article coup de coeur

[Test] Little Nightmares 2 : toujours aussi efficace

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      • PlayStation 5
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
    • Xbox Series X/S
  • Développeur : Tarsier Studios
  • Editeur : Bandai Namco Entertainment
  • Date de sortie : 11 février 2021
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Little Nightmares 2 installe définitivement la licence à haut niveau

image test little nightmares 2

Paru voilà quatre ans (comme le temps passe vite), le premier Little Nightmares nous a positivement marqué. Certes, on pouvait lui adresser quelques menus reproches, comme un système de sauvegarde un peu défaillant et un moteur physique perfectible, mais on se trouvait bel et bien face à l’un des meilleurs représentants de ce genre si particulier qu’est le puzzle-platformer. Grâce à une direction artistique carrément mémorable, on se souvient de notre découverte du ciré jaune de Six comme si c’était hier, le studio suédois Tarsier (ici toujours édité par Bandai Namco Entertainment) s’est fait un véritable nom dans l’industrie vidéoludique. Après la sortie d’un jeu exclusif à la Nintendo Switch, le plus coloré The Stretchers, voilà que l’entité revient vers l’univers sombre qui les a propulsé vers la lumière. Et c’est une bonne chose, car Little Nightmares 2 est un très bon jeu.

Avant toute chose, sachez qu’il existe un gros twist pour les jusqu’au-boutistes, il est donc de notre devoir de ne pas le dévoiler. Il est nécessaire d’éviter tout détail concernant le contexte de cette aventure. Ensuite, nous devons préciser aux nouveaux venus, ceux qui pourraient découvrir cette licence avec cet opus, que Little Nightmares 2 peut être parcouru sans avoir pratiqué son ainé. Nous ne rentrerons pas trop dans les recoins du récit, mais gardez à l’esprit que l’aventure vous réserve un événement final qui éclairera le positionnement temporel du cheminement. Et c’est très, très malin. Au-delà de ça, le joueur incarne Mono, un jeune garçon qui planque son visage dans un sac en papier troué. Alors qu’il traverse une maison glauquissime appartenant au Chasseur, le premier boss du jeu, il va délivrer une petite fille. Avec elle, il sera question d’une véritable fuite en avant vers une ville gigantesque et visiblement sous la domination d’une culture télévisuelle accaparante. Bon, on peut deviner où ça va aller, mais on apprécie la volonté Tarsier de nous plonger dans une forme de mystère concernant les différentes phases, pour mieux les raccorder lors du dénouement. Et sachez que le soft est entièrement sous-titré en français.

L’atmosphère lugubre de cet univers reste l’une des principales qualités de cette licence. On pourra même conseiller à un total novice en jeu vidéo, mais amateur d’ambiances « burtonesques », de se laisser séduire uniquement sur ce point. Et pourtant, ce serait passer sous silence un autre point fort de Little Nightmares 2 : sa prise en mains. Les fans du premier épisode vont de suite retrouver leurs marques… mais aussi les autres. Tarsier Studios passe maître en la difficile matière de faire comprendre des mécaniques par la pure logique visuelle. C’est tellement agréable, du moins dans un platformer, que de parvenir à ses fins sans qu’un tutoriel ne vienne alourdir la découverte. On comprend de suite où escalader, dans quel recoin se cacher, comment venir à bout d’une course-poursuite, à quel élément du décor s’accrocher pour passer un précipice etc.

