Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Nintendo Switch
- Playstation 4
- Titre : Beautiful Desolation
- Développeur : The Brotherhood
- Editeur : Untold Tales
- Date de sortie : 28 mai 2021
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Forces : Beau, vaste, bien écrit, de nombreux puzzles, des personnages avec de la psychologie, des références Sci-Fi qui ressemblent à du fan service. 🙂
Faiblesses : 2D isométrique, donc quelques problèmes de lisibilité dans les déplacements, il faut aimer les puzzles et la recherche d’indices parfois laborieuse, une certaine linéarité inhérente au style.
Beautiful Desolation : Un jeu rétro avec une ambiance… apocalyptique
La Switch, une petite console polyvalente avec peu de puissance comparée à ses aînées (PS / X-BOX) et pourtant elle ne cesse de m’étonner par la qualité et la fluidité graphique et sonore des jeux qui lui sont adaptés.
Voici donc Beautiful Desolation, un petit jeu sud-africain, pas prétentieux, qui ne prétend pas être ce qu’il n’est pas (ni le nouveau Fallout ni la révolution du RPG console) mais joue à fond la carte du retro gaming en 2D isométrique, avec une gestion ultra simple du personnage : inventaire, radio, enregistrement des conversations, sketches magnifiques des lieux visités (avec de nombreux tips pour débloquer les mini jeux inclus).
Pas de mode RPG avec des caractéristiques, pas d’action / combat (ou peut-être si vous le choisissez), MAIS SURTOUT, de l’aventure, une histoire qui n’est pas sans rappeler le film District 9 (de Neill Blomkamp réalisateur sud africain que je vous conseille), en référence avec pas mal d’autres, j’en reparle un peu plus bas.
Ce mode aventure pure, à la façon des grands anciens (The King’s Quest, Day of the Tentacle…) est rajeuni par un univers graphique rempli de vidéos HD, pour les conversations comme pour de nombreuses somptueuses cinématiques ou vidéos interactives qui ponctuent les moments clé du jeu, réhaussé par une bande son, riche mais pas trop présente, qui contribue grandement à l’ambiance.
Soyons clair : ce n’est pas un Visual novel, vous êtes maître de votre aventure. Il y a évidemment une certaine « linéarité » à respecter, mais vous êtes libres de vous balader, de découvrir, de mener 6 quêtes en parallèle et de vous perdre un peu dans l’univers (comme pour tous ces types de jeu, il est impératif de revenir sur les lieux visités antérieurement pour y découvrir ce que nos actions ailleurs y ont fait changer).
Revenons sur l’ambiance, je vous ai dit que c’était beau, avec une musique à la hauteur, mais le thème du jeu, c’est-à-dire une vision dystopique post-apocalyptique uchronique (ouf !) est parfaitement calibré lui aussi.
Nous sommes dans un 1986 alternatif où depuis 10 ans un étrange vaisseau spatial, le Penrose, trône au dessus de Cape Town (Afrique du Sud). Les technologies de ce vaisseau, d’après ceux qui les exploitent, permettent de tout guérir (la faim dans le monde, les épidémies… la mort elle-même) à travers des « éléments robotiques » : les agnates. Évidemment une faction opposée à l’exploitation de ces technologies mène une guérilla violente contre l’Alliance qui exploite le Penrose.
Sur cette base SF uchronique, le héros Mark, qui gère en parallèle ses problèmes de famille, cherche des réponses sur l’origine du Penrose car celui-ci a dramatiquement bouleversé sa vie… Je ne vous en dis pas plus sur l’histoire car chaque visite, chaque puzzle ou discussion en jeu vous en apprendra un peu plus sur sa quête de sens.
Et c’est là, dans ces recoins, que d’autres éléments classiques mais prenants de la SF (univers parallèles, voyage dans le temps, mondes ravagés et désertiques, quête de l’immortalité versus quête de l’humanité en nous…) sont distillés ou s’imposent soudainement dans la narration, permettant à celle-ci de prendre un tout nouvel angle.
Une histoire à dérouler mais des challenges à résoudre, A l’ancienne eux aussi
Dans Beautiful Desolation (le bien nommé donc), vous n’êtes pas pris par la main avec un point qui brille sur la mini map pour vous dire où se trouve la solution de la prochaine étape de la quête. A l’instar des vieux jeux d’aventure, il faut se creuser le cerveau, retourner voir les indices dans l’inventaire, refaire le tour des lieux visités pour débloquer l’étape suivante. Cela pourra peut-être vous sembler rébarbatif si vous n’êtes pas habitué à ce système, mais il est très adapté à un jeu de console portable et puis cela ne fait pas de mal d’avoir un peu de difficulté qui remue les méninges.
Sachez qu’à chaque fois que vous résolvez un puzzle, une jolie vidéo vous récompense des efforts et l’histoire progresse en même temps bien sûr. De plus, le jeu étant peu basé sur l’action, le sel réside dans cet équilibre entre la balade, la découverte et la résolution des puzzles. Il serait dommage de ne pas en profiter.
En conclusion : Un bon moment de gameplay rétro
La couleur était annoncée, on n’est pas dans du JDR ou du JDR/action, par contre on est dans l’ambiance tout de suite, il y a des récompenses à tous les niveaux pour la persévérance, de nombreuses quêtes en parallèle permettant de laisser de côté la ligne sur laquelle on est bloqués pour en essayer une autre, et un univers post-apo haut en couleur, bourré d’Easter Eggs sci-fi (j’ai cru croiser une cantina à la Star Wars…).
Un jeu de fans donc, fait pour découvrir ou redécouvrir un style dépoussiéré et repeint à neuf. A essayer si vous ne connaissez pas, à dévorer si vous aimez déjà ce style.