S’il est plus PlayStation, Xbox et Nintendo, votre dévoué serviteur a tout de même un passif sur ordinateur, quand même ! Oui, on a pulvérisé les Baldur’s Gate, mais aussi Commandos, et même un certain Robin Hood : La Légende de Sherwood. Que de bons souvenirs, avec ces deux précurseurs du genre infiltration-tactique ! Entre les deux sorties, le regretté studio Spellbound Studios lança, en 2001, la licence Desperados. Il faut se rappeler de son véritable carton populaire, plus que critique (78 sur Metacritic ? Eh ben…). Deux opus plus tard, rappelons cette sorte de spin-off que fut Helldorado, THQ Nordic passe le flambeau à Mimimi Games pour Desperados 3. Excellent choix, tant leur Shadow Tactics fut plébiscité.

Première constatation : Mimimi Games n’a pas simplement composé avec un skin western. Non, Desperados 3 est bien un jeu respectueux de ce noble genre cinématographique. Sachez, avant d’aller plus loin, que cet opus prend la forme d’un préquel. Donc les nouveaux venus n’auront aucun souci à se faire, les clins d’oeil aux autres jeux restants finalement assez minimes. On renoue donc avec l’éternel John Cooper, et les premières minutes nous le présentent tout jeunot, alors qu’il entame sa formation. Une fois le tutoriel passé, on retrouve notre chasseur de prime, ici à la poursuite d’un certain Franck, lequel n’est autre que l’assassin du père de l’avatar. Oui, cela ne peut que titiller le cinéphile en vous, avec une référence nominative, et dans les grandes lignes, à Il Etait Une Fois Dans L’Ouest. L’histoire ne s’arrête pas à cette quête de vengeance déjà très prenante : il sera aussi question de combattre la compagnie DeVitt, une corporation pour le moins machiavélique qui ne s’est pas fait que des amis. En effet, John Cooper va rencontrer d’autres personnages jouables, et tous auront leurs propres motivations contre cette entité malfaisante.

Desperados 3 est un jeu touffu, qu’on se le dise. C’est un véritable bonheur que de voir les consoles enfin se pencher sur ce genre de productions, autrefois réservées au PC. Rappelons qu’il s’agit d’un jeu d’infiltration tactique, un sous-genre peu usité, donc qui devrait surprendre plus d’un consoleux de par son étonnante efficacité. L’action se déroule en temps réel, avec une caméra vue de haut, et un gros focus opéré sur l’utilisation des environnements. Au sein d’une carte, toujours très soignée en terme de level design, il est donc question de s’acquitter de plusieurs objectifs assez variés pour ne jamais faire ressentir le moindre début d’une lassitude. Cette division en plusieurs sous-parties permet aussi de donner un rythme très efficace à l’ensemble, d’ailleurs c’est l’une des grandes réussites de ce titre : on a l’impression de toujours avancer, même si l’on peut parfois buter sur une situation pas simple à franchir. Et ce même si les deux ou trois premières heures devront être dédiée à la digestion d’une prise en mains au pad fatalement moins aisée qu’au souris-clavier. Une ergonomie difficile, mais pas insurmontable.

Le Shodown fait un effet monstre

image gameplay desperados 3
L’utilisation du Showdown, et des capacités, est d’un fun incroyable.

Desperados 3 fait beaucoup appel à la réflexion, infiniment plus qu’à l’action. Vous êtes prévenus : on n’est pas dans Red Dead Redemption 2 ! Les niveaux sont évidemment parsemés d’autres fines gâchettes, et il va falloir les envoyer ad patres. Le système de combat se révèle d’une efficacité redoutable : votre personnage va devoir faire marcher ses méninges, et choisir quelle meilleure approche peut s’exercer : flingues, couteaux (ou seringues et autres armes de ce genre, liées à l’avatar incarné), ou déclenchement d’un piège à activer. Tout cela doit évidemment être jugé en fonction de l’ennemi qui nous fait face. Par exemple, on n’aborde pas de la même façon un garde pendant sa ronde, et un sniper vicieusement planquer. Par contre, ces deux types d’antagonistes ont un point commun : ils peuvent vous détecter. Il est donc possible d’en capter le cône de vision, qui s’affiche sur l’ATH si vous sélectionnez l’ennemi en question. C’est évidemment très utile dans le but d’en jouer, notamment en balançant de quoi attirer leur attention autre part.

Ajoutons l’excellent mode Shodown, en fait une pause tactique qui permet d’élaborer une approche avant de la déclencher. Là encore, c’est aussi simple qu’efficace : le jeu se freeze, et l’on construit une action que l’on pourra lancer au moment voulu. Par exemple, un tueur tente de tirer sur vous à intervalle régulier, alors que vous êtes planqué derrière un baril (non explosif, par chance). Il faudra activer le Shodown, déplacer l’avatar, tirer, et se remettre à couvert. On désactive la pause et, pendant l’intervalle, on lance l’action. Jouissif, tant c’est très fonctionnel. Aussi, il faut signaler l’existence de compétences, uniques selon le personnage incarné. Par exemple, John peut utiliser deux revolvers, donc tuer deux opposants à la fois. Plus original, Isabelle est une véritable sorcière vaudou, et utilise des flèchettes afin de tuer à la chaine. Hector, lui, a recours à un piège à ours assez vicieux quand il est bien utilisé. En tout, ce sont cinq avatars que l’on pourra incarner, tous très différents. Desperados 3 est un véritable petit bijou de fun, même si l’audace n’est pas réellement présent. Oui, le jeu ressemble beaucoup, dans ses mécaniques, aux précédents opus. Mais rien de grave : ce n’est pas comme si ce genre de soft sortait aussi souvent que des open worlds.

Desperados 3 offre un programme assez costaud en terme de contenu : comptez une trentaine d’heures en mode Normal. Aussi, il faut compter sur une véritable rejouabilité, grâce à un grand nombre de défis assez difficiles, qui seront à débloquer au fil de l’aventure. Techniquement, on est aussi très agréablement surpris. C’est hyper maitrisé dans la direction artistique, un grand soin a été apporté aux détails des décors. Un véritable bonheur pour les fans de westerns. Et c’est propre : pas la moindre bug. On a juste un petit regret à cause de temps de chargement trop, voire beaucoup trop longs. On pense au tout premier, au lancement de la partie, qui vous laisse le temps d’aller boire un café. Au-delà de ça, c’est fluide et fin. Côté musiques, on apprécie tout particulièrement les doublages, très soignés. Les musiques, signées Filippo Beck Peccoz, nous ont laissé un goût mitigé. On adore quand le compositeur joue avec les tonalités classiques. Par contre, on a bien moins apprécié les quelques thèmes plus modernes, qui dénotent trop en terme d’ambiance. Rien est parfait en bas monde.

Note : 17/20

Mais quelle excellente surprise que ce Desperados 3 ! On craignait un peu que la version pour consoles soit drastiquement moins bonne que sur PC, mais il n’en est rien. Si la prise en mains va vous demander tout de même un temps d’adaptation, Mimimi Games assure tout de même un gros niveau de qualité. L’histoire reste classique mais prenante, avec un vrai développement des personnages secondaire et des clins d’œils aux cinéphiles les plus attentifs. Aussi, on apprécie fortement les sensations liées au gameplay, notamment grâce à un mode Shodown du plus bel effet. Visuellement, le jeu se tient très bien, malgré quelques temps de chargement trop longs. Et l’on regrettera à peine une bande originale un peu en-deça des espérances. Voilà un titre qui marque cette année 2020 vidéoludique, sans aucun doute.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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