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[Test] Ride 4 : la licence prend le virage de la simulation

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Milestone
  • Editeur : Milestone
  • Date de sortie : 8 octobre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Ride 4 perfectionne son gameplay et sa technique

image test ride 4
Ride 4 élève le niveau de détails des motos.

Alors qu’il sera bientôt temps de faire le bilan de la génération en cours, les nouvelles consoles s’étant positionnées dans les starting blocks, on peut tout de même déjà dessiner les contours de ce qu’a été le jeu de course, ses évolutions et ses surprises. Au rang de ce qu’on n’avait pas vu venir, on trouve deux studios qui auront su nous épater. Si, pour nous, Codemasters occupe la première place, notamment grâce aux progrès incroyables sur la licence F1, Milestone n’est tout de même pas loin derrière. Tous les softs n’ont pas été des hits, loin de là, mais là encore c’est la progression qui nous intéresse : Gravel fut une petite surprise agréable, et MotoGP s’est renforcé. La licence Ride, dont on teste ici le quatrième opus, est un autre bon exemple : l’entité italienne, basée à Milan, déborde d’idées, quitte à nous prendre à revers.

Ride était, jusqu’ici, synonyme de courses de motos à mi-chemin entre la simulation et l’arcade. Ride 3, plutôt bien accueilli aussi bien dans la presse que chez le public, était tout de même à un début de tournant, tant on sentait Milestone de plus en plus axé vers la simulation. Ce virage est désormais consommé par Ride 4, et l’on se doit de vous prévenir : foncer dans les circuits sans faire attention ni à la vitesse, ni à la distance de frainage, c’est de l’histoire ancienne. C’est la première chose qui frappe quand on se lance dans la première course, habilement pensée par le studio car elle vous permet de bien comprendre les changements opérés. Il est question de terminer un tour sans la moindre faute, histoire de prouver ce que le pilote vaut. Une entrée en matière efficace, que vous relancerez sûrement quelques fois tant les premiers essais nous prennent au dépourvu. C’est pareil pour le phénomène de wheeling (quand le bolide se cabre après une accélération mal maitrisée), qui enfin nous demande de la jugeote.

Ride 4 renverse la table, mais non sans prendre soin de ne pas choquer le joueur tout de même habitué à l’autre licence forte de Milestone : MotoGP. Ainsi, on retrouve l’impact de votre conduite sur l’état des pneus. C’est un ajout majeur, tant cela vous poussera à mieux gérer vos trajectoires et, surtout, vous conseillera de ne pas trop forcer sur l’accélérateur pour se rattraper sur des freins fatals. Autre grosse, très grosse avancée : ça y est, on a enfin droit à une intelligence artificielle digne de ce nom. Elle dépasse même nos espérances, on la trouve encore un peu plus aboutie que celle de MotoGP 20, même si le résultat est basé sur ce soft. On vous conseille d’ailleurs de débuter au moins en mode de difficulté moyenne, ceci afin de mieux savourer certaines prises de décision aventurières, parfois intelligentes mais aussi vouées à l’échec. Cela fait du bien d’observer une IA qui peut se tromper, mais pas à cause d’un programme défaillant, juste d’une erreur que l’on aurait pu nous-même réaliser. Les départs sont, d’ailleurs, très toniques, le premier virage est toujours une épreuve. La tension monte bien, les courses sont souvent très animées.

Le mode Carrière en demi-teinte

image gameplay ride 4
Les conditions climatiques sont désormais de la partie.

Côté contenu, Ride 4 propose de quoi se rassasier pendant des dizaines d’heures de jeu. Le nombre de motos est impressionnant (176, c’est même hallucinant), et il est toujours question d’engranger des crédits pour pouvoir les perfectionner. Pareil pour les circuits : trente, c’est un chiffre imposant. Par contre, on regrette un peu leur classicisme, le jeu faisant clairement le choix du circuit au détriment des routes plus originales. Une nouvelle direction plus sage, attendue, qui impacte aussi le mode Carrière, pas aussi passionnant qu’on aurait pu l’espérer. Pourtant, Ride 3 ouvrait une porte sympathique avec une ambiance globale, à travers le soft, qui visait la passion de la moto, avec de grands renforts de descriptions complète. On croisait les doigts pour que cela enclenche ici une refonte, une nouvelle approche plus fun, et ce n’est pas vraiment le cas. Cela reste efficace, avec trois ligues qui diffèrent par les circuits proposés, que l’on enchaine sans autre intérêt que la victoire. Espérons que le prochain opus aille un peu plus loin, sur ce point précis. On retrouve aussi des challenges hebdomadaires hyper corsés, des Grands Prix, et un mode online qui propose des lobbys solides, avec des joueurs au niveau très élevé. Vous êtes prévenus.

Enfin, Ride 4 était aussi attendu pour son rendu visuel. La précédente itération se tenait déjà assez bien, ici le constat se fait encore meilleur. Et pas qu’un peu, on peut réellement parler de grosses améliorations, même si tout n’est pas encore parfait. Tout d’abord, on accueille avec bonheur les conditions météorologiques (dynamiques, donc qui peuvent évoluer en cours de course), lesquelles ont aussi un impact sur la conduite. Aussi, globalement les motos sont plus détaillées, et les vues internes nous donnent à observer ça de plus près, avec délectation. Les effets de lumière nous paraissent aussi un peu plus poussés, et la fluidité reste au rendez-vous. On a bien quelques petits accrocs, comme des textures environnementales pas toujours précises, mais on est tout de même ravi par les progrès opérés. Côté ambiance sonore, le constat reste un peu plus mitigé : les bruitages de moteur se ressemblent un peu tous, et quelques effets se lancent au hasard, sans trop de logique visuelle.

Note : 15/20

Ride 4 opère de véritables progrès, aussi bien dans le gameplay que la technique. Le jeu est désormais plus solide, moins coincé entre deux chaises, en ayant fait le choix clair et net de la simulation. Les sensations se précisent, l’intelligence artificielle est enfin digne de ce nom, les conditions climatiques répondent enfin présentes au rendez-vous. Par contre, on ne peut que constater que le mode Carrière n’a pas suivi le même chemin, il manque de passion, d’un enrobage fun. Aussi, on regrette que Milestone n’ait pas fait le choix de donner à la licence une personnalité plus porté sur l’ambiance motard, comme ce qu’on remarquait dans le troisième opus. Il reste donc une marge de progression, mais même en l’état la licence s’affiche en bonne santé.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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