Caractéristiques
- Titre : Falling
- Réalisateur(s) : Viggo Mortensen
- Avec : Viggo Mortensen, Lance Henriksen, Terry Chen, Sverrir Gudnason, Hannah Gross et Laura Linney.
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Genre : Drame
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 112 minutes
- Date de sortie : 19 Mai 2021
- Note du critique : 3/10 par 1 critique
Meilleur acteur que réalisateur ?
Premier métrage en tant que réalisateur de Viggo Mortensen, le célèbre interprète du Prince Aragorn dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Falling c’est avant tout l’histoire de la famille Peterson et en particulier la relation difficile qu’entretient le fils John (Viggo Mortensen) avec son père Willis (Lance Henriksen), un homme aigri atteint de démence.
Suite à la décision de vendre la ferme familiale pour le rapprocher des siens, vivant sur la côte ouest, John va héberger son père homophobe, quelques jours sous le même toit que son mari, ce qui ne va pas arranger les choses.
Un sous-texte trop présent
L’histoire de Falling est en soi très simple, car elle nous relate la sempiternelle opposition entre membres d’une famille dysfonctionnelle. Mais ce qui change par rapport à d’habitude, c’est la présence d’un sous-texte politique qui en vient souvent à totalement occulter le drame familial qui passe alors au second plan.
Le rythme du scénario s’en ressent, car au final, il semble ne parvenir à enchaîner que des scénettes redondantes, à l’exception des séquences de flashback qui sont les seules à proposer une progression cohérente.
Lance Henriksen magnétique
Du point de vue de l’interprétation, si aucune fausse note n’est à déplorer de la part de l’ensemble du casting, il est clair que la composition de Lance Henriksen éclipse totalement celle des autres tant l’acteur semble s’être investi dans ce personnage aussi odieux que finalement assez attachant. Cette ambivalence tient d’ailleurs autant à sa performance qu’à la caractérisation d’une platitude ahurissante des autres personnages, qui veulent juste rester gentils face au « méchant » patriarche.
Un choix malheureux car, au final, il n’y a semble-t-il qu’un seul personnage « vivant » à l’écran, à l’exception peut-être de la petite fille qui aime quand même son grand-père, même si c’est très cliché.
Une réalisation lourdingue
Le problème avec la réalisation de Falling n’est pas qu’elle soit mauvaise, mais qu’elle épouse parfaitement les erreurs de sa narration. Autrement dit, elle s’avère trop décousue avec ses multiples flashbacks ou trop impersonnelle en raison d’un manque d’audace visuelle, à l’exception de quelques belles séquences éthérées censées illustrer l’esprit fragmenté du père de famille. Ce dernier devient donc à nouveau le seul personnage « réel » auquel la réalisation accorde une certaine importance. On pourrait considérer l’initiative intéressante si elle était volontaire, mais l’idéologie qui suinte du métrage exclut cette possibilité.
Gentils progressistes versus méchant conservateur
Dire que Falling se considère comme un film engagé serait un euphémisme. Pour faire simple, vous avez d’un côté du ring le vilain conservateur, homophobe, raciste, aigri et fêlé (le patriarche) et de l’autre, le reste de la famille mélangée LGBTQ toute gentille et heureuse, dont le seul regret est de ne pas comprendre pourquoi papa n’est pas comme eux.
Le repas de famille ressemble d’ailleurs à une version Bisounours de la famille Hewitt du film Massacre à la tronçonneuse. Le problème est que tout est trop grossier et cela s’illustre avec cette scène où le père face à son fils regarde La Rivière Rouge avec John Wayne plutôt que de dialoguer avec son fils. Vu les troubles actuels aux USA où certaines personnes déboulonnent des statues historiques au nom de la liberté d’expression, on ne peut s’empêcher de penser que Viggo Mortensen caricature bêtement son propos.
Un pot pourri moraliste
En conclusion, nous pouvons dire que Falling est un métrage techniquement correct mais sans génie, porté néanmoins par une superbe composition de Lance Henriksen qui vaudrait presque à elle seule le déplacement en salles. Je dis bien presque, car si vous faîtes partie de ceux qui en ont ras la casquette de la bien-pensance béate, ce film va littéralement vous gaver comme une oie jusqu’à l’implosion.
C’est ce que l’auteur de ces lignes a ressenti, mais certaines qualités citées plus haut peuvent néanmoins encourager certains à se forger leur propre opinion sur Falling.