Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Supermassive Games
- Editeur : Bandai Namco Entertainment
- Date de sortie : 30 octobre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
-
Existe aussi sur :
L’anthologie The Dark Pictures gagne en équilibre
En 2019, nous avions pu découvrir le premier opus de l’un des concepts que nous considérons comme des plus prometteurs : l’anthologie The Dark Pictures. Sous l’édition de Bandai Namco Entertainment, les spécialistes de l’horreur narrative, Supermassive Games (Until Dawn, c’était eux) nous livraient Man Of Medan. Un pilote que l’on pouvait juger encore imparfait dans quelques domaines, mais qui nous séduisait globalement grâce à des idée très intéressantes, comme le recours au multijoueur. Paru dans la période de Halloween, Little Hope se devait d’au moins consolider des bases solides, mais aussi d’apporter quelques corrections. Nous allons voir que c’est bel et bien le cas, pour notre plus grand frisson.
Tout comme pour Man Of Medan, difficile de réellement aborder le scénario de Little Hope sans ne rien vous dévoiler de trop important. Sachez tout d’abord qu’évidemment les codes de la licence, installés sur le premier opus, sont respectés. Dès lors, on n’est pas surpris de tout d’abord retrouver l’inquiétant conservateur, lequel nous narre les aventures que le joueur s’apprête à vivre. On le retrouve à l’occasion de quelques pauses, non sans quelques commentaires sur votre avancée. Aussi, tout comme prévu par la forme même de l’anthologie (pour bien la comprendre, pensez aux Contes de la Crypte, par exemple), il s’agit d’une toute nouvelle histoire, et non d’une suite. Dès lors, vous pourrez tout à fait vous y retrouver sans avoir joué au précédent épisode.
On ne va pas passer par quatre chemin : Little Hope fait tout mieux que son prédécesseur. Ce qui démontre la bonne écoute de Supermassive Games, un studio toujours très attentif aux avis émis par les joueurs. Le scénario s’appuie toujours sur une situation classique : ici une ville fantôme sur fond d’ancienne chasse aux sorcières qui sent bon la légende de Salem. On retrouve un groupe de cinq personnages, tous liés à un caractère précis. On a le courageux mais maladroit, le sage et piquant professeur, le couple dépareillé entre l’homme têtu et la femme prudente, et enfin une dame plus âgée mais qui cache bien ses forces. Ceux-ci vont être au centre d’une intrigue qui multiplie les lignes temporelles assez éloignées, il faut donc s’attendre à des sauts dans le temps qui non seulement apporte de la diversité dans les situations, mais aussi les environnements.
Little Hope, un récit terrifiant et référentiel
L’ambiance de Little Hope est particulièrement réussie, on sent que Supermassive Games a digéré une bonne partie de la culture horrifique. Et notamment côté jeux vidéo, tant on ne peut s’empêcher de penser à Silent Hill quand le groupe est happé par un brouillard qui les mène jusqu’à la ville maudite. On se voit donc obligé d’explorer les lieux, et c’est ici que l’on ressent de suite une vraie amélioration du concept né avec Man Of Medan. Le gameplay ne s’en fait que plus agréable. En effet, les avatars se font beaucoup plus agréables à prendre en mains, on n’a plus l’impression de diriger de lourds camions parfois un peu perdus dans un angle pas toujours évident à adapter à la démarche. Ici, tout nous parait plus fluide, et la caméra n’est pas étrangère à ce fait car on peut parfois la maitriser, ce qui est une nouveauté bienvenue. L’on a même la possibilité de presser le pas en appuyant sur une gâchette, donc terminées les marches parfois trop longues.
Autre changement très visible : Little Hope trouve un meilleur équilibre dans ses QTE. S’il est toujours possible de perdre un personnage pour ne pas avoir pressé un bouton dans le bon rythme, on remarque tout de même que Supermassive Games a cherché à plus alerter le joueur : on a désormais droit à un signale avant que la manipulation ne se déclenche. Il est indéniable cela amoindrit un peu la difficulté, mais en même temps on nous permet de mieux réfléchir à nos prise de décisions. De manière générale, on sent qu’il est moins dangereux de prendre une décision, car on agit moins à l’aveugle. Certes on retrouve le système de prémonitions à découvrir ici ou là, lesquelles nous préviennent de dangers futurs. Mais c’est surtout la clarté des choix de réplique qui saute aux yeux. Bien sûr, on a encore quelques loupés dans la cohérence : quand le joueur se contredit lui-même l’effet papillon tombe un peu à l’eau. Mais tout de même, on a moins ressenti d’injustices, et plus de cohésion.
Côté durée de vie, ce second opus de The Dark Pictures joue dans la même cours que son prédécesseur. L’aventure se boucle en cinq heures, mais évidemment il faut compter sur une belle rejouabilité. Tout d’abord, si vous voulez découvrir les multiples cheminements. Mais aussi si vous vous lancez dans le mode multijoueur, que ce soit en local (jusqu’à cinq joueurs) ou en ligne (jusqu’à deux). Ce contenu n’étant pas une simple redite du solo, car elle apporte différents points de vue parfois éclairants sur certains passages. Techniquement, Little Hope nous a paru aussi un peu plus fignolé que Man Of Medan, ce dernier ayant déjà été une bonne surprise à ce niveau. On ne relève pas non plus un grand fossé, mais les textures font plus précises, surtout dans les environnements extérieurs. Les effets d’éclairage restent une grande satisfaction, on est clairement face à une imagerie sortie de l’esprit de fans de films d’horreur. La version française se fait assez soignée, les sous-titres préservent les spécificités de caractère des personnages. Mais on recommande chaudement le doublage anglais, plus percutants. Enfin, la musique manque peut-être d’un ou deux thèmes mémorables, mais dans l’ensemble elle accompagne bien cette ambiance parfois très anxiogène, tout en soulignant des effets de sursaut qui ne manqueront pas de vous terroriser.
Note : 16/20
The Dark Pictures : Little Hope corrige pas mal des petits regrets que nous émettions à l’époque de la sortie de Man Of Medan. Du coup, l’anthologie de Supermassive Games gagne en solidité, et ce nouvel opus, totalement indépendant du précédent, parvient d’autant plus à nous séduire. L’histoire est assez bien écrite pour nous embarquer de tout son long, avec une foule de références intelligemment placées, qu’elles soient cinématographiques ou vidéoludiques. Le gameplay se fait aussi mieux équilibré, en particulier le maniement des personnages. Voilà une belle petite réussite, proposée à petit prix/. Et l’on attend le prochain opus, House Of Ashes, avec encore plus d’impatience.