Un univers toujours aussi puissant

image jeu little nightmares 2

Mieux encore, tout l’apprentissage est rendu encore plus logique grâce à ce qui est la principale nouveauté de Little Nightmares 2 : le second personnage géré par l’intelligence artificielle. Tarsier Studios joue avec cet élément de manière fine : on voit notre compagnon nous tendre la main pour qu’on l’attrape après un saut désespéré, se diriger vers des endroits précis afin de nous y faire la courte échelle. Bref, ce renfort devient indispensable, et se révèle comme une présence à laquelle on s’attache. D’ailleurs, les quelques moment pendant lesquelles elle disparait, notamment pour trouver les masques cachés, sont vécus comme une véritable séparation. Il s’agit donc d’autre chose qu’une « simple » mécanique à la Unravel 2 Two (bon jeu, au demeurant) visant à exploiter le concept, mais d’un apport proche de ce qu’on peut trouver dans un Ico par exemple. On prend par la main, on fait attention à ce que le duo soit en sécurité, bref on s’y attache. Et encore plus en découvrant la fin secrète…

Certes, Little Nightmares 2 ne révolutionne pas non plus son game design, ce qui peut aussi se comprendre tant ce dernier reste clair comme de l’eau de roche. L’absence d’éléments perturbateurs inscrits sur l’ATH induit une action directe, sans passer par la case inventaire. Du coup, c’est tout le gameplay qui se rapporte aux environnements traversés, avec grands renforts d’objets inédits, ce qui séquence tout de même un peu le cheminement. Par exemple, au tout début, quand on est confronté au Chasseur, on se rend compte qu’il a truffé la route de pièges loups, recouverts de feuilles mortes. Du coup, il faut utiliser la pure logique pour pouvoir déclencher tout ce bazar si l’on veut s’en tirer vivant. Puis on passe à une autre mécanique en oubliant la précédente. Au-delà de ça, la solution est évidente, normal pour une énigme de début de parcours, mais au fil des épreuves cela deviendra un peu plus difficile. Pas énormément non plus, d’ailleurs c’est l’une des deux seules anicroches : le challenge reste très abordable, un peu trop, tout du long. Et ce même si quelques résolutions échappent un peu au bon sens, ce qui ne dénote pas dans un tel univers. Mention spéciale aux phases de poursuites, toujours aussi puissantes, pleine de suspens, et qui demandent une bonne grosse dose de réflexes. On s’en sort toujours épuisés, content d’avoir survécu.

En terme de contenu, Little Nightmares 2 vise un peu plus haut que son prédécesseur. Vous verrez la fin du jeu après six bonnes heures de cheminement, ce qui nous semble le bon timing pour en sortir sans impression de trop ou de pas assez. Sachez aussi que les jusqu’au-boutistes auront de quoi faire : il faut trouver des couvre-chefs qui ont un impact cosmétique sur l’avatar, et des dépouilles corrompues bien dissimulées. Surtout, on vous conseille le 100%, car il induit une fin secrète importante pour une meilleure compréhension de l’univers. Techniquement, on retrouve exactement les mêmes qualités et imperfections qu’à l’occasion du premier épisode. D’un point de vue purement visuel, c’est fantastique. Les effets de lumière figurent parmi les plus beaux qu’on ait croisé en ce moment. le character design atteint un niveau d’excellence, ce qui joue évidemment un grand rôle dans la peur que l’on ressent. Par exemple, la maitresse d’école figure parmi les moments les plus flippants qu’on ait vécu ces dernières années. Par contre, on est toujours un peu interloqué par le moteur physique, qui peut parfois handicaper dans les moments requérants de la réaction. On s’y fait, mais cette sorte de lenteur à la LittleBigPlanet (jeu sur lequel Tarsier Studios a travaillé) n’est pas toujours des plus pertinentes. Pour être tout à fait complet, nous avons aussi testé le soft sur PlayStation 5, et nous avons remarqué une très nette différence dans les temps de chargement, largement réduits. Enfin, la musique, toujours signée Tobias Lilja, figure là encore parmi les grosses qualités de l’ensemble.

Note : 16/20

Little Nightmares 2 confirme en tous points les belles qualités de cette licence. Entre trip visuel délicieusement glauque et gameplay immédiatement assimilé, le joueur en sort avec l’impression d’avoir vécu une aventure marquante. Certes, on garde des réserves sur le moteur physique, et l’on aurait apprécié une difficulté plus appuyée, mais ça ne remet absolument pas en cause un constat que l’on aimerait voir prolongé par un troisième opus. Croisons les doigts.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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